Du rififi à la CENI : Qui a donc bouffé les 2 milliards d’IBK ?

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S’il est prématuré de parler d’accointance entre des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un candidat et non des moindres du dernier scrutin présidentiel malien, des langues commencent en tout cas à se délier…

Maître Issiaka Sanogo, le nouveau patron de la CENI

C’est le jeudi 25 octobre 2018 qu’un nouveau bureau présidé par Me Issiaka Sanogo a été mis en place à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Maître Issiaka Sanogo, ancien président de la Commission des Affaires juridiques, administratives et du contentieux à la CENI, remplace ainsi Amadou Bah, destitué au même titre que son questeur Dr Beffon Cissé et certains commissaires.

L’assemblée plénière leur reproche, «une indiscipline budgétaire caractérisée et violation manifeste du règlement intérieur et du manuel de procédures» se traduisant dans les faits, par plusieurs mois sans salaires et indemnités des commissaires, 3 à 4 mois (juillet, août, septembre et bientôt octobre) de retard de salaires pour tous les démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), etc. C’est, du moins le constat établi par l’assemblée plénière du 03 octobre dernier et ayant décidé de destituer le président et son questeur.

Un nouveau bureau a été mis en place et une commission interne d’audit œuvrera pour apporter la preuve des détournements du président sortant et de son questeur qui cède son fauteuil à Evariste Fousseyni Camara.

 

Qui a donc bouffé les 2 milliards d’IBK ?

Ce sont bien les ressources financières mobilisées dans le cadre de l’élection présidentielle du 29 juillet et du 12 août 2018 qui sont à l’origine de la brouille au sein de la CENI. Ce scrutin, faut-il le rappeler, a consacré l’élection très controversée d’Ibrahim Boubacar Keïta dont le camp a été accusé de fraudes massives par une trentaine de candidats au sortir du processus électoral.

La CENI, en tout état de cause, ne s’est montré prolixe dans le débat. Sa réaction a été plutôt timide.

Il est avéré que cette commission électorale  a bel et bien reçu du ministère des Finances, plus de 2 milliards de FCFA. En vue de couvrir les charges de la structure jusqu’au mois de novembre prochain ou pour des raisons inavouées en rapport avec l’élection très controversée d’IBK ?

S’il est prématuré de se prononcer sur la question, l’on retiendra, en tout état de cause, que le Questeur sortant Beffon Cissé, pour sa défense, a bel et bien étalé une correspondance du ministère de l’Economie et des Finances qui précise que la CENI a reçu toutes les dotations prévues jusqu’au mois de novembre prochain.

Si cet accusé de réception provient effectivement du ministère des Finances, c’est que des documents signés des membres de la CENI font foi.

En clair, dans cette optique, la CENI a reçu des sous de la part du ministère des finances. En plus des 2 milliards F CFA ? Et éventuellement à quelle fin ? Pour le fonctionnement des structures dans la perspective de l’élection présidentielle, ou pour acheter la conscience des membres de la CENI ?

Le Questeur sortant affirme en tout cas et document du ministère des finances à l’appui, que la CENI a reçu toutes les dotations prévues jusqu’au mois de novembre prochain pendant que ses détracteurs parlent «d’indiscipline budgétaire caractérisée et violation manifeste du règlement intérieur et du manuel de procédures».

Moins prosaïquement, dans quelle rubrique ont été dépensés les 02 milliards FCFA s’il se trouve que toutes les dotations ont été acquises et mises à disposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? A quoi ont donc ont servi les 02 milliards d’IBK ?

Selon des sources généralement bien informées, le président sortant Amadou Bah s’accroche toujours à son fauteuil et bénéficie du soutien des plus autorités en place. Et si ceci expliquait cela ? Il faudra, en tout cas, s’attendre à d’autres révélations fracassantes et compromettantes au regard de la détermination des membres du nouveau bureau. A suivre !

Batomah SISSOKO

 

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