Débat autour du litige électoral en commune II : Les plaignants exigent une application de la loi.

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Le collectif des militants et responsables de l’alliance électorale Rpm-Codem en Commune II était, jeudi 27 Octobre, face à la presse au siège local du Rpm. Objectif : édifier les médias sur leur requête qui a disqualifié  l’Adema Pasj et l’alliance Urd-Fare-Parena-Jama Jigui de la course, du moins en première instance. Comment en est-t-on arrivé là ? Le collège électoral aussitôt convoqué par le gouvernement a largué les amarres des élections municipales de 2016 et les partis politiques favoris et outsiders, entre autres, se sont aussitôt mobilisés. En fonction des réalités locales, ils sont partis individuellement pour certains et d’autres en alliance. Avec une douzaine de quartiers et 41 sièges en jeu, la commune II a enregistré onze listes de candidatures. Aujourd’hui, ils ne sont que neuf suite à l’introduction, par le Rpm-Codem en alliance, d’une requête en annulation contre les listes Adema et Urd-Fare- Parena-Jama Jigui. Malgré les exceptions d’incompétence et de fin de non-recevabilité soulevées par la défense, le juge Housseini Traoré a prononcé en premier ressort un verdict en annulation desdites listes. Les victimes, décidées à participer à ces échéances électorales, ne se sont guère contentées d’interjeter appel. Motif  pris d’un verdict «inique et injustifié», ils ont manifesté le 26 Octobre pour protester contre la décision du tribunal. Les manifestants dirigés, sous la houlette du président de jeunes de l’Urd, Abdramane Diarra, et de Sekou Diakité revenu à l’Adema, avaient brandi des slogans clairs qu’on pouvait lire sur les banderoles et pancartes: «Sauvons la démocratie en commune II de la tracasserie juridico-politiques». Selon les organisateurs de la manifestation, cette commune est une carte politique  favorable. Tout simplement, l’Adema et l’Urd comptent à eux seuls plus de la moitié de ses élus communaux. Dans la foulée, Tiémoko Sangaré, le président du parti de l’Abeille, lors de la rentrée politique de la section de l’Adema Pasj commune II, déclarait, après avoir rappelé quelques passages de la loi électorale, «Nous n’épargnerons aucun sacrifice pour que force reste à la loi dans notre pays. Ce qui est en passe de se passer est un déni évident de droit. En 2013, lors des législatives, on nous a trichés. Nous n’avons pas réagi pour le Mali. Aujourd’hui, il est temps que les tricheries s’arrêtent en politique. Quand on dit  les élections, il faut que les règles de la compétition soient respectées par tous les protagonistes». Et, Cheick Mamoutou Thiam, Secrétaire général de la section II de préciser que  «la liste du parti a été attaquée par l’alliance Rpm parce que l’Adema a refusé leur proposition d’alliance».

Selon son  porte-parole Demba Dabo, après la publication des listes au gouvernorat du district, conformément aux dispositions de la loi électorale, soit 48 heures après la clôture des dépôts,  le collectif Rpm-Codem  a procédé aux vérifications et détecté  çà et là des irrégularités comme l’inobservation des nouvelles dispositions afférentes au genre, les surcharges au niveau de sept colonnes et l’inapplication de l’instruction 2015-01-489 du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation qui stipule que « lorsqu’un maire candidat est inscrit sur une liste de candidature les signatures devront être légalisées par son adjoint». Pis, poursuit-il, au gouvernorat s’il y avait sept colonnes barrées en Blanco pour changer les noms, dans le registre de la mairie il n’y avait qu’une seule colonne barrée donc deux documents différents. «Ce sont entre autres ces requêtes que nous avons déposées au niveau du tribunal de la commune II sans en être les inventeurs», a conclu le porte-parole devant la presse.

Quant à Alassane Abba de la Codem, il a estimé que la manifestation point lieu de se tenir  du moment que ses initiateurs ont déjà interjeté appel. Selon lui, ces partis devraient tout simplement faire confiance en la justice et attendre la décision finale. L’Adema a l’habitude de gagner les élections de cette manière, a -t-il par ailleurs mentionné et doit accepter ce qu’il a lui-même enseigné : le respect de décision de justice.

A la question de savoir si l’élimination d’un parti membre de la CMP découle d’une crainte des adversaires, Paul Ismaël Goro,  2e secrétaire général de la section Rpm, a rétorqué qu’il il ne s’agit point d’une question de majorité présidentielle. Certes l’Adema fait partie de cette majorité mais nous sommes dans une élection de proximité et aucune faute n’est à pardonner, a- t-il déclaré. L’Adema nous a attaqués à Kolokani, Barouéli Bafoulabé et à Kangaba, a- t-il par ailleurs relevé,  assurer au passage que rien de tout cela n’affectera la majorité présidentielle car la gestion d’une commune est différente de la gestion de l’état.

Quant à craindre les adversaires, Paul Ismaël Goro estime que les victoires du Rpm à la présidentielle et aux législatives passées sont suffisamment édifiantes sur la question,  avant que   Demba Dabo n’enchaine en indiquant qu’il n’y a pas d’indulgence en politique et que «toutes les fautes peuvent être fatales».

En attendant le verdict de la Cour d’Appel, qui déterminera le sort de ces communales ce mardi, l’alliance Rpm-Codem est désormais le seul super favori en commune II. Une liste  dont le charme tient surtout à la place faite aux femmes  et la jeunesse avec à la tête Cheick Abba Niaré, secrétaire à l’organisation de la section Rpm.

Les adversaires potentiels avaient quant à eux mis en garde qu’il n’y aura pas d’élection sans eux, tandis que les hommes du parti présidentiel réclame de leur côté une justice indépendante, allusion faite à l’attitude du ministre de la justice qui a demandé, disent-ils, d’être informé de prêt sur l’évolution du dossier.

Amidou KEITA

 

 

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