« Dans la commune de Konsiga, cercle de Yélimané, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) est en train d’instaurer la dictature. Si la préfecture valide la réélection de Tamassa Kébé, imposé par le député Gassama Diaby depuis 2009, la violence sera inévitable ». Ces propos sont de Daman Konté, Président de l’Association Dagakane, tenus le 25 novembre 2016 à son siège à Bamako, lors d’un point de presse.
Selon les explications de Daman Konté, les habitants de Konsiga ont catégoriquement rejeté la réélection de Tamassa Kébé de l’Union pour la République et la Démocratie (URD). « En 2009, le député Mamadou Awa Gassama a enlevé le maire démocratiquement élu et a imposé Tamassa Kébé par les armes. Depuis ce jour, les habitants de cette commune sont en colère. Avant le scrutin du 20 novembre, en tant qu’association, nous avons mené des campagnes de sensibilisation auprès des villages de la commune afin d’élire un nouveau maire. Mais à notre surprise, l’URD a attaqué la seule liste concurrente (celle de Yèlèma) à la préfecture de Yélimané à 72 heures du dépôt des listes. Etant donné que le délai de recours a été dépassé de 24 heures, la préfecture de Yélimané s’est déclarée incompétente et a renvoyé le dossier au tribunal de Kayes qui a finalement annulé la liste Yèlèma. C’est pourquoi la liste URD s’est retrouvée seule dans la commune de Konsiga », a-t-il déclaré.
Selon Daman Konté, cette décision du tribunal de Kayes va à l’encontre de la loi électorale qui fixe un délai de 48 heures pour toutes réclamations relatives aux listes électorales. C’est pourquoi, avance-t-il, le scrutin de Konsiga doit être purement et simplement annulé. « Sur 2 941 inscrits, seuls 387 ont voté pour la liste URD, soit un taux de participation de 13%. Démocratiquement, Tamassa Kébé ne doit pas être maire, parce que la population ne veut pas de lui. Les résultats démontrent cela. Nous avons écrit à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et aux autres juridictions de Kayes pour demander l’annulation de ces résultats. Parce que, si jamais on les valide, la violence sera inévitable. Pendant plusieurs années, nous, Association Dagakane, nous avons essayé de calmer les habitants. Mais cette fois-ci, nous n’y pouvons rien et la population va sortir », a-t-il ajouté.
Pour Daman Konté, le seul combat de l’Association Dagakane est d’anéantir les partis Adema-PASJ et URD dans tout le cercle de Yélimané. Ainsi, grâce à nos sensibilisations dans le cercle de Yélimané, le parti UM-RDA vient en tête avec 6 maires, suivi du RPM 3 maires, puis Yèlèma et l’UDA se contentent chacun d’un maire.
Ousmane Ballo