Crise politico-institutionnelle : Il urge d’aller aux urnes

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Un contexte de sortie de crise, comme celui du Mali, ne peut prétendre réunir toutes les conditions d’une élection immaculée. Il faut inviter les citoyens à aller résolument aux urnes. Malgré toutes les imperfections.

 

urne A trois semaines du scrutin présidentiel du 28 juillet, des doutes et des supputations alimentent certains esprits pour l’organisation d’une élection libre et transparente. Certaines voix s’élèvent pour dire que l’organisation de ces élections à la date prévue ne fera que les bâcler. Si le Mali ne va pas aux urnes ce  sera la porte ouverte à des éventualités dont la jeune démocratie n’a pas besoin.

 

 

Par ailleurs la fragilité de la  sécurité du pays est telle qu’il est important de renforcer notre armée, surtout qu’il y a encore des hordes terroristes et autres narcotrafiquants dans la nature. Cette situation a amené la communauté internationale à  s’investir dans la formation de nos militaires, à assurer leur équipement et à envoyer  des casques bleus. Ces aspects interpellent fortement notre responsabilité, sachant que nous n’avons plus les moyens de notre sécurité.

 

 

Il est nécessaire de signaler que la majeure partie de ceux qui  veulent le report des élections et qui sont en train de s’agiter pour cela ne sont pas en général prêts ni financièrement ni politiquement pour aller à la conquête des suffrages des Maliens. Ces agitations sont plus motivées par des ambitions personnelles que par des sentiments patriotiques.  Nous devons aujourd’hui tout faire pour éviter une somalisation du Mali, avec son corollaire de misères, que Dieu nous en garde ! Le Mali ne peut plus se payer le luxe d’ambitionner des élections immaculées pour remettre en place ses institutions qui ont toutes vacillé après le tsunami qui a commencé en janvier 2012 et qui s’est accéléré le 22 mars de la même année. Non, le Mali ne doit pas perdurer dans cette situation d’exception dans laquelle il vivote. Cette position bloque le pays et ne permet aucun effort de développement. “Qui n’avance pas recule ! “, dit-on. Le pouvoir affaibli doit être vite remplacé par un régime légitime pour ne plus donner des idées à certains hommes en treillis. La situation est encore volatile au nord, notamment à Kidal. Les groupes armés s’impatientent de voir leur futur interlocuteur -le nouveau président élu qui n’aura que soixante jours pour amorcer le dialogue en vue du désarmement- pour une paix définitive. Nous n’avons plus de temps à perdre.

 

 

De grâce, pas de polémique sur des préoccupations liées au climat ou à notre foi ! La Syrie peut-elle faire un mois de carême tranquille aujourd’hui? Les agriculteurs syriens ont-ils  la paix nécessaire pour cultiver ? La population syrienne a-t-elle la sérénité pour profiter de ses produits agricoles et de son beau pays, qui n’est plus qu’abîme. Les Maliens doivent savoir que la communauté internationale, après avoir tout tenté en Somalie, n’a pas hésité à laisser ce pays à son triste sort pendant vingt ans. Vingt ans de lutte de pouvoir, de guerre civile, de tueries et surtout une période qui a été propice au développement  d’une milice islamique, les Shebabs, qui sont en train de fragiliser la paix dans ce pays.  Il faut aller aux urnes pendant qu’il est encore temps, pour avoir un président légitime, même s’il est mal élu, il aura plus d’autorité et nous représentera mieux. ” Peu de légitimité vaut mieux que pas de légitimité du tout ” ! A bon entendeur….

 

Bruno D SEGBEDJI

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