Suite à la crise provoquée par certains membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), son président Amadou Ba a animé une conférence de presse ce jeudi 1er novembre à la Maison de la Presse. Il a donné des explications sur les divergences au sein de la CENI et les rumeurs de détournement dont lui et son premier questeur font l’objet.
“La crise provoquée par certains membres de la CENI ne se justifie ni en fait, ni en droit”, affirme le président de la CENI Amadou Ba. En effet, la CENI domine la “UNE” de l’actualité nationale et internationale ces derniers temps. Certains parlent de la destitution du président Ba, d’autres accusent celui-ci et son premier questeur de détournement de fonds. Comment en-est-on arrivé là ?
Les explications de Amadou Ba, président de la CENI
PRESUMEE DESTITUTION DU PRESIDENT BA
Le président de la CENI Amadou Ba a transféré ses compétences au 1er vice présidentDiadjèSogoba en partant en France pour des soins. A son retour le 22 octobre, jour de sa prise de fonction, il a reçu, selon lui, certains de ses collègues pendant qu’il s’entretenait avec son adjoint Sogoba pour des comptes rendus. Alors, il demanda à ces collègues de revenir le lendemain. Cependant, IssiakaSanogo qui était en tête de ces derniers a décidé de convoquer une Assemblée sachant bien qu’il n’a pas cette compétence. Ainsi, l’article 30 du règlement intérieur de la CENI précise que c’est le président qui convoque les Assemblées. Sinon, ce sont les deux tiers des membres qui la convoquent. Après cette convocation, M. Sanogo et ses adeptes ont tenu leur Assemblée dans la salle de réunion de la CENI le 24 octobre à 15 heures. Alors que la remise du rapport final de la mission de l’Union Européenne était prévue pour cette même heure. Mais le président Ba ordonna d’aménager son bureau pour accueillir ses hôtes. Ce qui fut ainsi fait. Par la suite, à la fin de leur Assemblée, les détracteurs ont défié les forces de sécurité, défoncé la porte et sont rentrés dans la salle pour s’adresser à M. Ba devant les étrangers en ces termes “Vous n’êtes plus président de la CENI, vous êtes déchu.” et aux membres de la mission de l’UE “Vous n’avez plus d’interlocuteur “. Or, c’est par décision de la Cour Suprême que le président de la CENI est destitué.
DETOURNEMENT DE FONDS
La mission d’audit du ministère de l’Economie et des Finances a débarqué à la CENI le 10 septembre dernier. Depuis, les rumeurs vont bon train. Certaines rumeurs font état du détournement de 600 millions de FCFA. Selon le président Ba, la CENI a travaillé durant 8 mois sans véhicule en son nom. Alors, un marché a été conclu entre l’Etat et un contractant pour octroyer 17 véhicules à la CENI pour un montant de 670.240.000 FCFA. Mais, la CENI devait et a payé les 30% soit 214 millions et l’Etat devait payer le reste. Avec les 30%, le client a livré les véhicules à la CENI mais en CH. Entre temps, un mandat de 1,3 milliards avait été donné à la CENI dans le cadre de la révision constitutionnelle de 2017. Néanmoins, c’est en 2018 que la CENI a eu accès à ce fonds. Alors, avec ce fonds, il a été approuvé en plénière de payer au fournisseur le reste de l’argent que l’Etat lui devait pour qu’il puisse donner à la CENI le reste des papiers du véhicule. Donc l’Etat devait rembourser ce dû à la CENI. Mais jusqu’à présent celui-ci n’a pas fait ce remboursement. Pour M. Ba, c’est ce qui fait que les démembrements de l’intérieur du pays ont trois mois d’indemnités impayés. Sinon, il affirme que les salaires de tous les démembrements de la CENI sont payés.
Tout compte fait, Amadou Ba dit d’attendre la publication du rapport d’audit du ministère de l’Economie et des Finances pour parler de détournement.
Yacouba TRAORE