La liste qui arrivera première à l’issue du vote de dimanche prochain, a de fortes chances de diriger la mairie de la commune urbaine de Sikasso. Un contrôle dont l’enjeu est avant tout politique.
La campagne pour l’élection des élus communaux, prend fin aujourd’hui. Durant deux semaines, les candidats et leurs formations politiques, ont élaboré des stratégies pour convaincre les électeurs à accorder leur confiance aux listes qu’ils présentent.
A Sikasso, deux listes font figure de grands favoris. Il s’agit de la liste présentée par l’alliance ADEMA PASJ, SADI , CNID, PVRM fasoko, ASMA et celle formée par l’alliance RPM/CODEM. La liste de l’ancien parti au pouvoir, ADEMA, est conduite par l’ex PDG de la CMDT, Kalfa Sanogo tandis que l’alliance RPM/CODEM est portée par le jeune opérateur économique, Daouda Koné communément appelé Davion. Deux poids lourds de la scène politique (ADEMA et RPM) s’affrontent donc pour le contrôle de la mairie de Sikasso, un contrôle qui s’avère très stratégique en vue des perspectives politiques notamment les élections présidentielles de 2018 ; Sikasso étant réputée être un vivier électoral important pour les candidats à l’élection du président de la République.
Il se dit que se sont les populations de Sikasso, qui ont sollicitée la candidature de Kalfa Sanogo, récemment PDG de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) à cause, dit-on, de sa capacité à inculquer un élan nouveau, une dynamique pour le développement de la commune urbaine de Sikasso avec ses 28 villages et considérés très en retard en termes de développement local.
Durant les campagnes, des marches de soutien pour sa candidature, ont eu lieu spontanément. Sur sa route, Kalfa Sanogo aura en face d’autres candidats dont les ambitions sont aussi légitimes. Parmi ces autres candidatures, l’alliance formée par le RPM, le parti au pouvoir et qui dirigeait la mairie, et le CODEM de Housseini Amion Guindo, l’actuel ministre des Sports et dont le fief électoral était/est Sikasso. La tête de liste, c’est l’opérateur économique, Daouda Koné, dit Davion.
Du coup, certains observateurs se plaisent à dire que l’argent fera son intrusion dans les élections à Sikasso et risque fort d’influencer l’issue du vote. Le vice- président du RPM, Ousmane Koné, secrétaire général de la section du RPM de Sikasso, s’emploie beaucoup pour la victoire de l’alliance. C’est lui, selon des sources, qui s’était employé à faire disqualifier la candidature de l’ancien maire sortant Mamadou Tangara de la liste RPM.
Pour le RPM, le contrôle de la mairie de Sikasso est très capital sur le plan politique : assurer l’implantation du parti dans cette circonscription électorale considérée comme stratégique. Mais l’ADEMA, ancien parti au pouvoir mais qui reste très implanté dans les localités, compte bien maintenir cette implantation si elle veut jouer un rôle lors des prochaines élections présidentielles. Le SADI du docteur Oumar Mariko, qui a claqué la porte de la CMP s’emploi activement aux côtés de son aîné et de façon loyale pour enlever la mairie de Sikasso. Le SADI a un contentieux à régler avec le RPM et est prêt à dévoiler toute tentative malsaine d’occupation du fauteuil de maire. 2018, c’est maintenant. Un test qui doit permettre de jauger l’aura réelle du vice président du RPM, Ousmane Koné, ministre de L’Habitat et de l’Urbanisme.
Les candidats utiliseront, certainement tous les moyens à leur pouvoir, pour s’imposer. A ce titre, le choix des électeurs sera-t-il respecté ? En tout cas, il est important que ce choix soit respecté, qu’il y ait ni fraude, ni influence sur la base de l’argent.
Tièmoko Traoré