Après avoir été reporté à quatre reprises à cause des problèmes d’insécurités, les plus hautes autorités ont fait des efforts considérables au plan sécuritaire comme organisationnel pour maintenir la date du 20 novembre comme jour de vote des communales. Et ça, malgré le présage de certains oiseaux de mauvais augures. Toute chose qui commence à porter ses fruits aux regards des constats que nous avons pu faire dans plusieurs centres aux niveaux des commune III et IV du District de Bamako.
Au niveau de la commune III, dans le centre principal de Samé second cycle, où nous avons entamé notre visite, l’ouverture des bureaux de vote a pris un léger retard à cause de l’inaccessibilité du coordinateur du Centre, Baba Sacko. Ce dernier s’affairant entre les bureaux de vote pour régler les problèmes. Les opérations de vote ont proprement débuté à 9 heures. Avec ses 88 bureaux de votes et ses 90430 électeurs inscrits dont 40895 hommes et 40835 femmes, nous avons pu observer le bon démarrage des opérations de vote dans des bonnes conditions. Selon le président du centre, Baba Sacko, « tout ce passe comme prévu, les matériels électoraux ont été acheminés à temps, les forces de l’ordre veillent au grain, et les électeurs arrivent en grand nombre ». Seulement voilà : nous avons pu constater que certains électeurs étaient sur le point de retourner à la maison sans accomplir leur devoir civique à cause des difficultés qu’ils ont rencontrées pour retrouver leurs noms sur la liste. Celle-ci était affichée de manière désorganisée, et aucune équipe de la DGE n’était sur place pour orienter les électeurs. Au niveau du bureau numéro 1, le chef de quartier de Samé, Gaoussou Coulibaly, a voté blanc à cause de ses problèmes de vision, et au manque de professionnalisme du président du bureau, qui n’a pas su le guider.
Au centre de Badialan III, nous avons rencontré un électeur, membre du gouvernement. Il s’agit du ministre de la Jeunesse et la Construction Citoyenne, Amadou Koita, en train de chercher son nom dans une grande foule. Il nous a rassuré vouloir tout faire pour accomplir son devoir civique. Non loin de là, nous avons approché le président du bureau numéro 13, Bakary Coulibaly, qui nous a fait savoir que les choses se passaient bien au niveau de son bureau. Nous avons remarqué l’absence à la fois du représentant de la CENI et celui du coordinateur du centre.
A Lafiabougou, au centre Mamadou Sarr de la commune IV de Bamako, les opérations de vote se passaient dans de meilleures conditions. Cela se remarquait depuis l’entrée du centre où les porteurs d’uniforme veillaient scrupuleusement à la présentation de la carte d’électeur avant de franchir les portes du centre. A l’intérieur, le coordinateur du centre, Abdou D Konaté, nous a amplement édifiés sur les opérations de vote : « Ici nous avons 12 bureaux de votes pour 5623 électeurs inscrits. Comme vous pouvez le constater, tout ce passe à merveille. Le matériel électoral est au grand complet. Les acteurs se sont présentés à l’heure, et jusque là nous n’avons enregistré aucun disfonctionnement ni de plainte de la part d’un électeur ». Dans la même cour, les présidents des bureaux numéro 1 et 3, Ali Koné, et Mallé Diakité, nous ont rassurés d’avantage qu’il n’y avait aucun problème à leurs niveaux. Le témoignage, des délégués de la CENI qui étaient sur place, a confirmé les propos du coordinateur du centre Mamadou Sarr.
Quant au centre Aminata Diop, avec ses 80 bureaux de vote, toujours dans le même quartier, nous avons rencontré un autre électeur, Sekou Boukadary Diabaté, enseignant de son état à la retraite, qui nous a raconté les bonnes conditions dans lesquelles il a voté. « Vraiment, je suis content d’avoir voté dans les meilleures conditions dans ce centre. Ce qui m’a surtout marqué, c’est l’assistance que l’équipe de la CENI nous apporte ici. Je n’ai eu aucun problème pour voter.», a-t-il dit.
Au centre de l’Ecole A et B de Sébenikoro, dans le quartier résidentiel du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, nous avons pu constater le bon déroulement des opérations de vote avec le coordinateur de ce centre, Abdoulaye Bitily. Ce dernier nous a expliqué que le vote a démarré dans les 25 bureaux du centre à huit heures, en présence de tous les acteurs et des forces de sécurité. Un électeur, Lassina Diallo, que nous avons approchés à sa sortie des urnes, nous a confirmé la bonne préparation de ce scrutin. « Vraiment, il n’y a pas de problème ici. Tout est parfait. Que ça soit l’organisation, comme au niveau des électeurs, personne ne se plaint. En tout cas, je n’en ai pas vu. Même l’affluence ici est acceptable », nous a-t-il confié.
Au centre Capitaine Sylla du Camp des parachutistes, les deux coordinateurs, N’Faly Nomoko et Mahamane Ouédrago, nous ont donné l’occasion de constater les conditions de vote à leur niveau. Ce centre compte 23 bureaux de vote pour 10820 électeurs inscrits. « Les opérations de vote ont débuté ici à huit heures avec la présence effective de tous les délégués, accesseurs et les autres acteurs », nous a expliqué Sékou Touré.
Mohamed Naman Keita.
Communales 2016 dans le District de Bamako :
Faible affluence dans les commune V et VI
Les Maliens étaient appelés aux urnes hier dimanche 20 novembre pour élire les nouveaux maires et les conseillers communaux des 688 des 703 communes sur l’ensemble du territoire national. A Bamako, notamment dans les communes V et VI, l’affluence était relativement faible d’un Centre de vote à un autre dans les deux communes.
En commune VI où nous avons commencé notre parcours des Centres de vote au Groupe scolaire de Yirimadjo, l’affluence était très faible dans les 24 bureaux de vote à notre passage aux environs de 9 heures. Dans ce centre, nous y avons rencontré son coordinateur, Kassoum Arama, qui n’a pas signalé de problèmes majeurs au moment de notre passage. «J’ai déjà fait le tour des différents bureaux de vote. Tout est parfait. Les assesseurs sont sur place. Ceux qui étaient absents ont été remplacés. Il y avait un seul président de bureau absent, je l’ai remplacé par l’assesseur le plus ancien», a-t-il déclaré. Après cet entretien, nous avons sillonné certains bureaux de vote, notamment les bureaux N°2, 6 et 14 où respectivement 2, 6 et 3 personnes avaient seulement voté à notre passage vers 9 heures 15 minutes. Le président du bureau N°14, Zoumana Doumbia, nous a signalé qu’il a ouvert à 8 heures et que son premier votant est passé à 8 heures 50 minutes. Dans ce centre, à notre avis, le dispositif sécuritaire était moins impressionnant, avec seulement trois policiers assis tranquillement. Il n’y avait aucun dispositif de contrôle à l’entrée. Les gens pénétraient n’importe comment. Ce qui contraste avec le Centre de vote de Banakabougou où le sécuritaire avait presque tendance à décourager les électeurs avec un contrôle rigoureux des policiers à l’entrée. Ces forces de sécurité ne laissaient personne entrer sans document d’identification (cartes NINA, cartes d’identité ou mandats). Le Centre de Banakabougou, avec 38 bureaux de vote, est coordonné par Tahirou Traoré au Groupe scolaire de ce quartier. Là, il manquait l’encre rigide pour le marquage du vote. Le coordinateur de ce centre a indiqué que tous les bureaux de vote sont régulièrement constitués avec la présence des assesseurs et des délégués des différentes listes. Comparativement à Yirimadjo, l’affluence était assez élevée. Pour preuve, à notre passage dans les bureaux N°6, 21, 2, 20, 4 et 11, il y avait respectivement 6, 12, 19, 13 et 9 votants.
Après Banakabougou, nous avons mis le cap sur le Centre de vote de l’Ecole du Progrès, à Faladiè. Il comprend 23 bureaux où le même dispositif sécuritaire était observé. L’affluence était similaire avec le centre de Banakabougou où nous avons vu pour la première fois un bureau de vote où il y avait 20 votants à 10 heures.
Notre périple nous a conduits au Groupe scolaire de Niamakoro où le président de ce centre, Alassane Ouattara, a déploré le manque de certains documents comme la loi électorale et le décret de convocation du collège électoral. Selon lui, ces documents devraient se trouver dans son centre, mais il a fallu qu’il se déplace pour les chercher à la mairie de la commune VI. Dans ce centre, comme ailleurs, plusieurs électeurs se sont plaints de l’insuffisance de l’équipe de la DGE pour l’identification des bureaux de vote. Ce qui avait tendance à décourager certains qui exprimaient leur ras-le-bol. Aux environs de 11 heures, il y avait 22 votants dans le bureau de vote N°25 et 19 dans le N°10 au moment de notre passage.
Après Niamakoro, nous voici au Centre de vote du Groupe scolaire de Kalaban-Coura où il y avait une forte affluence avec le même dispositif sécuritaire qu’à Banakabougou. La cour de l’école était remplie par les responsables des différentes listes qui orientaient leurs militants. Tout cela sous le contrôle des forces de sécurité et de la protection civile, lesquelles étaient aux aguets en cas d’éventuels problèmes. Là, nous avons rencontré certains qui ont affirmé avoir voté sans aucune difficulté. La seule, c’était l’identification des bureaux de vote. On voyait des attroupements ça et là pour consulter son bureau de vote avec les équipes de la DGE. Mais cela n’a pas empêché le vieux couple Yattara à accomplir son devoir citoyen.
Le moins que l’on puisse dire, au moment de notre passage dans ces différents Centres, le vote se déroulait dans des bonnes conditions, paisibles. Il n’y avait pas de difficultés majeures pouvant mettre en cause la crédibilité du scrutin.
Youssouf Diallo