Le parti présidentiel a été victime à Sikasso de la présence dans ses rangs d’un éternel transfuge déçu du nom de Mamadou Tangara, maire sortant que la Capitale du Kénédougou a vomi à cause de ses nombreuses casseroles.
Face à une alliance composée de l’Adéma/PASJ et d’alliés comme la Sadi, l’Asma/CFP, le PRVM-Fasoko, le Cnid/Fyt, l’alliance RPM/Codem a perdu la bataille communale à Sikasso.
Une défaite interprétée par certains comme une défaite collective des ministres de la région parmi lesquels le secrétaire général de la section RPM de Sikasso, Ousmane Koné, et d’Housseyni Amion Guindo, également membre du gouvernement et secrétaire général de la section Codem de Sikasso, président de son parti.
Pour d’autres, le naufrage du Rassemblement pour le Mali (RPM) et de son allié de circonstance le 20 novembre 2016 s’expliquerait par la force de frappe du meneur de la liste adverse du nom de Kalfa Sanogo, ancien PDG de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT).
Au-delà de ces hypothèses, il faudrait bien rechercher les raisons profondes de cette défaite du RPM ailleurs. C’est ce qu’ont fait beaucoup de leaders des partis vaincus. Il ressort de leurs analyses que le parti présidentiel a fait les frais de ses accointances avec un certain Mamadou Tangara, maire sortant de la ville de Sikasso.
Le désormais ex-maire de Sikasso s’était attiré la foudre des familles fondatrices de Sikasso tout comme celles des électeurs qui se disaient désabusés de quelqu’un qu’ils ont élu et qui n’a jamais pu répondre à leurs aspirations profondes. Tangara, dit-on, est un champion des coups bas, qui excelle dans le “diviser pour régner”.
Les Sikassois avaient déjà pris position contre Tangara qui, selon eux, n’avait bâti aucun projet de développement durable pour la ville. Au contraire il a monté une entreprise immobilière pour donner une forme juridique à ses spéculations foncières à ciel ouvert. C’est pourquoi, lors d’une rencontre du RPM, un patriarche d’un des quartiers anciens de Sikasso lui jeta à la figure : “Si Tangara pense qu’il sera le futur maire de Sikasso, il se trompe. Le prochain maire de notre ville sera un fils du terroir”.
Le RPM, sensible à une telle alerte, a naturellement jeté son dévolu sur un jeune natif du Kénédougou du nom de Daouda Koné dit Davion, au détriment du néo-cadre du parti, transfuge de l’Adéma et du PDES, Mamadou Tangara. C’était apparemment trop tard.
Mais cette démarche du RPM découlait d’un combat de longue haleine, ne rassurait pas les familles fondatrices. Elles avaient déjà brossé le portrait-robot de leur futur maire.
Du reste, les familles fondatrices n’étaient pas les seules frustrées par Tangara, des députés du parti nourrissaient une colère noire contre lui du fait qu’il soit parvenu à se caser dans la section comme secrétaire général par des méthodes peu orthodoxes. Ils ont ainsi mené une fronde qui ne s’est pas seulement limitée à Tangara, mais qui a frappé par ricochet aussi leur propre parti. Du coup, l’adversaire, toujours tenu au secret, en profitait allègrement.
Kalfa Sanogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a donc profité de la visite du président de la République en août 2015 à Sikasso pour porter des points supplémentaires à son compteur. Sa communication rivalisait avec celle de l’ensemble des partis politiques alliés.
La route bitumée reliant la CMDT au centre-ville est citée parmi les hauts faits d’arme du candidat caché. Démis de ses fonctions à la tête de la CMDT, il est parvenu à se victimiser. Chose à laquelle les Maliens compatissent facilement. Eu égard à tout ce qui précède, le candidat du RPM, fut-il natif de la ville, ne pouvait surmonter une pente si abrupte.
D’aucuns le soupçonnent de vouloir virer dans le cas du maire élu histoire de se trouver une couverture judiciaire. Cette frivolité du maire Tangara ne surprend personne à Sikasso.
Comme on le voit, Mamadou Tangara, le maire sortant, d’une manière ou d’un autre, porte la responsabilité de la défaite du parti au pouvoir à Sikasso.
Maliki Diallo
d’une manière ou d’un autre!!!
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