Céni : Les frondeurs jusqu’au bout de leur logique

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Le nouveau président de la CENI, Me Issiaka Sanogo (G) Evarist Fousseyni Camara, nouveau questeur

La Commission électorale nationale indépendante n’arrête pas de polariser les attentions et d’alimenter la chronique par ses épisodes à rebondissements. La guerre de leadership n’ayant pu être tranchée sur le terrain de la passe d’armes par presses interposées, il n’est pas exclu que le contentieux soit porté devant tribunaux dans les jours à venir, tant la tendance putschiste rechigne à lâcher prise.

C’est la tendance qui se dégage, en tout cas, de l’évolution la plus  récente du litige qu’entretiennent les frondeurs avec le président légitime de l’organe de supervision électorale. Loin d’être dissuadés par les contre-arguments juridiques développés par M. Amadou Bah, lors de la conférence de presse tenue sur la question, le camp adverse est passé à l’acte suivant après la rixe ayant mobilisé tout un contingent de policiers. Vendredi, en effet, une poignée de frondeurs s’est rendu au bureau du président de l’institution dans le but de connaître la suite d’une correspondance qu’ils lui avaient précédemment adressée l’invitant à une reconnaissance de sa déchéance par une passation de service entre lui et Me Mariko, le président désigné par les 8 frondeurs. Comme il est loisible de le comprendre, le président irrégulièrement déposé n’a reculé d’un pouce par rapport à sa perception de la démarche entreprise par le camp adversaire. Pour lui, en effet, il n’y a tout simplement pas lieu de donner suite à leur exigence dès lors que la procédure de sa destitution ne repose sur aucun fondement juridique. Comme précédemment défendu devant la presse, à l’irrégularité de l’assemblée générale de sa destitution s’ajoute l’impossibilité de mettre un terme à un mandat qu’il tient de la loi électorale. Les démarches de la fronde pour déposer le président sont par conséquent considérées comme nulles et de nul effet. Elles sont certes soutenues par une majorité des membres de la Céni, mais très peu qualifiée pour tenir une instance délibérative par-dessus la tête du président. La requête de passation de témoin, une suite logique des prétentions putschistes de la fronde, a ainsi fait chou blanc. Non seulement le président contesté n’a pas daigné les recevoir sur le sujet, mais il nous revient en sus que les forces de l’ordre, qui jonchent l’endroit depuis la survenue du dernier incident, sont intervenues pour débarrasser les lieux de toute présence gênante. Il n’est point évident toutefois qu’ils en soient à leur dernière manœuvre de nuisance car le différend est tout aussi susceptible d’être porté devant les instances judiciaires appropriées quitte à exposer l’ensemble de l’organe au plus ultime des mesures administratives.

 

A Keïta

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