A propos de la crise au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali depuis près d’un mois, Amadou Bâ, président actuel de la Commission, était face à la presse le jeudi 1er novembre dernier à la Maison de la presse.
C’était en présence de plusieurs membres de la Céni, à l’exception des membres frondeurs ne considérant plus Amadou Bâ comme le président juridiquement élu suite à l’assemblée plénière inaugurale du 24 mars 2017 dans la salle de conférence du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat conformément au décret n°2017-0214/P-RM du 13 mars 2017.
A l’entame de ses propos le président Amadou Bâ a fait l’historique de la mise en place de la Céni tout en indiquant qu’il y a un règlement intérieur ainsi qu’un manuel de procédures administratives, comptables, financières adopté le 28 février 2018 pour son bon fonctionnement juridique.
Cependant cette Céni a su accomplir le rôle qui lui incombait dont la supervision et le suivi du processus électoral tout en jouant sa partition dans l’élection du président de la république (scrutin du 29 juillet 2018), a-t-il indiqué. Et d’ajouter que l’ensemble des concitoyens, les acteurs politiques, les observateurs nationaux et internationaux ont largement apprécié la prestation des 23 000 et plus de délégués de la Céni déployés à l’extérieur et sur l’ensemble du territoire malien.
Le président Amadou Bâ a également affirmé qu’au cours de ce scrutin, la Céni a apporté son appui et à leur demande, aux commissions de centralisation et à la Cour constitutionnelle par la production des rapports des délégués de la Céni conformément à l’article 100 de la loi électorale. Toute chose qui a crédibilisé l’élection du président de la République aux yeux de l’opinion nationale et internationale, s’est-il glorifié.
Il a martelé que la crise provoquée par certains membres de la Céni ne se justifie ni en fait, ni en droit. Il s’est dit frustré par ces actes causés au sein de la Céni par certains égarés tout en indiquant que cette crise ne doit pas pouvoir nuire à l’image de la Céni et du pays, le Mali. Et, loin d’être ambitieux, il a clairement déclaré que ces frondeurs ne peuvent en aucun cas le déchoir. Ainsi il a exhorté la presse de s’atteler à faire la part des choses afin de clarifier les choses, rétablir la vérité et consolider l’image de la Céni.
La conférence de presse des frondeurs ayant précédé celle du président Amadou Bâ une pluie de questions des journalistes, sans démagogie ni langue de bois aucune, est tombée sur le Président juste après son intervention.
Elles concernaient entre autres : le séjour du président en France pendant un mois, son refus de recevoir les frondeurs, la construction d’un château par son 1er vice-président et le détournement de 100 millions destiné à la communication, alors même que des agents des démembrements de la Céni n’ont pas perçu leurs salaires et indemnités depuis 4 mois.
En réponse à ces questions Amadou Bâ a reconnu avoir effectué un déplacement à Paris en septembre pour se soigner. Mais avait bien transféré tous ses pouvoirs à son 1er vice-président conformément au règlement intérieur avant son départ. Il a nié n’avoir pas payé les salaires, mais c’est plutôt les indemnités qui sont en retard. Parlant du détournement de fonds, il a déclaré que des experts nationaux et internationaux sont en audit et c’est à l’issue de leur audit que la vérité se révèlera car ce n’est pas à lui de se clarifier.
Il s’est justifié n’avoir pas refusé les frondeurs qu’il considère d’ailleurs comme ses collègues et non des frondeurs. Il a rappelé que du moment où le 1er vice-président dirigeait les activités à son absence, il incombait à ce dernier de lui faire le compte rendu de tout ce qui s’est passé à son absence et non quelqu’un d’autre. Il a exhorté ses collègues égarés à mettre de l’eau dans leur vin tout en acceptant le dialogue, l’écoute afin de rétablir l’entente et le respect dans la Céni.
Dognoume Diarra