Le cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques s’est réuni hier. A cette occasion, le ministre Tièman Hubert Coulibaly a échangé le mardi 19 septembre 2017 à son département avec les partis politiques sur l’agenda électoral 2017 et autres questions politiques. Le fait marquant de cette rencontre a été la programmation des élections locales dans 59 communes et le retour de l’opposition républicaine et démocratique dans le cadre de concertation.
A la fin de la concertation qui s’est déroulée à huis clos, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly a fait le point de la rencontre. C’est ainsi que sur l’agenda électoral, il a confié qu’ils se sont mis d’accord pour tenir avant la fin de 2017 les élections qui restaient à faire dans 59 communes dans lesquelles les élections locales (élection des conseillers de cercle et l’élection des conseillers régionaux) n’ont pas pu se tenir en 2017. ” Il était prévu que ces élections se fassent le dernier dimanche d’octobre et le dernier dimanche du mois de novembre 2017. Le Code de collectivité qui était en rupture a été adopté la semaine dernière. Et certaines dispositions de la Loi électorale étaient en relecture. Et les dernières semaines ont été marquées par des malentendus que le gouvernement cherche à éviter parce que le processus que nous devons conduire a pour objectif la stabilité. Il n’a pas pour objectif de déclencher des polémiques ou de créer l’incertitude. Au contraire, à chaque fois que nous avançons, nous devons avoir un peu plus de stabilité. Chaque fois que nous avançons, nous devons créer plus de certitude dans l’esprit de nos concitoyens. C’est ainsi que les hypothèses de dates ont été examinées par notre réunion. Et le principe de coupler les élections a été retenu pour des questions d’économie, d’efficacité, d’efficience dans la gestion des moyens que le gouvernement met en disposition pour les élections. Le gouvernement va examiner l’hypothèse de la date du dimanche 3 décembre 2017 pour tenir les élections de cercle et de région. La question des 59 communes dans lesquelles nous n’avons pas pu tenir les élections fera l’objet d’une étude par les services techniques. Certainement, nous aurons la meilleure manière avant la fin de l’année 2017 de terminer avec ce cycle électoral. Cela était l’essentiel de la rencontre”, a-t-il déclaré.
Le retour de l’opposition républicaine et démocratique dans le cadre de concertation
C’est à travers une déclaration datée du 19 septembre 2017 et lue par Hamé Traoré (président du Parti Afp) que l’opposition républicaine et démocratique a signé sa réintégration au cadre de concertation. Dans cette déclaration, l’opposition républicaine et démocratique a expliqué les motifs de son retrait du cadre de concertation du ministère de l’Administration territoriale avec les partis politiques. “Nous avons quitté le cadre de concertation après avoir déposé une déclaration le 12 avril 2016 faisant état d’un certain nombre de préoccupations dont certaines demeurent d’actualité : la résolution dans la transparence des 900 000 cartes Nina qui selon le Vérificateur sont de trop ; l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous-région ; l’audit du fichier électoral ; la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections ; la question de la prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale ; la mise à disposition des cartes Nina non distribuées aux ayants droit. Pour renouer le dialogue, votre prédécesseur, l’actuel Premier ministre, avait mis en place un comité paritaire d’experts qui devaient plancher sur ces questions. Malheureusement, ce comité n’a pas fonctionné. L’opposition républicaine et démocratique réitère son attachement à la résolution de ces questions pour reprendre sa place dans le cadre de concertation. Notre présence d’aujourd’hui traduit notre ferme volonté d’instaurer un dialogue franc atour de ces différentes préoccupations qui constituent pour nous des préalables pour toutes discutions autour des questions électorales”.
La réintégration de l’opposition au cadre : fruit de la démarche du ministre Tièman
Sur cette réintégration de l’opposition républicaine et démocratique, le ministre Tièman H. Coulibaly indiquera qu’à sa nomination à la tête du Département, il a été clair en souhaitant la participation du maximum d’acteurs politiques. “Le ministre de l’Administration territoriale est chargé d’organiser les élections. Ce qui fait partie de ses missions. Il n’y a pas que ça, surtout à un moment où l’agenda électoral est fourni, c’est une mission qui a une grande importance. Nous devons faire en sorte que les élections que nous allons tenir puissent être le moins contesté. Donc, dans la préparation, il faut associer le maximum d’acteurs. L’opposition, en avril 2016, avait suspendu sa participation au cadre de concertation, j’ai entamé une démarche, une discussion, le dialogue avec l’opposition républicaine et démocratique. Je me suis rendu au bureau du chef de file de l’opposition pour leur dire que nous devons dans tous les cas tenir les élections, qu’ils sont des acteurs politiques importants et qu’ils devaient participer aux élections, malgré nos divergences, malgré tout ce qui peut nous opposer car je suis chargé de mettre en œuvre le programme politique et celui de la majorité présidentielle”.
Le ministre de l’Administration territoriale de continuer en précisant : “Nous avons nos positions comme dans toutes les républiques. Malgré ces divergences, ces différences et ces oppositions, nous ne devons pas rompre le dialogue. Nous devons continuer à nous parler. Je vous suggère de participer au cadre de concertation y compris pour venir nous dire que vous n’êtes pas d’accord et peut-être nous proposer des alternatives aux points sur lesquels vous n’êtes pas d’accord.
Ce matin du mardi 19 septembre 2017, un représentant de l’opposition était dans la salle et a lu sa déclaration pour dire que l’opposition reprendra le dialogue et a fait la liste des points sur lesquels l’opposition n’est pas d’accord et a interpellé le ministre de l’Administration territoriale sur ces différents points. J’ai rassuré le représentant de l’opposition de ce que ces points, sur le plan technique, étaient pris en charge par la Délégation générale aux élections, par le Cabinet du ministre de l’Administration territoriale. Chemin faisant, nous allons travailler sur les points de critique, de revendication, qui nous semblent pertinents et qui méritent un traitement rapide et contributif. Donc, je me satisfais de cette participation de l’opposition républicaine et démocratique au cadre de concertation “, a-t-il réagi.
Siaka DOUMBIA