Le Comité d’expertsn’émet aucune réserve sur l’utilisation du fichier électoral du Mali. C’est ce qu’a laissé entendre, le 28 février 2020,au siège de la CENI, la rapporteuse de ce comité ad hoc chargé de l’audit dudit document.
A la demande du Premier ministre du Mali, Chef du Gouvernement, Dr. Boubou Cissé, un Comité nationalassisté par des experts internationaux a procédé à l’audit du fichier électoral du Mali, du 19 au 25 février 2020. L’exercice s’inscrit dans le cadre des efforts fournis par les autorités nationales et les organes de gestion des élections pour la tenue d’élections libres, fiables, transparentes et inclusives, conformément aux dispositions de la Déclaration de Bamako. Le Comité d’expert a tenu ses travaux dans la salle de saisie de l’Annexe de la Délégation Générale aux Elections (DGE), sous la présidence effective de son Président, Massa Sogoba.
Dans son exposé liminaire, la rapporteuse Mme Karina Sahli Majira, a déclaré que le Comité a procédé aux analyses d’ordre juridique, démographique, géographique, informatique et sécuritaire du fichier électoral 2020. Selon elle, le Comité d’audit a procédé également à un inventaire du cadre normatif régulant les processus d’inscription et de révision des listes électorales avant de procéder à une analyse juridique pour vérifier la cohérence du cadre normatif national avec les principes et standards internationaux contenus dans les conventions dûment ratifiées et applicables au Mali.
«L’analyse du cadre normatif du fichier électoral a aussi visé la revue de la chaîne d’inscription des électeurs, en tenant compte de l’ensemble du processus de révision des listes électorales avec la mise en parallèle des textes légaux et des procédures en vigueur. Elle a été complétée par des informations empiriques recueillies au moyen d’entretiens, d’observations et d’examens des textes normatifs internationaux d’où découlent les standards et normes internationales applicables à la République du Mali ainsi que les principaux textes législatifs et règlementaires pertinents et disponibles».
Au cours des travaux, a ajouté Mme Karine, des investigations sur de possibles cas d’anomalies dans le fichier électoral ont été menées. Elles portaient sur la qualité des données, la complétude des enregistrements, les noms et prénoms présentant des caractères spéciaux et la présence d’inscriptions multiples. « Aussi des requêtes ont été exécutées sur la base de données gérées par la DGE afin de faire ressortir les anomalies du fichier électoral et d’en établir des statistiques. Lorsque des anomalies ont été identifiées, leur origine a été recherchée, des explications ont été demandées à la DGE et, dans certains cas pour approfondissement, le comité a eu recours au CTDEC, afin de parvenir à formuler des recommandations pertinentes».
Toutefois, la rapporteuse déplore que la période de l’audit ne coïncidant pas avec celle de la révision des listes électorales, il n’a pas été possible de rencontrer des commissions administratives siégeant «sur la base des analyses et investigations réalisées, le Comité d’audit n’émet aucune réserve sur l’utilisation du fichier électoral du Mali, contenant 7 663 464 électeurs répartis entre 12 469 centres de vote et 22 147 bureaux de vote, pour la tenue en 2020 des élections des députés à l’Assemblée nationale».
Bintou Diarra