Candidat indépendant en commune IV du district de Bamako, Assane Sidibé, président du CAV, ira sous les couleurs de l’alliance Karoual/CAV lors des élections communales à venir. Pour le rare indépendant des 26 listes partantes en commune IV, le déclin de cette circonscription est le fait de Moussa Mara , l’ex maire, appelé dernièrement à la primature comme Premier ministre. C’est fort du soutien de son partenaire Karoual, que le président du Collectif Action Vérité (CAV) s’est prêté à nos questions.
Le Point : Pourquoi êtes- vous parti en alliance avec l’Association Karoual Renouveau ?
Assane Sidibé : Les choses sont venues naturellement. S’il est vrai que nous sommes actifs dans la commune IV depuis plus de 10 ans, Aladji Touré (président de Karoual Renouveau) et moi, n’avons jamais eu l’occasion de nous rencontrer. Et quand cela est arrivé, en une heure d’échanges, nous avons compris que nous menons le même combat. Le Collectif Action Vérité a pour but de mobiliser autour de lui, et Karoual est dans cette logique : s’unir pour la cause de la commune IV.
Parlez-nous de vos motivations en tant que tête de liste ?
Assane Sidibé : C’est le président de Karoual, Aladj, i qui a décidé que je porte notre alliance à ces communales. Si aucun des présidents aillés n’était en tête d’affiche, le doute aurait envahi nos partisans. Pour l’heure, j’ignore les autres candidats dans la course et je me fixe l’objectif de faire le maximum de conseillers, au moins une quarantaine. C’est la concession politique qui a détruit le Mali en acceptant les mauvaises graines. On se doit désormais de compter sur nos propres forces. Et notre premier défi si jamais nous sommes élus, sera d’assainir la commune IV du district de Bamako.
A ce sujet, quel bilan faites- vous du zonage qui était censé résoudre le problème des ordures à Bamako ?
Assane Sidibé : L’ancien maire Moussa Mara a cassé l’élan de propreté jadis présent dans notre habitat naturel. Il avait à l’époque réuni tous les GIE et acteurs de l’assainissement afin de les limiter à des quartiers précis. L’association Karoual était celle qui avait la logistique la plus sophistiquée, mais le zonage l’aura limité dans ses actions. En plus ce sont les jeunes qui ont perdu leurs emplois. Et on a fini par se retrouver avec une montagne d’ordures dans la commune, notamment près du cimetière de Lafiabougou. Ozone-Mali qui était censé résoudre la question fait plutôt le tour des quartiers pour offrir ses services. D’ailleurs ses agents tapent aux portes des ménages pour indiquer pouvoir les débarrasser des ordures contre un forfait mensuel de 3000CFA. Une concurrence déloyale qui ne dit pas son nom s’établit entre acteurs locaux éprouvés par l’initiative farfelue de Moussa Mara. On peut voir que malgré les sous encaissés par le groupe pour assainir la capitale, Ozone a échoué. C’est d’ailleurs une honte que ce soit des étrangers qui soient sollicités pour s’occuper de nos ordures.
Des rumeurs font allusion d’un danger à moyen terme de la nouvelle destination des ordures évacuées. Qu’en est-il exactement ?
Assane Sidibé : Le dépôt d’ordures près du cimetière de Lafiabougou a été partiellement évacué à Katibougou. Pourtant, c’est sur une surface de plus de 8 hectares que 5 hectares ont été loués pour stocker les déchets débrayés de la commune IV, non loin d’une station d’épuration , juste au niveau du fleuve . A la longue, il y aura une infiltration toxique dans la nappe phréatique, une zone de pêche. Je prévois d’ailleurs à ce sujet, convier la presse sur les lieux afin de témoigner de ce danger d’hygiène publique qu’il faut anticiper dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
Une fois élu, par quoi allez- vous commencer ?
Assane Sidibé : Il y aura un réaménagement total en commune IV. Au delà de l’assainissement, les marchés seront réhabilités avec des pavages dans la foulée. Les routes et artères vont être grattées afin de proposer autre chose à travers leur bitumage. Que les populations sachent que nous avons des partenaires extérieurs qui peuvent nous aider dans plusieurs de nos promesses de campagnes.
Propos recueillis par Idrissa Keita