L’alliance RPM – CODEM pour les communales du 20 novembre prochain en Commune II était face à la presse le jeudi 26 octobre dernier. Cette rencontre avec les hommes de média était animée par le Secrétaire chargé des questions électorales de la section RPM en CII, Demba Dabo, et le Secrétaire général du Bureau national de la CODEM, non ancien député de Goundam, Alassane Abba.
Au cours de cette conférence de presse, ils ont fait la lumière sur le contentieux électoral qui anime la commune des fondateurs de Bamako, lequel a vu l’annulation des listes de l’ADEMA / PASJ et de l’Alliance URD – JAMAA – FARE – PARENA, par le tribunal de grande instance de la Commune II.
L’annulation de ces deux listes de candidatures a fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le landerneau politique malien. D’un côté, le principal allié du régime, l’ADEMA/PASJ, peine à digérer que le parti présidentiel puisse attaquer et faire annuler sa liste dans une commune qui a toujours été sa chasse gardée. De l’autre, les principaux partis de l’opposition dénoncent des manœuvres pour les exclure de cette compétition électorale.
Face à cette situation, l’Alliance RPM – CODEM qui a attaqué ces listes devant le tribunal est sortie pour la première fois pour donner les raisons pour lesquelles elle at dénoncé ces listes électorales devant le juge. D’emblée, le Secrétaire chargé des questions électorales de la section RPM en CII a révélé que leur alliance avait attaqué 6 listes devant le tribunal.
Il s’agit de celles de l’ADEMA/PASJ, de l’Alliance URD – JAMAA – FARE – PARENA, du PIDS, de l’Alliance ADP Maliba – ADPM – ASMA/CFP – APDM/Equité, de l’UPS et de l’Alliance CNID – Yelema. Finalement, le tribunal de la Commune II a validé les 4 dernières listes et invalidé les deux premières.
Concernant les listes invalidées, s’agissant de l’ADEMA/PASJ, Demba Dabo a cité des irrégularités comme le non respect du quota fixé par la loi sur la promotion du genre et des ratures, via blanco sur la liste. S’agissant de l’alliance des partis politiques de l’opposition, il a précisé que sa liste a été légalisée par un maire délégué lui-même candidat sur cette liste.
«En d’autres termes, le maire délégué a lui-même légalisé sa candidature», a-t-il précisé. Toute chose qui est prohibée par une instruction du ministre de l’Administration Territoriale en date du 26 avril 2015, qui interdit à tout maire candidat de légaliser sa propre candidature. Selon Demba Dabo, l’instruction demande au maire de déléguer sa signature à un adjoint désigné par lui-même. Selon Dabo, un délégué n’a pas compétence pour légaliser une candidature. «Son rôle, c’est d’établir des documents d’état civil».
Pour sa part, le virevoltant Secrétaire général de la CODEM s’est dit stupéfait de la réaction de leurs adversaires. «Nous sommes dans un Etat de droit. Ils n’ont qu’à user des voies appropriées. Je suis étonné que ceux qui doivent donner l’exemple se comportent de la sorte», a-t-il regretté, en rappelant le cas dont lui-même a été victime lors des législatives de 2002. «Cela ne m’a pas empêché de devenir député en 2007», a-t-il déclaré, tout en appelant ses adversaires à raison garder.
Notons que la conférence de presse a pris fin par la présentation de la tête de liste de l’alliance RPM – CODEM en Commune II, Cheick Abba Niaré, digne héritier des familles fondatrices de Bamako. Cette liste comporte 17 femmes et 12 jeunes sur 41 candidats.
Youssouf Diallo