6ème législature : Embarras politique record !

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Pour s’être tenu de façon boiteuse et chaotique, le scrutin législatif 2020 est maintenant sans objet mais non sans conséquences. En dépit de tous les appels lancés et interpellations démocratiques dus aux circonstances qui ne s’y prêtaient pas pleinement, les appréhensions n’ont pas été gérées au mieux et, en  revanche,  elles ont été confortées par des irrégularités flagrantes et des délits de justice au regard du verdict sans appel rendu par la Cour Constitutionnelle. Or, un Parlement est une Institution de la République, un bien commun et hautement précieux du Peuple. La lutte qui pourrait s’engager, ce matin, est celle de son contrôle. Cela, soit par un vote négocié du côté de la majorité présidentielle faites d’alliances ou par consensus à l’interne. En tout cas, tout sauf par la transparence; car, le coche a été manqué dès le début du processus en cours.

Pendant combien de temps se voilera-t-on la face devant un processus électoral toujours mal engagé et passant à côté des résultats attendus par le Peuple ?

A cet effet, force est de constater qu’à l’issue du scrutin législatif tel qu’il vient de se tenir, les 29 mars et 19 avril 2020, les regards suivent désormais des directions opposées. Il restera aux 147 nouveaux Députés de se montrer à la hauteur de leur mission régalienne, en s’enfilant le manteau de vrais élus du Peuple. Il s’agit de transformer l’Assemblée Nationale en un creuset où viennent se dégeler des forces centripètes. En tout cas, la configuration née de la décision finale de la Cour Constitutionnelle est peu méritante. Au sein presque de tous les Blocs adverses et potentiels groupes parlementaires, il y a des germes de division et de querelles byzantines sans que l’on soit sûr que les futurs morceaux puissent se recoller aussitôt qu’on l’aurait souhaité. Vu le manque de transparence des résultats du scrutin législatif, l’on est en droit d’affirmer qu’avec cette nouvelle législature les Alliances seront si tournoyantes et spectaculairement changeantes encore que le Peuple électeur ne se reconnaîtra plus en ses élus.

Sans parler de nomadisme politique sur fond de troc des sièges contre des privilèges et intérêts personnels, comme cela a été toujours de coutume, c’est une autre plongée qui se prépare pour notre processus démocratique. Déjà, pour le perchoir de l’Assemblée Nationale dont le Bureau sera, en principe, installé aujourd’hui, lundi 8 mai, trois postulants, tous Rpmistes bon teint sont à couteaux tirés.

Du côté des autres partis alliés et de l’opposition, des semblants candidats peuvent surgir à l’improviste. Ce, malgré leurs réserves et requêtes formulées en vain à l’adresse de la Présidente de la Cour Constitutionnelle. Ce qui pousse certains électeurs à s’interroger anxieusement s’il y aura au percevoir un candidat de consensus ou un Président en mesure de faire renaître de ses cendres et défendre jusqu’au bout le vrai idéal de mars 1991.

 

Que reste-t-il à gagner ? La division et rien d’autre !

En suivant la logique de Moussa Tembely, ce jeune loup aux dents trop longues, et de ses partisans Mamadou Diarrassouba (le loup blanc du précédent Groupe parlementaire des tisserands), puis le Vieux Isaak Sidibé, Président sortant du perçoir objet de toutes les convoitises au sein du RPM, on voit se fermer la porte à toute solution consensuelle. Ce qui dénote encore qu’une part importante du corps électoral national risque de devenir immobilisable pour les échéances électorales ultérieures. C’est tout à fait, il est des victoires, des triomphes qu’ils n’en sont pas. S’il faut gagner, s’adjuger la couronne en sacrifiant les acquis issus de l’ensemble du processus démocratique national, en compromettant l’avenir de sa formation politique et de ses propres appuis, donc pour remporter après tout la défaite, c’est bien un piètre succès. C’est aussi illusoire de croire que les autres, tous ceux qui sont plus expérimentés et intellectuellement mieux assis mais, par faute de nombre de sièges requis, sont en rade des tractations relatives à la désignation des candidatures, accepteront tous en victimes résignées l’éventuel fait accompli. Autant il est clairement affiché que les résultats, dans leurs formes et conditions actuelles, n’emportent pas l’adhésion de tous, autant il est connu de tous l’envie de briguer le perçoir de l’Hémicycle reste présente et vive entre ces trois prétendants déclarés qui sont tous du parti au pouvoir et des proches d’IBK. A défaut de réussir de l’intérieur de sa famille politique l’indispensable consensus, c’est sûrement à l’extérieur, avec l’appui des partis alliés, que cela se tentera.

Avec la peur naturelle de ses leaders de grossir les rangs de l’opposition dans les rues, l’ADEMA quant à elle semble opter déjà pour une candidature consensuelle qui sortira du RPM dont l’ultime stratégie sera alors  de capter toutes les forces alliées de manière à  capitaliser les aspirations d’unité en souffrance. C’est-à-dire, juste pour en leur promettant de préserver les intérêts personnels de tous et de chacun.

Cependant, il est à noter que celui qui aura à occuper la Présidence de cette nouvelle Génération de Parlementaires doit avoir l’action plus le verbe. Car, servir le Mali, c’est aller non seulement de l’unité à l’intérieur de sa propre famille politique d’abord mais aussi dans le sens d’un vaste pôle de Rassemblement national ensuite. Les Maliens auront sûrement besoin d’un discours de cette facture sur fond de modestie en toute chose. Ces élus de 2020 sont, donc, dans la veine des attentes du Peuple. Pour tous ceux qui savent écouter, observer, il n’y a pas des valeurs qu’admire le Peuple malien plus que le respect de la parole donnée, le sens élevé du patriotisme et l’esprit de partage. Cette future équipe de l’Assemblée Nationale, vu le côté transparence des résultats, réussira-t-elle à jeter l’ancre à ce port afin d’éviter que les choses ne se compliquent davantage. Ce qui est sûr, pour arriver à destination avec le minimum d’aisance, le RPM et ses Alliés ne doivent pas rêver ramer seuls dans le sens du courant jusqu’à destination. En d’autres termes, une des priorités aura été d’œuvrer à l’enterrement de la hache de guerre d’antan. Mais, pour l’instant, sur l’échiquier politique national, c’est l’embarras politique record qui pointe à l’horizon.

Djankourou

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