2e tour des législatives dans les régions de Ségou et Mopti : L’argent destiné à la sécurisation du scrutin volatilisé

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Plus d’une semaine après la fin du second tour des élections législatives, des éléments des forces de sécurité déployés dans près d’une dizaine de localités dans le centre du Mali attendent toujours le payement de leur per diem. Les autorités à Bamako et à l’intérieur du pays se rejettent les responsabilités.

La question des per diem liée à la sécurisation du scrutin refait surface. Car, plus de dix jours après la tenue du second tour des élections législatives, les éléments des postes de sécurité de Monimpébougou, Macina (région de Ségou), Diafarabé, Téninkou, Youwarou, Djondjori, Togorékoumbé et Dioura (région de Mopti), ayant participé à sa sécurisation, affirment toujours attendre le paiement de leur argent. 

Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le gouverneur et le commandant de zone de la garde nationale de la région de Ségou, chacun, en ce qui le concerne, affirment ne rien à voir avec la situation.

L’argent remis aux chefs de commandement, selon le gouverneur de Ségou

Contacté, le chef de cabinet du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Commissaire Bakoum Kanté, indique que le gouverneur de la région de Ségou, Biramou Sissoko, ne confirme pas l’information et demande de prendre attache avec lui. Celui-ci est formel : il affirme avoir remis de l’argent aux différents chefs d’unité suivant un cadre d’ordre établi en fonction des limites administratives de la région.

Alors, pourquoi des éléments en poste à Macina et Monimpebougou, qui relèvent pourtant de la région de Ségou, n’ont pas encore perçu leur argent ?  En réponse, le chef de l’exécutif régional dit ne pas savoir si chaque élément a reçu de l’argent ou pas. « Ce n’est pas de mon ressort » se justifie-t-il.

Toutefois, Biramou Sissoko reconnaît que les éléments en poste dans les localités de Diafarabé, Téninkou, Youwarou, Djondjori, Togorékoumbé et Dioura, situées sur la rive gauche du fleuve Niger, n’ont pas été pris en charge. Ce sont, souligne-t-il, des zones relevant administrativement de la région de Mopti mais qui sont mises à la disposition du commandant de zone de la région de Ségou dans le cadre de l’opération « Maliko ».  

C’est pourquoi, ils n’ont pas été pris en compte par la région de Ségou dont le cadre d’ordre a été fait en fonction des limites administratives. Et ils ont été ignorés également par la région de Mopti, puisque mis à la disposition du commandant de zone de Ségou, souligne le gouverneur Biramou Sissoko.

L’argent a servi au payement des éléments au premier tour, selon le colonel-major Didier Dembélé

Le ministère de la Sécurité a été saisi par écrit sur la question. « Sa réponse se fait pour le moment attendre », rapporte le gouverneur de Ségou. Une information non confirmée par Bakoun Kanté, chef de cabinet du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, qui affirme que le département n’a jamais reçu de correspondance à cet effet.

En tout état de cause, la version des faits du gouverneur Sissoko contraste avec celle du commandant de zone de la garde nationale de Ségou, le colonel-major Didier Dembélé, qui affirme n’avoir reçu de l’argent qu’une seule fois. « Si nous avions su que cet argent était destiné à la sécurisation des deux tours. Nous allons le gérer autrement », se justifie-t-il.

Selon lui, la somme qui lui a été remise a servi au payement du per diem des éléments ayant participé à la sécurisation du premier tour des législatives. Même pour cela, il lui a fallu faire preuve de bon sens pour pouvoir partager l’argent.

Car, selon lui, sur les 1269 personnes déployées sur le terrain, le gouverneur ne lui a remis de l’argent que pour 500 éléments. Le colonel-major Didier Dembélé affirme n’avoir jamais compris que l’argent qui lui avait été remis par le gouverneur était destinée à la prise en charge des éléments ayant assuré la sécurisation des deux tours.

Comme on le constate, difficile de démêler le vrai du faux entre les déclarations du gouverneur et celles du commandant de zone de la garde nationale de Ségou. Toutefois, selon la lettre confidentielle n°0130/MSPC-SG-CT-YB en date du 1er avril, envoyée aux différents gouverneurs de région, dont Le Wagadu s’est procuré une copie, le Général Salif Traoré note que le reliquat du montant perçu sera complété à l’occasion du 2e tour des élections législatives, prévu pour le 19 avril. Pour conclure, le premier flic du Mali demande aux chefs des exécutifs régionaux de lui rendre compte des dispositions prises à cet effet.   

Alors que s’est-il passé ? Difficile pour l’instant de répondre à cette question. En attendant, les éléments des forces de l’ordre doivent prendre leur mal en patience.

Abdrahamane SISSOKO

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