14 listes URD invalidées par la justice pour les communales du 20 novembre : Le RPM réussira-t-il à confirmer par les urnes ce qu’il a arraché par la Justice ?

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Le Rassemblement pour le Mali est à la manœuvre comme aux législatives de 2013 pour avoir le maximum de conseillers communaux et assoir sa suprématie politique en vue des présidentielles de 2018. L’ambition pour légitime qu’elle soit pêche par la forme. Le parti présidentiel est passé par le raccourci de la Justice pour se tailler la part du lion en suscitant l’invalidation de 14 listes. A quand l’indépendance de la justice malienne ? Mais réussira-t-il à confirmer par les urnes ce qu’il a arraché par la Justice ? Les recalés de la Justice accepteront-ils facilement leur défaite ?  Le pays sera-t-il à l’abri d’une crise postélectorale ?

Au Mali, la tension politique commence a monté d’un cran à quelques encablures des élections communales prévues pour le 20 novembre. En effet, après la sortie courageuse du président de l’ADEMA lors de la rentrée politique de la section II du District de Bamako, où Il  fustigea le comportement injuste de son allié de la CMP, le RPM. Le parti présidentiel semble caporaliser la Justice en la mettant aux trousses des partis qui lui font ombrage dont l’ADEMA et l’URD. La sortie du premier des abeilles, Tièmoko Sangaré, pour condamner sans ambages le verdict inique rendu en première instance par la Justice en commune II, a été  suivie d’un Sit-in de tous les partis qui ont connu le même sort que l’ADEMA à savoir l’URD, les Fares, le PARENA et autres. Au vu de la détermination de ces derniers, la Justice aux ordres du RPM fit marche arrière sous la pression des différents partis  en remettant en compétition les listes invalidées en commune II du District de Bamako. Mû par le même dessein, le RPM a encore été à la  manœuvre dans le Mali profond. Son objectif,  réduire les chances des partis politiques de l’Opposition et même ceux de la majorité pour qu’ils  n’aient pas la moindre velléité de présenter des candidats aux élections présidentielles  de 2018. Y arrivera-t-il ? La réponse à cette question sera donnée au lendemain de la proclamation des résultats des communales. Mais d’ores et déjà, le thermomètre affiche une température au-dessus de la normale surtout après la conférence de presse de l’URD tenue à son siège le jeudi 10 novembre 2016. La conférencière Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, n’est pas passée par mille chemins pour condamner avec véhémence ce qu’elle a qualifié de manœuvres frauduleuses, de violation flagrante de la loi électorale  et d’atteinte à la démocratie par le parti au pouvoir, en complicité avec la Justice. Selon Mme Coulibaly, aux termes du contentieux électoral, l’URD seule, sur la centaine de partis politiques en compétition, a eu 14 listes de candidatures invalidées, soit près de 20% des listes totales invalidées. L’URD se retrouve ainsi avec 646 listes en compétition et 7239 candidats. Le RPM n’enregistre aucune invalidation parce qu’aucune plainte contre le parti n’a abouti. La conférencière s’interrogeait s’il n’y avait pas au Mali une Justice à deux vitesses. En attendant la fin du processus électorale et de ses conséquences éventuelles, la grande majorité silencieuse des électeurs observe et semble se réserver le droit d’être l’arbitre du jeu politique en prenant en mains son destin.

En somme, qui sème le vent est sûr de récolter la tempête. Le Mali post-crise a besoin des actions qui apaisent, qui construisent et non celles qui mettent le feu à la paille. Le RPM qui semble sciemment oublié cet état de fait, endossera à lui-seul, la responsabilité de tout dérapage post-électoral.

 

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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