Les étudiants en Licence III de Journalisme et Communication de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire à Bamako (UCAO-UUBa) ont effectué du 27 février au 1ère mars dernier, un voyage d’études sur la troisième région administrative du Mali, Sikasso. Ce voyage a été une occasion pour les étudiants de connaître beaucoup de choses sur la culture Sénoufo.
Pour le premier jour du voyage, les étudiants se sont rendus au Centre Culturel Sénoufo de Sikasso et sur la colline du Mamelon afin d’en connaître davantage sur ces édifices. Sur place, ils ont pris part à une présentation du centre par le responsable du musée, Yaya Élie Bamba, et le coordinateur Bruno Sennyondo.
Selon le responsable du mussé, le Centre Culturel Sénoufo a été créé en 2004 par Emilio Escudero, un Prêtre blanc, décédé le 02 novembre 2012 à l’âge de 77 ans. Il a pour objectif la sauvegarde et la promotion des cultures locales. “Il est actuellement piloté par trois entités : Association “Wu Niré” qui signifie nos racines, le Diocèse de Sikasso et les Missionnaires d’Afrique. Il aide le monde Sénoufo à s’ouvrir davantage à d’autres perspectives socioculturelles susceptibles de contribuer à son rayonnement. Il œuvre également aux rencontres et au dialogue entre différentes expressions culturelles et confessionnelles”, a-t-il expliqué.
Il a également précisé que les objectifs du centre se réalisent à travers plusieurs domaines d’activités. “Le centre produit des livres dans divers sujets, notamment le Royaume du Kénédougou et sa capitale Sikasso, les Korèdugaw, les devinettes et les contes Sénoufo, etc. Le musée est l’une des composantes du centre. On y trouve des statuettes de divers airs culturels (dogons, bambaras, miankas, bwa…), des fétiches, des chaises royales, des escabeaux, une case réservée uniquement aux hommes, des pagnes, des instruments de musique traditionnels et même des lits mortuaires”, dit-il.
Pour le coordinateur, le centre est confronté à plusieurs difficultés dont le manque de financement de l’État malien, les moyens inadéquats de conservation des collections, le manque de moyen de déplacement et bien d’autres.
Après la visite du Centre Culturel Senoufo, les étudiants se sont dirigés vers la colline du Mamelon située en plein cœur de la ville. Cette colline marque l’histoire de Tièba Traoré, ancien Roi de Sikasso. “La colline du Mamelon était un endroit stratégique pour le Roi de Sikasso. Elle a une hauteur de 30 mètres et une circonférence de 461 mètres. Tiéba Traoré avait initié un travail forcé pour la construction qui a coûté la vie à de nombreux prisonniers de guerre et des paysans sénoufo. Sur cette colline se trouvait un puits où il déposait les munitions en temps de guerre et des objets précieux. La construction fut détruite lors de la prise de Sikasso par les Français et c’est là que le premier drapeau français a flotté pour la première fois. Il a été conçu pour permettre au Roi de voir l’étendue de son royaume et d’observer de loin les ennemis”, a-t-il laissé entendre.
Mahamadou TRAORE