Validation du document relatif à la Formation Professionnelle et à l’emploi des arabophones. Un intérêt partagé

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Au Mali, le chômage touche la gent juvénile avec un taux de 65,4 % de chômeurs de moins de 25 ans.  Mais il reste entendu que la couche juvénile qui souffre le plus, regroupe en son sein des jeunes  diplômés et formés en arable. C’est pour  pallier à ce déséquilibre que le Gouvernement du Mali, à travers le Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne  en partenariat avec l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA), a initié un Atelier de validation du document relatif à la Formation Professionnelle et à l’emploi des arabophones.

Premier du genre, cet atelier se tient les 27, 28 et 29 août au Centre International de Conférences de Bamako  sous la haute Présidence du Premier Ministre Modibo Kéïta, en présence de Mahamane Baby, ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et de quatre autres membres du Gouvernement dont Thierno Oumar Hass Diallo, ministre des Affaires religieuses et du Culte.

Apporter des réponses appropriées, qualitatives et durables à la problématique d’emploi des jeunes arabophones au Mali. C’est l’esprit de cet atelier de validation qui s’ouvre ce jeudi. Cela est d’autant vrai que l’employabilité  est souvent liée à l’inadéquation entre l’éducation reçue et les exigences du marché de travail. Etant donné que l’employabilité d’une population traduit l’état de l’adéquation entre le profil de formation de cette population avec les besoins en compétences de son environnement économique, le Mali souffre à différents niveaux du manque de données sur l’éducation en général et en particulier sur celle des arabophones à cause, dit-on de déficits institutionnels, organisationnels et techniques dans leur chaîne de production statistique. Toute chose qui prouve à suffisance que trouver un emploi productif pour le jeune diplômé ou formé en arabe au Mali est un parcours du combattant.

C’est pour faire face à cet épineux problème de formation professionnelle et d’emploi que les autorités maliennes entendent donner un coup d’accélérateur à la création d’emploi, particulièrement en faveur des jeunes diplômés ou formés en langue arabe.

Selon les spécialistes de l’emploi, «le chômage élevé des jeunes dont celui des diplômés ou formés en langue arabe constitue une menace pour la paix et la stabilité du Mali, compromet le développement, accentue la vulnérabilité et la précarité, accroît les flux migratoires des jeunes maliens vers les pays étrangers avec son cortège de détresse : exacerbe la pauvreté, toutes choses qui sont le nid de tous les vices et de toutes les tentations nocives».

Sans nul doute, cette formation  contribuera à la compréhension et la promotion de la formation professionnelle et de l’emploi des arabophones ainsi que leur insertion socioprofessionnelle à travers quatre (4)  sous thèmes à savoir : Renforcer la connaissance des participants sur la problématique de l’insertion des diplômés ou formés en langue arabe dans le marché du travail notamment leur accès à la formation professionnelle et à l’emploi;  Appuyer les participants pour la compréhension des spécificités liées à ce groupe cible et leur prise en compte effective dans les programmes d’emploi et de formation professionnelle ; Echanger avec les participants, sur les insuffisances, les déficits et les difficultés en matière de formation et d’emploi des diplômés ou formés en langue arabe ; et enfin Elaborer un ou plusieurs modèles d’intervention adaptés aux besoins d’insertion socioprofessionnelle des diplômés ou formés en langue arabe dans le marché du travail.

Près de 130 participants sont attendus à ce atelier de validation dont ceux venant des départements ministériels, des organisations d’employeurs et de travailleurs, de la société civile, PTF, coopération bilatérale et multilatérale, agences des SNU.

Le Président de l’UJMMA, Cheick Mohamed Macki BA qui se félicite de la tenue de cet atelier, salue l’implication des plus hautes autorités, en l’occurrence le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Il espère tout de même que les jeunes arabophones maliens aient désormais les mêmes chances que les diplômés des écoles classiques en termes d’accès à la formation professionnelle et à l’emploi.

Boubacar KANTE

 

Emploi des Jeunes arabophones

Le lobbying de l’UJMMA

 

L’atelier de validation qui se tient les 27, 28 et 29 août  est le couronnement de plusieurs années de combat mené par  le Bureau de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA) présidé par Cheick Mohamed MACKI BA. Après plusieurs années de plaidoyers auprès des autorités et autres organisations de la société civile malienne,  l’UJMMA a réussi à établir une convention de partenariat avec l’APEJ pour la promotion de la politique de l’emploi des jeunes arabophones.

 

La Convention de Partenariat APEJ/UJMMA a été paraphée le 7 octobre 2011 par le Directeur Général de l’APEJ d’alors, Issa Tiéman DIARRA et le Président de l’UJMMA, Cheick Mohamed Maki BA. S’inscrivant  dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Emploi Jeunes (PEJ), à travers des actions ciblées de sensibilisation, d’information-communication, de formation et d’insertion, en rapport avec toutes les composantes, cette Convention qui avait été  conclue pour une durée de douze (12) mois renouvelable par tacite reconduction a permis la formation de plusieurs jeunes arabisants en entreprenariat. Notamment la création et la gestion d’entreprises.

Aussi, cette formation a permis la création de  poules de formateurs en arabe; le renforcement de capacités des membres de l’UJMMA dans les 49 cercles en vue de créer des points focaux pour les arabisants; l’organisation des séances de sensibilisation dans les medersas et autres écoles coraniques. Le financement, selon la procédure de l’APEJ, des projets pilotes en rapport avec la sensibilité de l’association (salon de coiffure, boutiques d’habits, vente de livres et toutes autres activités se rapportant à la création d’emploi) s’inscrit en droite ligne des dispositions de la Convention APEJ/UJMMA.

Selon l’article 3, la population cible, objet de la présente Convention, comprend à titre principal les jeunes professionnels arabisants et les jeunes initiés des écoles coraniques et médersas en situation de recherche d’emploi, de formation et de création d’entreprises.

Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Même si le partenariat APEJ/UJMMA permet une ouverture, l’épineux problème qui coupe aujourd’hui le sommeil à l’instance dirigeante de l’UJMMA reste l’inaccessibilité des diplômés et formés en langue arabe à la fonction publique de l’Etat malien. D’où l’implication du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et du Gouvernement Modibo Kéïta à travers le Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la jeunesse et de la Construction Citoyenne. C’est du moins l’esprit de cet atelier de validation du Rapport sur la Problématique de la Formation Professionnelle et l’emploi des diplômés et formés en arabe au Mali qui s’ouvre ce jeudi. Un processus soutenu personnellement par le Président IBK et le Ministre Mahamane Baby.

Boubacar  KANTE

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