USTTB/FMOS-FA PHA : ‘’Le coup de cœur d’une jeune étudiante en 1ère année astreinte au numérus clausus…’’

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« Le numéricien ne vit pas, il survit.Il est un étudiant certes, mais pas comme les autres. En effet, pour commencer l’année universitaire, le numéricien doit tout d’abord se battre pendant au moins un mois pour pouvoir avoir une place fixe dans l’amphithéâtre de 500 places qui reçoit plus de 1.300 étudiants chaque année.

 

 

Il faut monter la garde comme un chien prêt à attaquer à tout instant. Pour y parvenir, il faut être vraiment déterminé. Il y en a qui font des nuits blanches sur place dans l’amphi, qui devient pour eux comme un petit lit, et ceux qui enchainent les tables bancs… Pendant cette première phase de la vie du jeune numéricien sur la grande colline du point-g, il apprend énormément de choses notamment que la vie n’est pas si rose que ça et qu’il va falloir qu’il souffre le martyre pour y parvenir.Après la garantie d’une place fixe, souvent aux termes de disputes, d’injures et de peines…le numéricien doit se procurer de plus d’une dizaine de documents (brochures ou fascicules) dont le plus moins couteux est de 1.500FCFA. Dieu seul sait par quel chemin passent les uns et les autres pour y parvenir, étant donné que les bourses et trousseaux ne sont payés que 3ou 4 mois après la rentrée. Mais, les numériciens y arrivent. Car, leur volonté de devenir agent sanitaire pour servir leur pays est aux dessus de tout.

 

 

Pour le jeune numéricien, chaque seconde est comptée. Souvent, le temps passe tellement vite qu’aux yeux d’un numéricien, une semaine lui parait comme 3 jours. Comme pour dire que l’adage selon lequel  ‘’le temps est long pour celui qui ne s’en sert pas’’,est bien plus qu’une évidence pour le jeune numéricien. Il ne peut pas se permettre le luxe de chômer ne serait-ce qu’une heure de cours, contrairement à bien d’autres étudiants. Pendant que les autres étudiants font la fête, le jeune numéricien est toujours plongé dans son cahier et cela mêmependant les week-ends. Il ne recharge son compte téléphonique que pour appeler la famille et lui transmettre des salutations nostalgiques. Le jeune numéricien a pour aliments de base le spaghetti, le haricot et le‘’bassi-djalan’’. Mêmes les plus grands médecins qui sont passés par le point-g peuvent confirmer cela.

 

 

Quand s’approche la fin de l’année universitaire et que la date des examens est connue de tous, le jeune numéricien ne dort que d’un seul œil. Il lui arrive même souvent d’oublier qu’il n’a pas mangé de toute la journée. Pendant cette période cruciale, beaucoup d’étudiants tombent malades. Mais, ils continuent malgré tout à se battre car l’envie de devenir un jour agent de la santé les anime encore plus pendant cette période. Après les examens, le numéricien retourne en famille avec la trouille. Chaque jour avant la proclamation des résultats équivaut à une semaine pour lui. Avant la proclamation des résultats, le jeune numéricien ne peut pas s’épanouir et profiter de ses vacances. Il ne retrouvera le sourire qu’après avoir valider son ticket pour la 2ème année. Pour toutes ces galères, qu’il me soit permis d’adresser des sincères félicitations et reconnaissances à l’endroit de tous les numériciens. En particulier à ceux, d’une part, qui ont osé braver les conditions les plus difficiles au monde pour la réalisation de leurs rêves de devenir agent de la santé ; et d’autre part au journal ‘’Le Flambeau’’ qui en toute objectivité permet à l’opinion nationale de mieux cerner les problèmes de l’école malienne tout en proposant des pistes de solutions’’.

Par Assetou BAMANI

Etudiante en 1ère année médecine

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3 COMMENTAIRES

  1. le plus moins couteux?Tu es numericienne mais pas grammaticienne? ma chere, tous les etudiants du monde etudient comme cela hormis le Mali. 😆

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