Universités-Minusma, un partenariat qui se poursuit et s’affûte !

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Mali: vers le renouvellement du mandat de la Minusma
Les casques bleus de la Minusma à Bamako.
Pierre René-Worms/RFI

Sans développement socio-économique, pas de réconciliation ni de paix durable. C’est en substance ce que l’on peut retenir à l’issue de cette matinée qui a réuni les universités de Bamako et la Minusma autour de l’engagement des étudiants dans le processus de paix et de réconciliation. Une 4ème rencontre qui avait pour thème : «Développement socio-économique : Facteurs de Paix et de Réconciliation».

Pour rappel, il est important de souligner que ces rencontres, portées par la Minusma et les universités de Bamako, à travers les étudiants et le corps académique, sont un cadre de dialogue privilégié. Dans cet espace, des professeurs de renom, des panelistes de la Minusma et des agences de l’Onu au Mali, ainsi que d’autres experts nationaux, viennent échanger avec ces acteurs majeurs de la réconciliation et de la paix que sont les étudiants. Ceci, afin de mieux leur faire prendre conscience des multiples formes et de l’importance de leur implication dans le processus, mais aussi de leur apporter l’information et les compléments de formation dont ils ont besoin.

Dans cette optique, l’approche scientifique de chaque rencontre est la même. Simple mais efficace, elle consiste à développer le thème du jour à travers trois ou quatre présentations. À l’issue de ces présentations, le modérateur expose un résumé des différentes interventions. En fin de session, l’assistance pose des questions aux différents exposants afin qu’ils développent et approfondissent ce qui doit l’être. Pour cette 4ème édition, l’architecture a été respectée. Ce sont donc trois modules qui ont été présentés aux étudiants. Deux portaient sur le rôle que la Minusma joue dans le développement en matière de Relèvement et Stabilisation ainsi que de sa politique de Genre. Le troisième a porté sur la mission de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et les Opportunités d’un développement socio–économique durable au Mali. Ces trois présentations ont été assurées par trois onusiens. Les exposants de ces présentations étaient  M. Moulaye H. Tall, Officier de la section Relèvement et Stabilisation, Mme Fatou Keita Guindo, Chargée du Programme Genre tous deux de la Minusma et Mme Haby Sow Traore, Chef des Opérations de l’Onudi.

Comme à chacune de ces rencontres, l’ordre de passage des différents modules a été choisi selon une logique précise. Ici, il s’agira d’abord de présenter l’unité de la Minusma en charge du relèvement et de la stabilisation, puis de montrer les opportunités d’un développement socio-économique durable pour finir par mettre en exergue l’importance de la question du genre en matière de développement économique et social. Autrement présentée, la démarche consisterait à montrer comment remettre le Mali sur le chemin du développement économique et social, permettre l’accélération de celui-ci et enfin s’assurer qu’il profitera à tous. C’est donc M. Tall, représentant d’une section substantive, représentative de la Minusma, qui va entamer les travaux. Venu présenter la section Relèvement et Stabilisation, M. Tall a d’abord rappelé le contexte dans lequel la Minusma est intervenue, puis dégager le mandat de la section, ses principes et acteurs, sa transversalité vis-à-vis des autres sections de la Mission, sa manière d’agir ainsi que ses partenaires. Avant de clore sa présentation, il a fait un bilan sommaire des actions menées durant ces derniers mois. Ainsi, à l’actif de la section Relèvement et Stabilisation on peut noter la restauration et l’amélioration des services sociaux de base (eau, santé et éducation) et de subsistance dans le nord pour les populations les plus vulnérables. À noter également la restauration des principaux axes économiques et des infrastructures de base dans le Nord, l’amélioration de la confiance inter et intracommunautaire entre les populations du Nord, ou encore, l’appui à la sécurité, la justice, la  restauration de l’Etat de droit, le renforcement des institutions des droits de l’homme, pour rétablir et fournir une protection adéquate aux femmes, hommes, filles et garçons vulnérables. En conclusion, M. Tall a déclaré : «Nous sommes aux côtés des Maliennes et des Maliens pour bâtir un Mali uni, réconcilié et prospère avec la contribution de toutes et de tous.»

«L’Organisation des Nations Unies pour le développement Industriel (Onudi) est l’Organisation spécialisée des Nations Unies chargée de promouvoir et d’accélérer la croissance industrielle durable des pays en voie de développement et des économies en transition et d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des pays les plus pauvres dans le monde en mobilisant des ressources et ses compétences ». C’est ainsi, en définissant l’Onudi où elle officie en tant que Chef des Opérations, que s’est exprimée Haby Sow Traoré. Durant sa présentation,  Mme Traoré va d’abord exposer les missions de l’Onudi, présenter le bureau malien avant de développer le concept «d’opportunités pour le développement socio-économique durable au Mali». En effet, selon Mme Traoré, l’Onudi offre beaucoup d’opportunités pour le développement socio-économique durable, notamment dans la période post-conflit vers laquelle s’achemine le Mali. Pour ce faire, deux documents sont capitaux. Tout d’abord, la déclaration de Lima (Pérou), qui engage les pays membres pour faire de l’industrie le pilier central du développement économique durable qui prend en compte les dimensions économiques mais aussi sociales et environnementales dans l’agenda de Développement post 2015. Ensuite, il y a le document «Développement Industriel Inclusif et Durable» (ISID) qui met l’accent sur deux constats. Le premier, aucun pays au monde n’atteint un niveau élevé de développement économique sans avoir développé l’industrie. Le second, l’industrie est un moyen efficace de lutte contre la pauvreté. Fort de ces constats, les opportunités pour le développement socio-économique durable au Mali offrent comme perspectives d’appuyer et d’initier des projets et programmes pour le développement économique inclusif et durable du Mali en général et des régions du nord (Kidal, Gao et Tombouctou), en particulier, en ciblant les couches les plus vulnérables (jeunes, femmes). Ceci, en privilégiant la formation pour la création et la gestion de PME, l’entreprenariat dans l’agro-business, tout en faisant la promotion des investissements. C’est en rappelant la position officielle de l’Onudi que Traoré Haby Sow a mis fin à sa présentation : «L’Onudi est convaincue que le sous-bassement pour une paix et une cohésion sociale durables est le développement économique durable, notamment le développement industriel qui est un levier important pour lutter contre le chômage et la pauvreté. À ce titre, elle met ses compétences techniques à la disposition de l’Etat malien et des autres agences du système des Nations Unies pour relever le défi du relèvement économique du pays et assurer le bien-être de ses populations.»

Le bien-être des populations qui passe inexorablement par le respect des droits et des compétences de tous mais aussi et surtout de toutes. Si les opportunités pour le développement socio-économique durable ont pour cibles principales les jeunes et les femmes, alors il est capital d’inclure ces cibles à la base de chaque processus enclenché, à commencer par les femmes. Un principe que l’unité Genre de la Minusma s’évertue à propager à l’intérieur comme à l’extérieur de la Mission onusienne. Représentée par Fatou Keïta Guindo, l’unité genre est venue à ces rencontres présenter son mandat. Celui revient à garantir la prise en compte de la dimension du genre dans toutes décisions et actions de la Minusma. Pour évaluer ce mandat, il y a 5 points de mise en œuvre. Tout d’abord leur participation aux prises de décisions, leur protection, la parité et la prise en compte de leurs besoins en politique ainsi que la parité dans le recrutement et l’établissement de partenariats.

Au moment des questions-réponses, le modérateur de la rencontre, le Prof. Lansina Sidibé, a également contribué à appuyer cette vision. Répondant à cette question : «Pourquoi les femmes sont-elles faiblement représentées dans les négociations de paix et de dialogue national ?» Le Professeur Sidibé a mis en lumière un fait et prôné le changement : «Le problème de la représentation des femmes réside dans notre tradition malienne : l’image que les hommes ont des femmes et que les femmes ont d’elles-mêmes. Il faut que les mentalités changent pour que la société se développe. Il est capital que la femme joue un rôle central dans la société malienne.» Cette intervention du modérateur a mis à l’aise les étudiantes et leur a permis de prendre intensément part aux débats.

La quatrième rencontre Universités-Minusma a aussi été l’occasion pour certains étudiants d’obtenir des réponses à des questions hors contexte mais néanmoins d’actualité. Ainsi, Samantha Buonvino, responsable du projet en apportant des réponses, a pu rappeler le mandat de la Minusma ou encore expliquer une partie de son fonctionnement.

Source : Minusma 

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