Université des sciences juridiques et politiques : Un colloque pour les Droits et contre l’Esclavage en Afrique de l’Ouest

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Mme le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Assétou Founé SAMAKE MIGAN, a présidé la cérémonie d’ouverture du Colloque international de l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako sur le thème « Droits et Esclavage en Afrique de l’Ouest », du 16 au 18 octobre 2017.

Ce colloque international sur droit et esclavage en Afrique de l’Ouest est organisé par Laboratoire d’Études et de Recherches en Droit, Décentralisation et Développement Local (LERDDL), de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB) et le Département d’Histoire de la School Of Oriental and African Studies (SOAS, University Of London) en partenariat avec l’Institut Français de Bamako, de l’Agence Universitaire de la Francophonie et de l’Association du Barreau Américain, Initiative Etat de Droit (ABA-ROLI) et l’Ambassade de Danemark au Mali.

Etaient présents, l’Ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne DECORPS ; du Recteur de l’USJPB, Pr Moussa DJIRE ; du Doyen de FDPU, Pr Bakary CAMARA, Coordinateur de Laboratoire d’Etudes et de Recherche en Droit, Décentralisation et de Développement Local (LERDDL) et plusieurs professeurs et des étudiants.

Pour le Recteur de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB), Pr Moussa DJIRE, le Colloque international sur Droit et esclavage en Afrique de l’Ouest vise à contribuer à l’identification, l’évaluation et à la comparaison des normes juridiques issues des traditions et textes locaux par des sociétés dites esclavagistes et post esclavagistes en Afrique de l’ouest.

A l’en croire, l’agenda proposé est très riche. Il en ressort que tous les contours du sujet dans le temps et l’espace seront abordés. « Des exposés concerneront l’évolution historique, les études contemporaines, les considérations sociologiques et économiques, le cadre juridique. Une réflexion approfondie sera menée sur ces thèmes avec le souci d’apporter des éclairages utiles non seulement au législateur, mais également à tous les autres acteurs impliqués dans la lutte contre les pratiques avilissantes », a-t-il assuré.

L’Ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne DECORPS, a ajouté que la question de l’esclavage est certes parfois considérée comme un sujet tabou mais l’esclavage a une longue histoire en Afrique et ses formes contemporaines n’ont jamais été autant d’actualité. Aussi, « je tiens à féliciter l’Université malienne de sa décision d’accueillir pour la première fois un colloque sur ce thème car nous savons tous combien la recherche scientifique et historique permet de mieux affronter les défis d’aujourd’hui ». a-t-elle remercié les initiateurs. Avant d’ajouter que cet important rendez-vous scientifique aura pour objectif de contribuer l’identification, à l’évaluation et à la comparaison des normes et pratiques juridiques sur la longue durée pour mieux comprendre les héritages contemporains, surtout la traite atlantique et les débats sur les réparations tendent eneffet à rendre invisibles les zones de l’intérieur comme le Mali qui furent pourtant des carrefours importants de la traite jusqu’à la fin du XIXème siècle.

Aux dires de l’Ambassadrice,  ce regard croisé historique et juridique, original permettra de repenser les continuités et discontinues, les héritages entre l’esclavage historique et esclavage moderne. Car dit-elle, il est intéressant de noter que les femmes et les enfants étaient historiquement les premières victimes de l’esclavage en Afrique de l’ouest. Or c’est encore le cas aujourd’hui.

D’entrée de jeu, Mme le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Assétou Founé SAMAKÉ MIGAN, a dit que la question de l’esclavage interne est un sujet dont on parle relativement peu ici en Afrique de l’ouest. A ces dires, les principaux discours qui se font entendre dans la sous- région sont relatifs à la traite atlantique et les régions côtières, mais on mentionne rarement les zones de hinterland comme le Mali, pourtant la réalité est que notre pays fut aussi un important carrefour de la traite jusqu’à la fin du XIXème.

« Si officiellement l’esclavage n’existe plus. Il est difficile de nier qu’il existe des survivances de nos jours », a l’en croire Mme le ministre.

Pr Assétou Founé SAMAKÉ MIGAN, confirmera que la question du trafic contemporain des êtres humains est une réalité pour des individus et souvent des groupes sociaux. Selon elle, le sujet est régulièrement débattu par les organisations de la société civile et les organismes internationaux pour répondre à la mise en place de législations internationales sans pour autant engager une réflexion approfondie sur ces pratiques, dans la durée.

Certes, toutes les formes d’esclavages sont à condamner en ce sens qu’il s’agit de discrimination flagrante mais il est difficile de nier que certaines formes sont plus déshumanisantes que d’autres et la traite des Noirs qui a vu le commerce de millions d’Africains transportés en Amérique est sans commune mesure avec la forme pratiquée par nos sociétés traditionnelles. A expliqué.

Il faut reconnaître que cette analyse de l’esclavage historique interne et son héritage en Afrique de l’Ouest à un moment où la situation au Mali et dans d’autres pays voisins est encore fragile permettra de mieux comprendre les circonstances de crise qui peuvent donner lieu à la résurgence ou au renforcement de telles pratiques.

Karamoko Dembélé

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