Université. Découverte d’une comptabilité parallèle à la FLSL. Des millions de francs CFA perdus

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Ce n’est pas une mission du Vérificateur général qui a découvert le mécanisme, mais le Décanat de la Faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du Langage (FLSL). L’ampleur de la fraude est sans précédent à tel point que le Conseil des ministres en a été informé. Une plainte a été déposée contre les présumés auteurs, mais déjà des sanctions administratives ont été prises.

 « Il est instruit à tous les établissements d’enseignement supérieur de procéder à une vérification des procédures d’inscription des étudiants et de faire parvenir un rapport dans un délai d’un mois ». C’est la principale décision prise par le Conseil des ministres, de ce mercredi 5 avril, réuni sous la présidence du Colonel Assimi Goïta. Aussi, le conseil rassure que toute la « lumière sera faite et que les dispositions seront prises pour sanctionner les éventuels coupables ».

 Que s’est-il passé ?

 Sur 12 655 étudiants enregistrés, seuls 7 527 avaient un dossier physique auprès du Service de la scolarité de la FLSL. C’est dire que 5 128 étudiants « considérés inscrits » sur les listes n’ont pas versé leurs frais d’inscription à la comptabilité de la faculté. « Il ne s’agit pas d’étudiants fictifs », précise à Maliweb.net le responsable de la Communication du ministère de l’Enseignement supérieur. L’affaire est sensible. Car en réalité, plus de 40 % de l’effectif de l’établissement est concerné. Des étudiants inscrits, mais dont les frais d’inscription n’ont jamais été perçus par le service de scolarité.

Qui sont ceux qui ont mis en place ce service de comptabilité parallèle ? et pendant combien de temps a-t-il fonctionné ? Selon le recteur de l’université des Lettres et des Sciences Humaines (ULSHB), Idrissa Soïba Traoré, les premiers éléments de l’enquête interne montrent un mécanisme mis en place entre certains membres de l’AEEM et des travailleurs du Service de la scolarité de la FLSL. Sans dévoiler les identités, le recteur informe que des « sanctions réglementaires ont été immédiatement prises contre les agents impliqués ». Pour la durée de la fraude, on compte sur l’enquête externe enclenchée pour le savoir.

Qui a découvert le pot aux roses ?

 Il ressort du communiqué du Conseil des ministres que c’est le décanat (probablement le doyen de ladite faculté) qui a constaté de « nombreuses anomalies » sur les listes des étudiants remises aux Chefs de Départements d’Études et de Recherche. Aussitôt, une Commission de Vérification et d’actualisation des listes issues des inscriptions a été mise en place sous la présidence du Doyen de la FLSL, Mohamed Minkaïlou.

A l’issue des travaux, les résultats sont sans appel : plusieurs millions de francs CFA de frais d’inscription à raison de 5 000 par étudiants et par an n’ont jamais été perçus par cette faculté. Ce n’est pas tout :  il ressort aussi que des candidats libres au baccalauréat ou des professionnels qui doivent payer 50 000 francs CFA pour leur inscription, ne s’acquittent que des mêmes frais que les étudiants réguliers.

Face à l’ampleur de la fraude, le recteur de l’ULSHB a instruit que la comptabilité de la Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Éducation (FSHSE) soit, à son tour, passée au peigne fin. Aussi, il a été exigé que tous les dossiers physiques d’inscription doivent désormais comporter la quittance du Trésor public, en plus du bulletin de versement qui a longtemps été la seule preuve de paiement de frais de scolarité nos établissements d’enseignement supérieur.

 

Mamadou TOGOLA / Maliweb.net

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3 COMMENTAIRES

  1. Voilà pourquoi notre “Semblant d’université” ne peut pas marcher !!! Il y’a pire un Pays qui forme des jeunes en Licence en 6(six) ans= le temps d’un Doctorat. Au moment des recrutements on s’amuse à fixer un âge pour les candidats qui n’ont rien demandé de tout ça ! S’ils ne sont pas simplement éliminés du concours. Vous Avez Des Universités au Mali ? Non, non ! Si personne au sein des universités n’est capables d’absorber les retards même les militaires venus a leur secours. Alors fermez les toutes et Revenons a Nos Grandes Écoles et a la gestion ancienne.

    • ∁O𝕌ℒ€𝕌Vℜ€𝕌ℜO𝒫€€ℕℕ€?

  2. Une très petite affaire de malversation et de corruption comme les maliens sont passés maitre
    Toute la société malienne fonctionne ainsi ; et la junte n’y a rien changé et pour cause ………

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