Les évaluateurs de la Banque mondiale qui ont récemment bouclé une mission d’enquête au Mali auprès de nos Universités, viennent de délivrer une prime de bonne gouvernance à l’Université de Ségou. Une embellie qui lui donne droit à de nobles ambitions. C’est pourquoi, en vue d’informer les hommes de média sur ses remarquables résultats et ses contraintes l’Université de Ségou a organisé une journée d’information à leur intention, le vendredi 1er juillet dernier. A la découverte d’un autre « temple du savoir ».
Créée par la loi n° 2013-04 du 21 mai 2013, portant ratification de l’ordonnance n° 10-011/PRM du 1er mars 2010, l’Université de Ségou évolue dans sa dynamique de cultiver l’excellence. Nous explique fièrement le Professeur Abdoulaye Traoré, Recteur de cette Université. Ici, nous avons quatre facultés : La Faculté d’Agronomie et de la Médecine Animale (FAMA), la Faculté des Sciences Sociales (FASSO), la Faculté du Génie et des Sciences (FAGES), la Faculté des Sciences de la Santé (FASSA). Auxquelles s’ajoutent un Institut Universitaire de Formation Professionnelle (IUFP) et un Centre d’Expertise et de Recherche Appliquée au Développement (CERAD). Mais s’empresse de nous préciser le Pr Traoré, « pour l’instant seules les Facultés d’Agronomie et de la Médecine Animale (FAMA), la Faculté des Sciences Sociales (FASSO) et l’Institut Universitaire de Formation Professionnelle (IUFP) sont ouvertes.
A l’issue d’une journée d’information organisée, le vendredi dernier, par le Rectorat de l’Université de Ségou, le vendredi 1er juillet dernier, les journalistes ont pu s’imprégner des conditions dans lesquelles évolue la jeune Université de Ségou. Qui dispose de 509 ha de titre foncier dont 9ha situés dans la commune de Sébougou, sur lesquels un imposant joyau architectural est en cours de réalisation. Il s’agit de celui devant abriter le Bloc pédagogique de l’Institut Universitaire de Formation Professionnelle(IUFP) où la délégation de journalistes a commencé sa visite, avec à sa tête le chef du service du patrimoine de l’Université de Ségou, Dr. Ousmane Mariko.
Composé de quatre salles de classe d’une capacité de 200 places, 12 salles de classe de 50 places, 7 laboratoires, une (1) Bibliothèque, et plusieurs bureaux pour le personnel administratif et enseignant, le Bloc Pédagogique de l’Institut Universitaire de Formation Professionnelle (IUFP), dont les travaux ont été exécutés à hauteur 85% est entièrement financé sur budget d’Etat, pour un coût global de 2 milliards 245 millions FCFA. Sur lesquelles, aux dires du chef du service patrimoine de l’Université de Ségou, Dr. Ousmane Mariko, seulement 1 milliard Fcfa a pu être décaissé. Une faible mobilisation de ressources financières qui selon lui, est due au faible taux d’inscription au Budget Spécial d’Investissement (BSI) en raison de la situation de crise que traverse le pays depuis 2012.
D’où selon Dr. Ousmane Mariko, le retard accusé dans l’exécution des travaux du Bloc pédagogique dont le délai contractuel est expiré.
Mais rassure-t-il, le ministère de l’Economie et des Finances a accordé un avenant sans coût pour le reste des travaux. A en croire Dr. Ousmane Mariko, la nouvelle infrastructure devra être achevée et livrée très bientôt. Et à ses dires, le bâtiment du Bloc pédagogique de l’IUFP, sera mutualisé au profit des autres structures de l’Université de Ségou, le temps que les locaux de celles-ci soient construits.
A rappeler que la réalisation du Bloc pédagogique de l’IUFP intervient après celle d’un amphithéâtre de 500 places construit sur budget d’Etat depuis 2011.
Outre le bâtiment du Bloc pédagogique de l’IUFP, sur le site des 9 ha de Sébougou, un bloc de 8 salles de classe devant recevoir une partie des étudiants de la FAMA, une salle de visioconférence, des terrains de sport sont cours de réalisation. Dr. Ousmane Mariko, a aussi révélé que l’Université de Ségou a déjà acquis un appui conséquent de la Banque Mondiale, pour la réalisation d’un bâtiment devant abriter la nouvelle Faculté d’Elevage et de Santé Animale, à travers le PADES (Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur).
Des infrastructures auxquelles s’ajoutent, un amphithéâtre préfabriqué offert par le ministère de l’Enseignement Supérieur et une infirmerie qui sera réalisée par le Centre National des Œuvres Universitaires (CENOU).
D’où l’occasion pour le chef du patrimoine de l’Université de Ségou, Dr. Ousmane Mariko, de saluer les efforts de l’ex ministre de l’Enseignement Supérieur, Me. Mountaga Tall.
Malgré des progrès la jeune Université de Ségou est toujours en quête de financement pour réaliser d’autres infrastructures
Cependant malgré ses progrès enregistrés, selon Dr. Ousmane Mariko, la jeune université de Ségou, qui ambitionne d’être un pôle universitaire régional dans l’espace UEMOA, est encore en quête de financement pour pouvoir réaliser des infrastructures en complément de celles qu’elle a déjà pu réaliser avec l’appui du gouvernement, sur les 509 ha dont elle dispose.
Pour Dr. Ousmane Mariko, si quelques infrastructures ont été (ou en cours) érigées sur le site des 9ha de Sébougou, il est nécessaire de mobiliser des fonds pour sécuriser le reste des 500 hectares dont 300ha situés à Dougadougou et 200 ha à Nérékoro, dans la commune rurale de Pélengana. Et ce, dit-il afin d’éviter toute forme de spéculations autour de l’espace Universitaire.
Et, le Pr. Abdoulaye Traoré, Recteur de l’Université de Ségou d’ajouter que : « Les services de l’administration tout comme les salles de classe sont encore majoritairement logés dans des locaux en bail ». Toute chose qui dit-il, coûte trop chère à l’Université. Par ailleurs, le Pr. Abdoulaye Traoré, a déploré l’insuffisance du personnel enseignant. « 90% de nos enseignants viennent de Bamako, nous prenons en charge leur frais de déplacement, leur logement et leur nourriture, tout cela nous revient assez chère » dit-il.
Avant de souligner que son ambition c’est de donner à l’Université de Ségou une renommée internationale.
« Ne vient pas à l’Université de Ségou qui le veut. Nous sommes rigoureux dans nos critères de sélection qui sont fondés sur l’excellence » a précisé le Pr. Abdoulaye Traoré.
Avec deux facultés et un Institut ouverts, l’Université de Ségou compte aujourd’hui, plus de 1500 étudiants. Et selon les estimations, la réalisation de l’ensemble des infrastructures de l’Université de Ségou s’élève à 65 milliards FCFA.
Et selon un récent rapport de la Banque Mondiale, l’université de Ségou figure parmi les quatre universités du Mali éligibles au financement du PADES (Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur) financé par la Banque Mondiale.
« Après cette évaluation la Banque Mondiale a décidé de nous octroyer la seconde tranche de notre financement à hauteur de 600 millions FCFA contre 300 millions pour la première tranche ». Aujourd’hui, il n’y a aucun doute, l’Université de Ségou, fait la fierté du Mali au plan sous régional et même international. Avec une gouvernance jugée très satisfaisante, le Pr Abdoulaye Traoré a réussi à convaincre la Banque mondiale de la pertinence de ses ambitions. Un élan qui mérite d’être maintenu et soutenu. La nouvelle ministre de l’enseignement supérieur, connu pour son attachement à la culture de l’excellence saura bien reconnaitre le mérite des hommes et des femmes qui ont réussi avec très peu de moyen à faire de cette structure ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire un véritable pole d’excellence.
Ayouba Togo