Université : Après six mois sans bourse, les étudiants adoptent le système D

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Université de Bamako
Université de Bamako

Depuis le 6 janvier, date de la rentrée universitaire 2013-2014, les étudiants n’ont perçu un centime de leur bourse. Pire, même les trousseaux payés normalement, juste après la rentrée pour les frais d’inscription et d’achat des matériels scolaires (cahiers, bics….) ne sont toujours pas perçus. Alors, bonjour la débrouille.

La réforme de l’école tant annoncée et tant attendue a vraiment du mal à se concrétiser. L’université est en proie à toutes les crises, depuis le début de l’année. Le changement du titulaire du portefeuille de ce département semble n’avoir rien apporté de meilleur. Après le dossier toujours pendant des 6000 étudiants exclus suite à des erreurs parfois, les autorités en charge de l’enseignement supérieur ont toujours du mal à faire face aux problèmes universitaires. Le rapport du 2 mai dernier du Vérificateur général faisant état des pertes financières d’environ 2,5 milliards de F Cfa à l’Université de Bamako a relevé des pratiques dignes de la mafia dans l’enseignement supérieur.

Pourtant, c’est vers les étudiants que l’on se tourne quand les résultats sont mauvais oubliant que de bons résultats ne sont pas le fruit du hasard mais l’aboutissement d’un effort. De bonnes études universitaires se passent dans un cadre minimum de sérénité et de confort.  Et ce n’est pas à Harvard, à Oxford ou à la Sorbonne qu’on dira le contraire.

Dans les universités de Bamako, depuis bientôt sept mois que les cours ont officiellement débuté, les étudiants n’ont toujours pas perçu un kopeck de leur bourse. Du coup, c’est le système D. A défaut de trouver de quoi vivre pour ne pas dire survivre, certains étudiants ont préféré rentrer au village. Quant à certaines filles, elles ont opté pour le plus vieux métier du monde. D’autres étudiants boudent les cours parce qu’ils n’arrivent plus à payer le transport ou payer les brochures des professeurs. C’est le cas par exemple d’Aboubacar Doumbia, un étudiant en deuxième année en anglais à la Faculté des Langues et sciences du langage. « Je viens d’un village près de Kolondièba. Au début, les parents m’envoyaient de quoi subvenir à mes besoins, avec la période de soudure, encore plus difficile pour eux, je ne reçois plus rien. Je ne peux plus quitter Kalaban-Coro pour me rendre aux cours à pied. J’ai donc arrêté pour le moment, en attendant au moins les trousseaux », dit-il.

Pour recevoir la bourse, un seul moyen, indiquent les étudiants : aller en grève. C’est ce qui s’est passé à  l’Université des sciences juridique et politique (Usjp) ou encore dans certaines facultés de l’Université des lettres et sciences humaines de Bamako.

Mamadou TOGOLA  

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1 commentaire

  1. Les greves infinies nous poussent a adopter le systeme occidental ou Americain, systeme qui fait que les etudiants doivent payer leurs etudes et leurs frais de location de campus…

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