TOKTEN : Echec d’un transfert de compétences

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La jalousie et les croc-en-jambe des enseignants locaux à l’égard des universitaires maliens de la diaspora sont à la base de l’échec du programme Tokten, qui voulait doter l’Université de Bamako d’un enseignement de qualité et adapté aux besoins du moment.rn

Le projet Tokten a été conçu par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) pour aider les universités africaines retenues à accéder aux formations et compétences au départ non disponibles sur le marché.

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Le principe était simple. Pour le Mali par exemple, nos compatriotes travaillant à l’extérieur dans des domaines pointus étaient invités à venir dispenser des formations à l’Université. Pendant leur séjour, ils animaient des séminaires et encadraient même des enseignants. Nous avons vu de nombreux enseignants qui ont eu, par ce truchement, des contacts directs créés, des bourses de spécialisation ou de recyclage, des documentations ou des voyages d’études. Certains de ces formateurs, qui viennent tous de façon bénévole (le Pnud payait le billet et l’Université le logement) ont donné des ordinateurs, des microscopes, des consommables… à l’Université et aux enseignants.

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Cependant, malgré cet apport inestimable des compatriotes de l’extérieur, qui ne demandent qu’à aider, ils ont très souvent été très mal reçus par les professeurs et les facultés. Beaucoup d’enseignants habitués à dispenser (à réciter) aux étudiants le même texte, à revendiquer des centaines d’heures supplémentaires par semaine, n’ont pas vu d’un bon œil ces « vacanciers », si bénévoles soient-ils, qui venaient, tout en leur « enlevant le pain de la bouche », montrer aux étudiants leurs limites intellectuelles. Ainsi sont nées des jalousies et des obstructions que les animateurs du programme n’ont pas pu endiguer.

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Finalement, le Pnud vient de déclarer l’échec de ce projet nouveau et génial, qui permettait d’une façon de profiter à peu de frais de nos cerveaux.

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La grande inquiétude, c’est qu’à ce niveau (l’Université), si les travailleurs n’ont pas eu de la hauteur et de l’humilité pour accepter et travailler avec cette mine que constituent nos compatriotes de l’extérieur, cela est indicatif de la mentalité de notre société. Sinon, ailleurs, sous d’autres cieux, ce genre de transfert a fait des miracles.

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Alexis Kalambry

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