Le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Snesup) a animé mardi un point de presse à l’Ensup pour faire le point sur ses revendications en date du 25 juillet. Le point de presse était présidé par le secrétaire général du Snesup, Dr. Abdoul Mallé. Sur les 10 revendications aucune avancée notoire n’a été constatée par le conférencier.
Ce point de presse a fait l’état des lieux des accords trouvés entre le gouvernement et le Snesup à la suite de la grève illimitée déclenchée à la date du 25 juillet 2017, pour exiger le respect des engagements pris par le gouvernement dans le protocole d’accord du 18 mai 2017.
Selon le conférencier Dr. Mallé, l’impératif de la grève illimitée qui a duré 44 jours s’articulait autour de 10 points de revendication dont la satisfaction conditionne la reprise des cours. Notamment la révocation immédiate du doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion, Pr. Ousmane Papa Kanté, de ses fonctions, pour des pratiques anti-pédagogiques. Pour ce faire, les négociations des 9 et 12 juin 2017 avaient abouti à la signature d’un procès-verbal en deux points dont la suspension du doyen de la Fseg de ses fonctions dans le souci de faire l’état des lieux et de rendre fonctionnels les organes de gestion de la faculté des sciences économiques et de gestion, la restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg.
La restitution immédiate des cours des enseignants permanents de la Fseg parce qu’au cours de la grève illimitée du Snesup, déclenchée le 4avril 2017, le doyen de la Fseg a forcé les cours et les évaluations en remplaçant les enseignants permanents par des vacataires. Dr. Mallé a aussi relevé le payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectués par les enseignants permanents de la Fseg. À l’en croire, la Fseg compte 104 enseignants permanents dont 54 à 56% sont délibérément exclus de l’état des heures supplémentaires du 1er semestre 2017 suivant l’arrêté de N°2017-2134/MERS-SG du 30 juin 2017. Il soutient également que les enseignants exclus des heures supplémentaires sont surtout les militants du Snesup qui ont suivi le mot d’ordre de grève illimitée du 4 avril 2017.
À cela s’ajoute la mise en place de l’administration provisoire à la Fseg. Ceci s’avère indispensable après la révocation du doyen pour assurer la transition en vue de la mise en place d’une nouvelle administration normale et fonctionnelle à la Fseg. Considérant que l’actuelle administration a failli à sa mission qui est la bonne marche de la faculté pour une formation de qualité des enfants du Mali, le Snesup requiert l’audit de la gestion du doyen et du vice-doyen de la Fseg. Car, pour eux, «la gestion calamiteuse de la Fseg par le doyen Pr. Ousmane Papa Kanté impose une vérification totale des activités menées pendant son mandat».
Le Snesup, par la voix de son secrétaire général, exige la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application de la grille plancher 640 et plafond 1400 pour compter du 1er juin 2017, et de la grille plancher 666 et plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2O18. Mais aussi l’ordonnance portant statut des enseignants-chercheurs adoptée en conseil des ministres du 27 septembre 2017 et signée le même jour suite à de deux mois grève du Snesup. «Nous exigeons maintenant l’application de cette ordonnance afin que les enseignants-chercheurs puissent constater les nouvelles grilles sur leurs salaires», a martelé Dr. Mallé. Sans oublier la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers de 502 travailleurs contractuels pour leur test de recrutement prévu pour le mois d’août 2017.
Le Snesup se plaint d’avoir transmis les noms de ses représentants au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. «Malheureusement, le département n’arrive pas encore à convoquer la commission pour traiter les dossiers des 502 travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui constitue une revendication récurrente depuis 2010», s’indigne le syndicat.
La signature immédiate des arrêtés de la hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition ; l’adoption immédiate du nouveau statut «enseignement-chercheur» et l’éradication de la violence dans l’espace universitaire. Telles sont les conditions posées par le Snesup pour une reprise des cours au titre de l’année scolaire 2017-2018.
Gabriel TIENOU