Le CENOU entend récupérer toutes ses attributions pour améliorer la transparence dans la gestion des bourses, créer des cités universitaires, s”occuper de la santé des étudiants et de toutes les activités extra-scolaires.
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rnCette année, la gestion des bourses ne fera sûrement l”objet d”aucun marchandage honteux. L”opacité soigneusement entretenue autour de leur attribution malgré la clarté des critères avait, par le passé, donné l”occasion de multiples irrégularités et passe-droits. Il y a quelques années, personne au rectorat ou au ministère de l”Éducation nationale ne pouvait fournir avec précision le nombre exact de boursiers ou de demi-boursiers de certaines facultés. L”effectif de ceux-ci augmentaient au fil des mois rendant quasiment impossible une gestion saine de l”enveloppe allouée aux bourses.
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rnCette confusion donnait la certitude à n”importe quel étudiant qu”il pouvait prétendre à une bourse ou à une demi-bourse pour peu qu”il sache "grouiller". Et tout le monde "grouillait" effectivement pour obtenir le pécule. Et ceux qui n”y avaient pas droit n”étaient pas les moins actifs. Pourtant dans toutes les universités, comme la nôtre, il existe un service "des œuvres universitaires" chargé de gérer tout ce qui concerne l”amélioration des conditions de vie et d”études des étudiants de l”enseignement supérieur. Cette structure existait chez nous jusqu”à la fermeture des internats sur injonction du programme d”ajustement structurel (PAS). Elle a été ressuscitée en septembre 2001 avec un statut d”établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l”autonomie financière et dénommé Centre national des œuvres universitaires (CENOU).
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rn DOMICILIATION BANCAIRE. Ce centre planche, depuis bientôt un mois, sur les 14.070 demandes de bourse des nouveaux bacheliers. Un exercice minutieux certes mais qui devrait garantir contre les entorses dommageables comme par le passé, lorsque de nombreux étudiants étaient injustement privés de la bourse. Les frustrations ainsi occasionnées faisaient le lit des débrayages.
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rnAu Centre national des œuvres universitaires, on envisage justement d”aller plus loin dans la gestion transparente des bourses avec une domiciliation bancaire des pécules. Le système faciliterait la perception du pécule et sécuriserait la liste des bénéficiaires communiquée par le CENOU, en empêchant les ajouts et les détournements. "Des banques sont prêtes à nous avancer des mois de bourse avec l”ouverture de guichets automatiques", assure de surcroit le directeur du CENOU, Abdoul Haïdara.
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rnLa gestion des bourses pour essentielle qu”elle soit, n”est cependant qu”une des multiples attributions du CENOU. En effet, c”est ce service qui est normalement chargé d”assurer ou de faire assurer la gestion des prestations à fournir aux étudiants en matière de logement, de restauration et de transport. "Dans les faits, le CENOU n”assure d”abord que le transport pour les sorties pédagogiques et sportives ainsi que les réfections et autres travaux. Jusqu”à présent, les internats sont gérés par l”AEEM qui reverse ce qu”elle veut au CENOU", déplore Abdoul Haïdara, qui est décidé à exiger que toutes les attributions de sa structure lui reviennent cette année.
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rnPour lui, une bonne gestion des recettes générées à la Fast, à l”IUG, etc. par les nombreux congélateurs, kiosques, photocopieurs et marchands qui utilisent l”eau et l”électricité payées par les œuvres universitaires, peuvent aider le CENOU à faire face à nombre de priorités. Le directeur adjoint du CENOU, Mamadou Koné, rappelle à ce propos qu”en 2001, la facture EDM du seul mois de juillet s”élevait à 20 millions de Fcfa. Il y a deux ans, Mamadou Lamine Traoré, alors ministre de l”Éducation nationale, avait pourtant obtenu du bureau de coordination de l”AEEM que dirigeait Hamidou Bocoum, le retour de la gestion des internats au CENOU.
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rnLes résidences universitaires sont d”une importance capitale. Les anciens internats sont insuffisants et inadaptés. Pour remédier à cette situation, le CENOU envisage de trouver quelque 6000 logements qui devraient coûter 24 milliards de Fcfa. Le secteur privé est prêt à financer ce vaste chantier si l”État accepte de donner des garanties, assure le directeur du CENOU.
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rnLa prise en charge des problèmes sanitaires et sociaux des étudiants bénéficiaires des œuvres universitaires doit aussi relever de la compétence du Centre tout comme la gestion des infrastructures sportives et culturelles des établissements publics de l”enseignement supérieur. L”équipe d”Abdoul Haïdara s”engage à relancer le sport universitaire et à réhabiliter les infrastructures déjà existantes. Le CENOU prévoit ainsi d”installer une fédération nationale des sports universitaires afin de pouvoir, dès 2008, prendre part aux compétitions africaines et mondiales. Un centre de santé universitaire ouverts à tous les étudiants pour les besoins des premiers soins figure aussi au nombre des projets du CENOU ainsi que la création d”une mutuelle qui facilitera l”hospitalisation des étudiants malades. Pour la restauration, l”implication du privé est envisagée.
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rnEnfin, c”est aussi au CENOU qu”il incombe de donner aux étudiants toutes les informations utiles sur les conditions de vie et d”études, faciliter la prise en charge des étudiants dans le cadre de leur mobilité en application des conventions interuniversitaires. Il doit effectuer ou faire effectuer toutes les études relatives aux œuvres universitaires et pour accomplir pleinement ses missions, le Centre national peut faire recours au secteur privé. Une éventualité pleine d”intérêt dont n”entendent pas se priver Abdoul Haïdara et ses collaborateurs.
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rnC. DIAWARA
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