Libération des prisonniers de la FMPOS : le pouvoir a reculé sous la pression des étudiants

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La cour d’appel de Bamako, en son audience du 29 octobre 2007, a décidé de revoir à la baisse les condamnations qui avaient été infligées à 9 étudiants de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’Odontostomatologie. Avec des peines initiales de 18 à 24 mois, les étudiants, en définitive ont été condamnés de 2 à 3 mois.

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En prison depuis plusieurs mois, ils ont du coup été mis en liberté pour avoir épuisé les peines. Mais, cette parade judiciaire orchestrée de main de maître, n’est pas suffisante pour masquer le camouflet subi par le Président de la République qui n’a jamais caché refus de libérer ces prisonniers encombrant sous la pression des étudiants de l‘école de médecine.
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rnLa libération des étudiants de l’école de médecine ordonnée par la cour d’appel de Bamako, n’est que le résultat de la pression que les étudiants ont su maintenir sur les autorités de la République. En principe, ces étudiants devaient être libérés depuis le 22 septembre 2007, à la faveur de la grâce présidentielle que le président ATT devait accorder à certains prisonniers. En réalité, cette grâce présidentielle avait été imaginée par les acteurs impliqués dans la résolution de cette crise pour ramener la quiétude à l’école de médecine.

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Mais, les étudiants ont été surpris de ne pas voir leur nom sur la liste des soixante personnes qui ont bénéficié de la grâce présidentielle. Et pour cause : sans raison valable, si ce n’est son refus de céder sous la pression des étudiants de l’école de médecine, le Président ATT, venait de décider qu’aucun étudiant n’allait bénéficier de sa grâce. Cela n’a pas surpris les observateurs de la scène politique malienne. Avec l’arrestation brutale par des éléments de la sécurité d’Etat de Chiaka Kéïta, coordinateur national des étudiants de la FMPOS faisant office d’internes, quelques minutes seulement après la cérémonie de réconciliation au cours de laquelle, les étudiants ont présenté des excuses publiques à leurs professeurs et à la nation malienne.

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Au fait, cela était une exigence des autorités pour accorder la grâce aux 9 prisonniers. Aujourd’hui, avec la décision de la cour d’appel de Bamako, il est clair que d’autres raisons avaient motivé le revirement d’ATT au moment de prendre la décision de la grâce. Et nous sommes aujourd’hui convaincus que le refus d’accorder la liberté aux étudiants sous l’effet de la menace n’était qu’un subterfuge. Les 9 prisonniers sont aujourd’hui libres et pourtant la pression estudiantine n’a jamais baissée d’intensité. Ils sont restés sur leur position initiale : «refus de composer pour les examens de fin d’année jusqu’à la libération de leur camarades qu’ils estiment injustement emprisonnés».

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Et à l’analyse l’on comprend que la décision de refus d’ATT d’accorder la grâce présidentielle a été, surtout, motivée par ses conseillers englués dans des petits calculs politiciens. Le fait que ce refus soit intervenu à quelques jours de la démission du gouvernement dirigé par Ousmane Issoufi Maïga était un message fort que le Président ATT a voulu adresser au ministre Cheick Oumar Sissoko qui a hérité de cette crise au ministère de l’éducation nationale et qui l’a géré avec une sérénité qui a surpris ses adversaires et partenaires.

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Aujourd’hui, il est clair que le Président ne voulait pas que l’ancien ministre de la culture soit perçu par les Maliens comme celui qui a trouvé la solution au problème de la FMPOS. Et son ami Amadou Touré qu’il a fait parachuter au ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, du coup, est perçu comme un faiseur de miracle. Mais, esprits avertis comprendraient qu’il n’en est rien. Les Maliens doivent comprendre qu’entre le 22 septembre 2007, date à laquelle la grâce présidentielle devait intervenir pour libérer les étudiants et le 29 octobre 2007, date de l’arrêt de la cour d’appel, se sont au moins une quarantaine de jours de plus qui ont tiré la formation des médecins maliens dans des méandres incertaines.

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Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour libérer les prisonniers et permettre le démarrage des examens à la FMPOS. Simplement pour satisfaire des petits calculs politiciens, les premiers responsables de notre pays, ont encore une fois relégué la formation des jeunes du Mali au second plan. Cela n’est pas un fait nouveau. L’école depuis quelques années n’est plus une priorité au Mali. Sinon, le problème crée de toute pièce à la FMPOS par les autorités pouvaient rapidement trouver une issue heureuse et préserver le dernier bastion de notre système éducatif. En plus de la fourberie des autorités du pays dans la gestion de ce dossier, il est regrettable de constater que la justice malienne vient encore une fois de démontrer que son indépendance face au pouvoir politique n’est pas pour demain.

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Au Mali, la politique est rentrée au palais de la justice et le droit est sorti par la fenêtre. Sinon comment comprendre que la justice malienne se rende complice des dérobades des autorités politiques du pays. Elle trouve les arguments, souvent même en dehors du droit, pour condamner quand le pouvoir politique le souhaite. Flexible comme un roseau, elle ne manque jamais d’imagination judiciaire pour voler au secours de ses mentors. Les deux décisions rendues par la justice malienne dans l’affaire de la FMPOS le prouve clairement.
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rnAssane Koné
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