Solidarité oblige, le bureau de la coordination de l’AEEM ne pouvait pas rester indifférent à la détresse de ses adhérents de l’IUG. Le secrétaire général de l’AEEM, Ibrahima Traoré, a voulu faire entendre sa voix. Il était en compagnie de Mamadou Lamine Traoré, secrétaire général de l’IUG, et d’autres responsables du bureau de la coordination. Une manière de donner la position de l’AEEM par rapport à ce calvaire que vivent leurs collègues étudiants de l’IUG et par la même occasion prendre à témoin l’opinion nationale et internationale.
Selon les conférenciers cette grève illimitée a connu une interruption d’un mois suite à une rencontre du Syndicat de l’enseignement supérieur (Synesup) et du ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga, Tall qui aurait promis de s’impliquer personnellement pour trouver une solution. Visiblement le ministre n’arrive pas à tenir sa promesse et le Syndicat a donc repris avec son mot d’ordre de grève le 10 février dernier.
En organisant ce point de presse, la position de l’AEEM est claire : si rien n’est fait dans l’immédiat, l’IUG se dirige indéfiniment vers une année blanche ce qui ne se justifie pas dans la mesure où l’école se trouve dans un mot d’ordre de promotion de l’excellence.
Est-ce que les autorités maliennes se soucient de l’avenir des cadres de demain ? s’est interrogé Mamadou Lamine Traoré tout en affirmant que l’Etat doit donner une formation de qualité à sa jeunesse alors que telle n’est pas le cas à l’IUG. Quant à Abdoul Salam Togola, secrétaire adjoint, il a mis l’accent sur le temps. Selon lui, à défaut d’un compromis immédiat l’ère n’est plus à la tergiversation, l’année tend vers sa fin.
Rappelons que le bras de fer qui oppose le comité syndical de l’enseignement supérieur et l’Etat n’est autre que les bonnes conditions de vie et de travail de ses membres. Le comité Snesup réclame notamment le payement des arriérés d’encadrement de mémoires de près de 200 enseignants évalués à 619 millions de F CFA pour les années académiques 2011-2012 et 2012-2013.
Cette grève illimitée qui affecte sérieusement les étudiants de l’IUG, car les évaluations de l’année académique 2013-2014 des 2es années ne sont toujours pas bouclées et la reprise de l’année académique 2014-2015 pour les 1res années n’est pas effective aussi.
Les faits actuels prouvent à suffisance que les autorités sont dépassées par les problèmes de l’enseignement supérieur et pourtant les moyens semblent ne pas manquer. Disons c’est plutôt une mauvaise politique ou une incapacité.
Zoumana Coulibaly