L’affaire qui est partie de la soumission en Juillet dernier des étudiants finalistes à l’examen d’admission à la fonction d’internes dans les hôpitaux, par les autorités universitaires, est en train de faire planer actuellement le spectre d’une année compromise au niveau de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie (FMPOS), qui jusqu’ici n’avait jamais vécu une année aussi perturbée que celle en cours.
En grève illimitée depuis l’arrestation, le jugement et la condamnation à deux ans d’emprisonnement ferme, de leurs collègues leaders du comité AEEM de la faculté, les étudiants en médecine sont convoqués à la première session le 03 Septembre prochain, au moment, et où ils sont en retard de deux mois sur l’exécution des programmes académiques et que leurs camarades n’ont pas encore recouvré leur liberté
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En effet, tout est parti de la volonté de l’Etat de procéder à un recrutement d’internes sur la base d’un concours, le 28 Juin dernier, date qui a été boycottée par les étudiants dans un premier temps, avant que ledit concours ne se tienne quand même en ce mois de juillet sous haute surveillance policière, et devant le comité des internes impuissant. La tenue du concours en soi n’était pas la cause de la colère noire qu’avait piquée le comité des étudiants internes, car il s’agit d’une pratique normale dans les facultés du monde entier.
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Cependant, ce concours, si toutes les conditions étaient réunies, devait avoir lieu le 28 juin 2007. Mais à cause d’un certain nombre de clauses qui entouraient ledit concours, les étudiants, clairvoyants, avaient jugé bon de ne pas s’y soumettre. Ils avaient donc décidé de boycotter ce fameux concours en entendant que tous les coins d’ombre soient éclairés. D’abord, les étudiants reprochaient aux autorités universitaires de leur fac d’avoir décidé que le concours serait oral. Ils avançaient pour preuve l’insécurité et le manque de fiabilité d’un tel concours, et, de toutes façons, ils n’en avaient pas été avertis.
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Mais le plus grave, c’était qu’après avoir unilatéralement décidé des conditions d’évaluation, l’administration hospitalière avait en outre fixé un quota de passants dérisoire, voire révoltant. En effet, sur plus d’un millier d’étudiants internes, l’Etat n’a recruté seulement 48 internes (pharmaciens et médecins confondus). Pourquoi ? Allez-y savoir. Ce concours boycotté en juin va être imposé en juillet à une minorité d’étudiants, qui avaient trahi le mouvement. Pour manifester leur mécontentement, le comité AEEM de la faculté avait provoqué des sorties ayant entraîné des troubles et au niveau de la faculté et jusque dans le village de Point G.
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A la suite de quoi environ huit éléments du comité AEEM furent arrêtés par les agents du commissariat de police de Koulouba. Ils seront par la suite jugés et condamnés à deux ans d’emprisonnement ferme. Pendant ce temps, deux autres meneurs du comité AEEM, qui coordonnaient les stratégies de lutte pour la libération de leurs collègues sont encore arrêtés, et leur jugement est prévu courant cette semaine. Ce qui a contribué à jeter l’huile sur le feu, les étudiants ayant décidé de se lancer dans une grève illimitée jusqu’à l’obtention de la libération inconditionnelle de tous leurs collègues emprisonnés. C’est donc au mois de juin que la crise remonte à la Faculté de médecine, où il n’y a plus eu cours, sauf qu’il y a deux semaines, les étudiants, à la demande de l’administration de la Faculté, ont observé une trêve d’une semaine afin de permettre aux bonnes volontés de trouver un terrain d’entente. Mais les étudiants emprisonnés ne seront pas libérés.
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Mais bien avant cela, ils avaient, en toute sagesse, décrété un vendredi noir où ils se sont tous habillés en noir pour aller implorer les policiers pour la libération de leurs camarades. C’est à coup de gaz lacrymogène qu’ils ont été reçus au commissariat. Depuis lors, plus de dialogue entre les deux parties, même après la condamnation de leurs camarades. Ni les autorités judiciaires encore moins les étudiants, ne veulent reculer et les cours sont arrêtés. Mais le comble de tout cela est que personne, même les organisations de la société civile, n’en parle. La paralysie suit de ce fait son cours au grand dam des patients de nos hôpitaux, quand on sait l’apport des internes dans leur prise en charge. Les programmes académiques sont en retard de deux mois, alors que le décanat a convoqué la première session pour le 03 Septembre prochain.
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Or, les étudiants, décidés d’aller jusqu’au bout de la lutte, ne veulent même pas entendre parler de session avant la libération inconditionnelle de leurs collègues. « Nous ne nous sentons pas concernés par cette plaisanterie du décanat, qui s’agite pour un examen au moment où nos ccamarades sont encore en prison », martèle une étudiante visiblement très remontée contre le doyen Anatole Tounkara. A quand donc le dénouement de cette affaire pour que l’année puisse être sauvée au niveau de la FMPOS, qui vit actuellement ce que les autres facultés ont vécu dans le passé ? Pourquoi les autorités sont-elles restées indifférentes à ce bras de fer aux conséquences désastreuses pour le pays ? Quel sort sera réservé à une année chancelante ?
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Abdoulaye Diakité
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