C’est le constat que l’on peut faire au niveau du CENOU, où face à des revendications syndicales, la direction ne trouve autres moyens que de muter les syndicalistes. En effet suite à un préavis de grève déposé le 16 décembre 2014, la direction vient de changer les postes de travail des responsables syndicaux, dont le secrétaire général M. Abdoulaye Amadou Coulibaly que nous avons rencontré. Pour l’orateur, juste après le conseil d’administration du 16 octobre, l’administration a commencé à faire des pressions sur son bureau au motif qu’ils ont été à la base de l’échec des propositions faites par la Direction lors du conseil. Il s’agit notamment de la volonté de l’administration de faire payer aux étudiants, la somme 5 000 FCFA pour l’obtention de la carte CENOU dès la rentrée prochaine, carte qui était jadis gratuite ; la réforme de certains véhicules, l’amélioration des ressources propres du CENOU, le recrutement de nouveau personnel. Le conseil a rejeté tous ces points au motif qu’il n’avait pas été saisi avant la tenue de la session. Pour ce qui est du cadre organique, il a été aussi rejeté par le conseil, qui a suggéré qu’il soit amélioré et envoyé au Commissariat au Développement Institutionnel (CDI) pour avis. Selon notre interlocuteur, la direction du CENOU n’arrive pas à digérer cette situation. Pour ce qui est des points de revendications actuellement soumis à la direction, ils sont au nombre de 4, à savoir : la révision de l’accord d’Etablissement, le paiement intégral et immédiat des heures supplémentaires de 2014 des travailleurs du CENOU, la sécurisation du siège du CENOU, et la mise en œuvre effective du plan de formation (dès janvier 2015). Pour ce qui est de la révision de l’accord d’établissement, elle entre dans le cadre du protocole d’accord survenu le 28 Octobre 2014, entre l’UNTM et le gouvernement, qui prône une augmentation des salaires au niveau des EPIC et EPA. Elle s’inscrit aussi dans le cadre de l’aménagement dans un avenir proche du personnel au nouveau siège du CENOU à Kabala. Le document fût transmis à la direction, qui s’est juste contentée de demander au comité syndical de lui accorder une période de grâce de 2 ans. M. Coulibaly juge cet état de fait comme une rupture de dialogue, et demande à ce que la direction leur fasse une proposition concrète et un chronogramme d’exécution précis. Concernant le paiement des heures supplémentaires, il dira que la direction s’était engagée le 14 février 2014, à payer intégralement les heures supplémentaires avant la fin de l’année, mais qu’elle n’a pas honoré ses engagements. La sécurisation du siège du CENOU, est nécessaire dans la mesure où, les travailleurs sont constamment victimes d’agressions verbales, voire physiques dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. Malgré les multiples démarches du comité auprès de la direction, aucun dispositif sécuritaire n’est mis en place pour sécuriser le personnel, s’est-il indigné. Pour lui, la mise en œuvre effective du plan de formation passe par la formation continue des travailleurs. A ce niveau, il estime que son bureau a demandé à la direction de prendre des dispositions pour assurer ce droit dès l’exercice budgétaire 2014, cela dans l’intérêt du CENOU. C’est ainsi que la direction avait engagé un cabinet d’étude pour élaborer un plan de formation mais que ce plan n’a jamais été exécuté. C’est alors que le comité a décidé de déposer un préavis de grève le mardi 16 décembre 2014. A la surprise générale du comité, au lieu de vouloir négocier, la direction n’a trouvé d’autres moyens que de les sanctionner, à savoir : le secrétaire général, le secrétaire administratif et le trésorier. Le trésorier général a même été menacé par le directeur adjoint dans son bureau a-t-il indiqué. Pour lui, la direction du CENOU ne pense qu’à elle sans se soucier de l’intérêt général (étudiants et travailleurs). Il dira enfin que son bureau ne se laissera pas faire et qu’il usera de toutes les voies de droit pour avoir satisfaction pour l’intérêt des travailleurs du CENOU.
Coulou
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