Rien ne va plus entre le président de la République Amadou Toumani Touré et les amis du défunt Cabral. Après avoir longtemps cheminé tant bien que mal, les deux protagonistes se dirigent tout droit vers une rupture imparable.
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La brûlante problématique de la ‘Faculté de Médecine Pharmacie et Odonto-Stomatologie’ constitue la goutte qui a débordé le vase. Il y a quelques semaines, en effet, les acteurs de l’AMS-UNEEM offraient gracieusement des services de médiation entre les hautes autorités et le monde estudiantin, dans le cadre notamment des poursuites judiciaires consécutives au saccage des infrastructures de la FMPOS. Selon nos sources, les anciens compagnons du défunt Cabral avaient obtenu des étudiants la présentation d’excuses publiques et une journée de salubrité, en contrepartie d’une libération de leurs camarades arrêtés pour leur permettre de passer les examens en même temps que l’ensemble. Il semble aussi qu’une assurance dans ce sens leur avait été donnée par Koulouba, à la faveur d’un tête-à-tête entre les médiateurs et le chef de l’État.
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rnAprès que les étudiants se soient acquittés de leurs promesses, tous attendaient que les hautes autorités exécutent les leurs, dans les échéances raisonnables. À mesure qu’approchaient les délais, aucun signal ne provenait de la Colline mythique, quant à un élargissement des étudiants incarcérés. C’est pourquoi, les intercesseurs ont choisi de relancer la médiation auprès de ATT pour une confirmation de son intention d’accéder à ses propres promesses. Mais la crainte d’essuyer un refus a dû être plus surprenante qu’attendu parce que leur tout puissant interlocuteur ne s’est point contenté d’un recul. Il a aussi jeté à la figure des anciens compagnons de Abdoul Karim Camara la cinglante phrase ci-après : « Moussa Traoré n’avait pas totalement tort ».
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rnPour qui mesure l’ancrage historique du différend entre l’ancien dictateur et les acteurs de l’UNEEM, les propos du chef de l’État devraient avoir été perçus telle une flétrissure sur la face des victimes de tant de brimades pendant la deuxième république. Du coup, c’est le froid qui caractérise désormais les rapports entre le locataire de Koulouba et l’AMS-UNEEM, une entité associative très divisée sur le soutien à ATT lors de la présidentielle passée. Par ailleurs, la choquante déclaration du président de la République a occasionné une déconvenue tel que la tendance favorable qui lui est favorable, bien que majoritaire au sein du mouvement, éprouve désormais de la gêne devant les autres protagonistes. On susurre même une intention de la direction actuelle à rendre définitivement le tablier.
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A. Keïta
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