Jugée hier mercredi, l’affaire dite des étudiants de la Fmpos a été mise en délibéré pour mercredi prochain. Les autorités sont restées sourdes à toutes les interventions de bonnes volontés à la recherche d’une issue heureuse à l’affaire. Si seulement cette fermeté pouvait déteindre sur d’autres faits, beaucoup plus graves, comme ceux qui ont fréquemment eu lieu au Nord Mali.
affaire dite des étudiants vandales de la Fmpos a fait un rebondissement. L’on se rappelle du bras de fer entre l’administration de la Fmpos et les étudiants devant subir un concours des internes dans les hôpitaux. Les mécontents de ce concours ont donné une autre tournure à l’évènement. Ainsi, face aux agissements des mécontents, il y a eu une sortie musclée des forces de l’ordre à la faculté contre les étudiants. Des filles auraient été surprises entrain de se laver dans les toilettes. Elles n’ont eu leur salut qu’à la vélocité de leurs jambes. Beaucoup d’entre elles se sont retrouvées dans la rue, torse nu avec comme seul habit un pagne noué autour de la taille.
En représailles, certains étudiants se seraient encagoulés pour mettre à sac l’administration de la fac. Ils ont donc été arrêtés et envoyés au gnouf. Entre temps, une commission de crise, dirigée par les anciens de l’Uneem, a été mise en place. Le rôle de cette commission était de faire en sorte que les étudiants n’aillent pas prison, même s’ils devaient être punis conformément à la loi. Parce qu’il y a eu infraction. Selon un des médiateurs de ladite commission, le premier jugement devait avoir lieu avant le premier tour des législatives passées. Pour éviter des dérapages en ce moment là, il a été reporté après les élections.
Un premier jugement a eu donc lieu après les élections. Selon notre interlocuteur, la commission a œuvré en sorte que le 2ème jugement n’aie pas lieu, le temps pour eux de continuer la médiation. Au niveau de la hiérarchie de la police nationale, l’assurance leur avait été donnée pour une solution à l’amiable. La commission s’était proposée de rencontrer le premier ministre. Ce qu’elle a effectivement fait samedi dernier. Entre temps, les étudiants continuaient à vivre dans la clandestinité. Avant même d’avoir une suite aux différentes rencontres, un des étudiants poursuivi fut appelé par le commissaire du 8ème arrondissement avec toutes les assurances. Avant d’aller répondre à l’appel, l’étudiant a pris soin d’avertir les membres de la commission. Puisqu’ils avaient toutes les assurances d’un règlement à l’amiable, l’un d’entre eux demanda à l’étudiant d’aller répondre à l’appel, mais il avait pris le soin d’appeler le contrôleur de police Niamey Keïta.
Ce dernier a rassuré la commission d’appeler le commissaire. Quelques minutes après, l’étudiant fut transféré au commissariat du 1er arrondissement et soumis à des interrogatoires musclés. Sentant l’étau se refermer sur lui, il appela encore une fois les médiateurs qui se retrouvèrent tous au 1er arrondissement. Malgré l’intervention des médiateurs, l’étudiant fut envoyé devant le parquet. « J’ai reçu des instructions de ma hiérarchie », c’est ce qu’aurait dit le commissaire du 1er arrondissement aux médiateurs qui s’étonnaient de cette nouvelle interpellation. Le jugement a était programmé pour hier mercredi. Il a effectivement eu lieu et mis en délibéré pour le mercredi prochain.
Quelle justice pour le Mali ?
Peut-on donc parler de justice dans ce pays ? Voilà une question à la quelle doit répondre nos autorités. Pourquoi donc donner autant d’ampleur aux arrestations de simples étudiants. Certes, les étudiants ont commis un crime de leste majesté. Mais, ont-ils fait pire que les rebelles pour certains et qualifiés de bandits armés pour d’autres ? Ceux-là même qui ont attaqué des camps, emportés des armements, tués des agents des forces armées en mission commandée et même des paisibles citoyens au nord Mali. Cette triste situation a été pour autant réglée à l’amiable, nécessitant même l’implication de l’extérieur. Pourtant ceux-ci ont été graciés. Au nom de quelle justice ?
Tant pis pour ceux qui y ont laissé leurs vies. D’ailleurs ces tueurs à gage sont traités en pacha. Se rebeller, vandaliser, tuer est devenu leur métier. Certains d’entre eux circulent librement dans des grosses cylindrées, avec tout le confort qu’il faut, sans être nullement inquiétés. D’autres sont même devenus des députés, bénéficiant du coup pendant cinq ans de l’immunité parlementaire. Au nom de quelle justice alors ? Les gros poissons se régalent toujours des menus fretins. Ainsi va la vie. En tout cas, si ça dure, ça ne peut pas continuer et si ça continue ça ne peut pas durer.
M. Danioko et B. TAMBOURA
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