Les toiles d’araignées ont déjà envahi les amphithéâtres des facultés. Certains étudiants sont, déjà, rentrés au village. Pour s’occuper de travaux champêtres. D’autres se sont mués en commerçants ambulants, pour survivre.
Le bras de fer, entre syndicats de l’enseignement supérieur et gouvernement, se poursuit. Malgré quelques concessions. Si les deux parties se donnent le temps de négocier, l’année académique, elle, court vers sa fin. Alors que rien n’est fait, pour valider l’année académique. Autrement dit, on court vers une année blanche. « On est déjà dans l’année blanche ! », rectifie un enseignant du supérieur.
Les étudiants, premières victimes de ce bras de fer, sombrent dans l’incertitude. Personne ne dit que l’année académique est blanche. Et rien ne dit, non plus, que les cours vont reprendre. Face à cette incertitude, nombre d’étudiants ont déjà regagné leur famille, notamment, ceux dont les parents vivent à l’intérieur du pays. « Je préfère aller aider mon père pour les travaux champêtres, que de rester à végéter, ici, à Bamako, comme un pauvre mendiant », explique Moussa Traoré, étudiant originaire de la région de Sikasso. Comme lui, ils sont nombreux les étudiants à avoir déjà fait leur valise.
Sur le campus d’universitaire, c’est la débrouillardise. Il y a longtemps que les bourses ne sont plus au rendez-vous. A cause de la grève des gens -saignants. Pas de cours, pas d’argent. Et pas d’argent, pas de nourriture… Pour survivre, certains étudiants vendent des cartes de recharge téléphonique. D’autres vendent des friperies, appelées « yougou- yougou ». « Ce qu’on gagne est insignifiant. Mais ça permet de manger » confie Issa Cissé, étudiant logé au campus.
Certaines filles viennent de découvrir qu’elles avaient des trésors inexploités : leur corps. Pour joindre les deux bouts, elles n’hésitent pas à se prostituer. « En fait, je ne me prostitue pas. J’ai juste un monsieur qui me prend en charge… En vérité, en d’autres circonstances, je n’aurai pas accepté de sortir avec lui. Il a pratiquement l’âge de mon père. Mais il faut qu’on vive », explique A.D qui veut garder l’anonymat.
Il urge donc de trouver une solution au problème actuel.
Aimé