Université de Bamako : Caverne, caserne, jungle ou Etat major politique ?

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Celui qui n’a pas, au départ, une idée précise de la nature des besoins d’un établissement universitaire, est incapable de cerner les services à offrir, d’indiquer les moyens pour y parvenir. En quantité comme en qualité. A court, moyen et long termes. Un tour sur la Colline du savoir pour se convaincre que nos autorités n’ont aucune ambition pour notre université. Une université où des étudiants sont devenus des «John Bri» et où les politiciens de tous bords passent avec de gros sabots pour battre campagne.

Le nombre pléthorique d’étudiants qui y séjournent est un signe et doit permettre aux autorités de nous dire exactement de quelle université elles veulent ? Une université où les Secrétaires généraux sont des protégés du pouvoir ? Le silence du Département en charge, lors des derniers évènements, doit interpeller les parents d’élèves à prendre les taureaux par les cornes avant qu’il ne soit trop tard pour la bonne marche de ce lieu du savoir. N’est-il pas temps de revoir un peu la copie pour lui apporter un souffle ?

Le manque d’ambition, le minimalisme, voilà la loi. Au lieu de 30.000 étudiants, ce sont aujourd’hui, plus de 80.000 étudiants qui s’y confinent comme des termites. Dans ces conditions, comment peut-on espérer sortir de cette boîte de conserve géante des produits intellectuellement frais et des éléments humainement sains ?

Notre Université ne répond plus aux normes d’une université digne du nom dans la sous-région. Avec la mention qu’elle est la première université qu’ait jamais connue notre pays. Avec la référence qu’elle a été le creuset dans lequel ont été formés la plupart de nos grands cadres et intellectuels nationaux.

Il n’est pas interdit d’être nostalgique, en conjuguant le passé au présent. Mais, le passé ne nous est secourable que quand il nous sert à mieux honorer le présent, pour mieux engager l’avenir. Il est temps que nos autorités puissent nous définir une Université. Comment fonctionne-t-elle ? Quelle place occupe-t-elle dans le dispositif stratégique de développement du pays ? Pourquoi caresser les apprenants dans le sens du poil ? Voilà nos interrogations.

La question, comme on le voit, est loin d’être banale.  Des facultés par ci et par là à travers la capitale, des dortoirs sales. Et ce n’est pas tout ! Nos boss chargés de l’enseignement supérieur ont trouvé une autre recette magique : transformer certaines salles du Palais de la Culture en faculté ? Peut-être que demain, ils auront l’ingéniosité de nous créer des Universités ambulantes et ambulatoires. Qui sait ?  Une question est de savoir si nos autorités n’ont pas une grande part de responsabilité dans les crises intempestives qui secouent cette Université où des étudiants sont devenus les «tout-puissants», des «John Bri» dictant leurs lois aux plus faibles comme dans une jungle; se mêlant de la chose politique ; préférant négliger les études au profit de la violence  et de la barbarie; considérant les enseignants  comme des personnes falotes. A-t-on donc réellement une université dans ce pays ? Surtout encore avec des étudiants qui durant des années passent en classe supérieur avec 7 de moyenne. Cela est inacceptable ! Où va donc notre système éducatif ? Il n’y a pas à tourner vos méninges, car la réponse est très simple : vers la catastrophe, pour ne pas dire vers le gouffre !
Destin GNIMADI

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