Le samedi 29 avril, à l’initiative de l’organisation Holibreak, s’est tenue dans le cadre du symposium sur “la formation, l’entrepreneuriat et l’employabilité au Mali”, une table ronde sur l’adéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Au sein de Cesiri Business Corp à Sotuba ACI. Autour de la table : coach Mariam Inna Kanouté, Diakaradia Camara, promoteur d’université, Pierre Sagara, entrepreneur et chercheur et votre serviteur-e spécialiste en sciences de l’éducation, de la formation et de l’insertion professionnelle. La modération étant assurée par Dr. Maïga, chargé de communication de l’Ecole nationale d’ingénieurs.
Nous avons pu bénéficier de l’immense honneur de nous prêter à l’exercice du symposium consacré à l’adéquation entre l’offre de formation au Mali et le marché de l’emploi. Ce fut le lieu, pour ma part, de revenir sur les fonts baptismaux du système éducatif malien, d’établir le lien connexe entre le développement du Mali et la qualité dudit système. L’offre stratégique de formation adossée aux domaines prioritaires, socles de la constitution du capital humain, dans une logique de prospective en face des défis environnementaux et économiques du Mali. Evidemment la nécessité de définir les axes fondateurs d’un Mali développé était au cœur de la réflexion.
Une matinée riche en propositions pertinentes…
Convaincue que chaque défi constitue une opportunité de création de chaine de valeur, d’emploi donc de formation. Les propos de mes collègues et moi-même autour se sont évertués à démontrer l’efficience d’un bon système éducatif tourné dans le seul but de combler les demandes des secteurs en crise de ressources humaines. A la tête de secteurs stratégiques, nous trouvons les champions à solidifier par une main d’œuvre qualitative : les mines, l’agriculture, les domaines de l’innovation technologique, le transfert énergétique pour une qualité de vie du malien rehaussé afin de booster la productivité individuelle, les infrastructures, l’artisanat et le tourisme.
Notre exposé s’est organisé autour des fonds baptismaux du système éducatif malien, le décalage dans l’offre de formation, le manque de service d’orientation au sein des établissements, le reclassement des diplômes universitaires généralistes. Le collège d’experts s’est mis d’accord sur la priorité à développer des filières professionnels, bac pro, BTS et Licences pro.
Un collège d’experts tourné vers l’avenir….
Les interventions de haute facture se sont montrées complémentaires dans les visions et propositions opérationnelles. L’ouverture de la discussion au public a enregistré les interventions de qualité d’invités initiés de l’organisation du système éducatif malien. Un échange élevé par l’intervention de Dr. Ibrahima Cissé, du département éducation de l’Unesco au Mali. Après avoir dressé l’état des lieux du système éducatif malien, dans une démarche constructiviste, nous avons élagué les pistes pour une adéquation effective, de l’offre et la demande, afin de définir les solutions, servant de piliers à l’absorption du marché des diplômés dans un monde où le travail est en mouvement constant. Pour ce faire, il est primordial d’entamer les réformes idoines, indispensables.
Les onze paliers du système éducatif malien…
L’époque post-Modibo Kéita et démocratique, essuie les critiques des faiblesses du système. L’Etat malien, organise en 1996 la mise en place d’un programme pluriannuel, validé en 1999 par la Banque mondiale dans le cadre du Prodec : Programme décennal de développement de l’éducation qui fixe l’atteinte de l’objectif des 95 % de taux de scolarisation au cycle 1, socle de l’architecture du Programme national de l’éducation. Par la suite le Pise : Programme d’investissement sectoriel de l’éducation traduira la phase opérationnelle du Prodec entre 2000 et 2005. Onze axes sont retenus : – Une éducation de base de qualité pour tous
– Un enseignement professionnel adapté aux besoins de l’économie
– Un enseignement secondaire général et technique rénové et performant
– Un enseignement supérieur de qualité adapté aux besoins prioritaires et aux coûts maîtrisés
– Une utilisation des langues maternelles parallèlement à celle du français ;
– Une politique du livre et du matériel didactique et opérationnel ;
– Une politique soutenue de formation des enseignants ;
– Un partenariat véritable autour de l’école ;
– Une restructuration et un ajustement institutionnel nécessaires à la refondation du système éducatif ;
– Une politique de communication centrée sur le dialogue et la concertation entre tous les partenaires ;
– Une politique de financement soutenue, rééquilibrée, rationnelle et s’inscrivant dans la décentralisation.
Nous comprenons aisément que l’employabilité devrait s’ériger en magnum opus de la politique publique du Mali, de facto, l’économie se trouvant adossée à la productivité individuelle de chaque citoyen, raison pour laquelle les états investissent dans le capital humain. Le calcul des pays développés s’opère autour de l’organisation groupale de l’épanouissement individuel, dans les services sociaux de base : éducation, santé, social. De l’individu à l’entreprise les pays travaillent à l’issu d’une stratégie de planification à long terme.
L’organisation de l’accès au plein emploi qui passe par un système scolaire et universitaire en adéquation avec l’offre et la demande de toute nation s’exprime dans ses priorités en termes d’insertion professionnelle mis en perspective avec les défis auxquels elle fait face. On va soutenir en d’autres termes que ce sont les défis qui créent l’emploi puis déteignent sur l’organisation du système éducatif. Elle s’infléchisse la courbe de la pauvreté en inclinant en haussant celle de l’alphabétisation à but d’employabilité.