L’Union Malienne des Aveugles est un centre d’insertion et d’éducation des personnes non voyants et mal voyants. De sa création à nos jours, ce centre a épargné des centaines de non-voyants d’errer dans la rue. C’est pourquoi, en plus de l’institut de formation, l’UMAV est doté d’une unité de production appelé SOPRAM. Cette dernière est composée d’une menuiserie, d’une production de musique et d’une production de craie. Mais depuis un certain, temps l’unité de production de craie, produit sa craie pour garder des milliers de boîtes dans les magasins, faute de clientèle.
Pourtant, la craie est un produit indispensable dans le processus de l’éducation dans chaque pays et le nôtre ne fait pas exception à cette règle. Car la craie peut être considérée comme la première matière des écoles, malgré le développement des nouvelles technologies. Et chaque établissement scolaire de notre pays utilise cet outil de travail indispensable. Pire, l’Etat malien dépense des millions de nos francs pour le ravitaillement des établissements publics. Cependant, le gouvernement octroie ces offres à d’autres commerçants importateurs du même produit. La seule raison (qui n’est plus valable) est que la craie produite par n’est pas douce au toucher : « Il faut toujours le tramer dans l’eau pour écrire. Ce n’est pas tout, les écritures ne sont pas faciles à effacer », nous dit un enseignant d’une école publique. Ces propos témoignent que les craies de l’UMAV sont ignorées par les acheteurs il y a plusieurs années.
En effet, la craie de l’UMAV répond actuellement à toutes les normes de qualité. Et pour cause, l’unité de production a amélioré sa technique de fabrication grâce aux formations dont les agents ont bénéficié. Ce qui fait la craie produite par les non-voyants n’a rien à envier à celle que les professionnels en la matière appellent « Robert Color » qui, selon eux, est plus doux et facile à utiliser. A notre visite dans l’unité de production de craie, nous avons été émerveillés par la qualité des craies qui sont aussi douces que consistantes. Même l’emballage est attrayant à voir. Le seul hic que rencontrent les dix agents de l’unité de craie, c’est le manque de clientèle. C’est pourquoi Gnaman Diarra, Secrétaire aux affaires extérieures du comité syndical de l’UMAV et non moins 2ème vice-président de la section UMAV de la commune VI, nous rassure que les non-voyants de l’UMAV peuvent produire 200.000 boîtes de craies par an. Avant d’ajouter : « Pourquoi l’Etat ne peut pas être un partenaire stratégique des non-voyants du Mali au lieu de donner ces offres aux commerçants qui exportent de la craie ? Pourquoi ne viennent-ils pas acheter nos craies directement ? Nous les assurons de pouvoir les ravitailler sans faille durant toute l’année, si toutefois ils nous donnent le marché, ils ne seront pas déçus », a-t-il rassuré. Nous espérons que cet appel ne tombera pas dans de sourdes oreilles.
En tout cas, ce centre a besoin d’une attention particulière des autorités pour que l’ex IJA retrouve son lustre d’antan. Car une fois de plus, nous rappelons que la vie des pensionnaires et travailleurs est de plus en plus sombres à cause d’énormes problèmes auxquels ils ont confrontés.
Christelle