Tombouctou :Les enseignants de médersas et les maîtres coraniques payés par la Libye s’inquiètent 

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Quarante deux (42) enseignants de médersas et maîtres coraniques sont aujourd’hui payés par la Libye de Mouammar Kadhafi dans la région de Tombouctou. Ces enseignants et maîtres coraniques se demandent si leurs salaires continueront dans cette situation de bombardement de la Libye.

En 1997, Mouammar Kadhafi, après une visite à Kanou au Nigéria, a initié un projet dit « le projet d’après Kanou ». Ce projet consiste à prendre en charge les salaires de quelques enseignants de médersas et de maîtres coraniques au Benin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal et au Tchad.

Au Mali, 600 enseignants de médersas et de maîtres coraniques ont été sélectionnés après un concours pour bénéficier de la subvention. C’était en 1998.

Sur les 600, 42 évoluent dans la région de Tombouctou, nous a informé le Président de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali/Tombouctou (UJMA). Selon lui, ces salaires continuent jusqu’ici, mais vue l’évolution de la situation en Libye, les bénéficiaires commencent à s’inquiéter, a-t-il poursuivi.

Que deviendront-ils en cas de suspension de ces salaires ? Le Président de l’UJMA/Tombouctou souhaite, en tout cas, que l’Etat malien prenne toutes ses responsabilités en recrutant ces salariés directement dans la fonction publique des collectivités territoriales si jamais la Libye venait à suspendre les salaires. Il a par ailleurs informé que trois jeunes étudiants ressortissants de Tombouctou qui fréquentaient les universités libyennes sont de retour et que l’UJMA souhaite que ces jeunes soient inscrits à l’université de Bamako afin de ne pas perdre l’année universitaire en cours.

Ainsi, l’on peut comprendre les marches de soutien à Kadhafi et les nombreuses Fatiha prises pour une victoire éclatante de Kadhafi sur les occidentaux. A l’Etat malien de tirer toutes les conclusions de notre extrême dépendance de l’extérieur. Doit-on laisser un pays étranger venir payer une catégorie de travailleurs chez nous ? Ça mérite une réflexion non ? Surtout que lors de la récente crise ivoirienne, le camp Gbagbo, en accusant certains pays voisins (dont certainement le Mali) d’avoir soutenu Alassane Ouattara, disait haut et fort que la Côte d’Ivoire payait les fonctionnaires de certains pays voisins. N’est-ce pas honteux pour nous ? Car, c’est en fait une moquerie !
La rédaction

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