Apprécié par bon nombre de nos concitoyens à travers son climat de divertissement et de créativité, la téléréalité mini-star commence à se manifester sous un autre aspect qui ne dit pas son nom. Pendant que leurs camarades économisent des efforts, pour entamer avec vigueur et courage l’année académique 2011-2012, nos sœurs et frères mini-star continuent d’animer des concerts à travers le pays.
On se souvient certainement de cette téléréalité proposée sur la chaine Africable par la jeune artiste chanteuse Assa Kida. Il s’agit bien sûr de mini-star, une émission toujours attendue avec impatience devant les petits écrans, à travers laquelle l’on est même parvenu à créer, avec succès, la chanson et la danse mini-cassé dansée par tous les enfants du pays. Après sa troisième édition dont les étincelles viennent de s’éteindre il y a de cela une semaine environ, nos frères et sœurs mini-star servent désormais d’objet de commerce à travers les différentes animations qu’ils effectueront après celle du 08 octobre à Kayes. Nul ne sait d’où vient cette idée gourmande de la part des organisateurs de cette émission qui n’ont jamais su une seule fois que ces enfants ont largement besoins de repos pour pouvoir étudier après avoir passé toutes les vacances à tordre langue et à casser poitrine ?
De toute évidence, même si ça se fait avec le consentement des parents, il est important de ne pas oublier que la musique est juste une passion qui peut en un clin d’œil mettre fin aux études. Et si les enfants ne parviennent pas à assurer après ces moments d’éphories ? Dans ces conditions, il revient à Assa Kida et son équipe de privilégier l’intérêt supérieur des enfants. Ses enfants sont des marchandises, ou du moins des victimes d’une exploitation qui ne dit pas son nom.
La téléréalité mini-star est-elle une simple compétition entre enfants amateurs de la musique ou un contrat d’exploitation ? De toute évidence, si les choses continuent à se manifester de la sorte au fil des années, il y a fort à parier que les enfants seront contraints un jour d’abandonner les classes pour honorer certains engagements au nez et à la barbe des parents attirés par le gain. Pour éviter une telle situation, il appartient au ministère de la promotion féminine, de l’Enfant et de la Famille de prendre ses responsabilités.
Djibril Samaké