Un taux d’observance aux anti- rétroviraux de l’ordre de 56,3% chez les patients du sida au niveau de l’hôpital universitaire du Point G, c’est la conclusion à laquelle est parvenue Mlle Ramatoulaye HAIDARA au terme de son mémoire de fin de cycle à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie. Elle a soutenu samedi devant un jury de quatre membres présidé par le Pr. Néphrologue, M. SAARE, en présence de plusieurs parents et amis.
La nuit du vendredi 21juillet a certainement été longue pour Ramatoulaye HAIDARA qui devait soutenir une thèse de doctorat en médecine le lendemain samedi sur le thème «Etude de l’observance aux anti- rétroviraux dans le service des maladies infectieuses à l’hôpital national du Point G à propos de 270 cas ». La soutenance de la thèse et la prestation de serment ayant eu lieu samedi dans les locaux de la FMPOS en présence des parents et amis de Mlle Ramatoulaye HAIDARA. On y notait, entre autres, la présence de El Hadji Saouti Labas HAIDARA, directeur de publication du journal l’Indépendant, le doyen Victor B. SY, inspecteur général des sciences «physique et chimie » à la retraite, Tiégoum Boubèye MAIGA, Toumani Djimé DIALLO. Quant au jury présidé par le Pr. SAARE du service de néphrologie, elle était composée des Dr Bénoi KOUMARE, chef du service pharmacie de l’hôpital du Point G, Samba DIOP, Soungalo DAO en qualité de codirecteur de la dite thèse.
Après un exposé sommaire du travail réalisé par l’étudiante, l’intérêt du sujet et son actualité ont suscité plusieurs questions au niveau du jury. Il était ainsi question, pour ce dernier, de savoir par l’intermédiaire de l’étudiante, du caractère IST du sida, le nombre de victimes de la maladie dans notre pays et au niveau du Centre universitaire hospitalier du point G, les hypothèses régulièrement avancées de l’origine du sida et les précautions à prendre pour l’amélioration du taux de l’observance aux anti- rétroviraux chez les patients, etc. Histoire de tester le degré d’assimilation des notions enseignées à l’étudiante au cours de son séjour à la FMPOS. Mais, il s’agissait aussi et surtout de savoir son dévouement pour la recherche de solutions à ce mal du siècle.
Selon l’étude, la bonne observance s’obtient, entre autres, par le soutien affectif du patient et l’instinct de conservation. La mauvaise observance est imputable à la stigmatisation du malade et la composition chimique de certains traitements qui sont difficilement consommable par le malade, etc. Le taux d’observance aux anti-rétroviraux de l’ordre de 56,3% constaté par Mlle HAIDARA n’a pas laissé indifférent son jury. Car estimant que les normes d’une bonne observance doivent impérativement atteindre, au moins, plus de 95%. Quant au Dr DAO, en sa qualité de codirecteur de thèse, il a tenu à donner des éclaircissements aux notions de «bonne observance » et de «mauvaise observance » chez un patient. Déjà, a-t-il annoncé, avec trois oublis par mois, le patient n’est plus «bon observant ».
Le traitement étant gratuit, quelles raisons peuvent-elles empêcher les malades à prendre régulièrement le traitement ? Des instincts culturels certainement, selon le président du jury, qui a estimé que certains abandonnent au profit des traitements traditionnels susceptibles d’avoir des vertus mystiques. L’autre raison s’explique par le fait que le Malien a tendance à accorder moins de valeur à tout ce qui lui revient gratuitement. Mais, cette dernière hypothèse peut être, selon le président, une susceptibilité dans la mesure où l’on ne dispose pas d’étude fiable sur le taux d’observance d’avant la période de gratuité.
Après avoir apporté des réponses «globalement satisfaisantes » à l’ensemble des questions posées, le Dr KOUMARE a jugé «honorable » le séjour de Mlle HIDARA au sein du service de la pharmacie du CHU du point G. Mais de son dévouement au travail, son courage et son abnégation sont venus son salut. Puisqu’en plus d’une mention «très honorable » à elle décernée par le jury, elle a bénéficié d’une «proposition d’échange avec les universités de la sous- région ». La désormais diplômée de doctorat en médecine a exprimé son intérêt à l’endroit des études généco- obstétriques. Nous lui souhaitons une bonne chance et beaucoup de courage dans ses futures entreprises.
Par Sidi DAO
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