Tableau blanc interactif : Les mesures d’accompagnement toujours attendues

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Les enseignants qui sont les principaux utilisateurs du TBI attendent encore d’être formés à l’utilisation de l’outil.

Le tableau blanc interactif, (TBI) ou encore tableau numérique interactif, (TNI) en anglais Interactive White Board, (IWB) ou encore smartboard est un tableau blanc spécial qui interprète et modifie en direct une image numérique projetée par le biais d’un vidéoprojecteur relié à un ordinateur. En touchant l’image sur le tableau avec un stylet ad hoc ou même avec un doigt, les utilisateurs interagissent avec l’ordinateur comme s’ils pointaient avec une souris. Le TBI est une technologie qui a fait ses débuts en 1982 à l’université de Toronto au Canada. Techniquement, les écrans tactiles sont capables de reconnaître des points de contact simultanés et multiples qui sont interprétés par un logiciel dédié à cet effet. En fonction de leur taille, les équipements « multi-touch » supportent simultanément plusieurs utilisateurs sur le même dispositif. En résumé, un tableau blanc interactif est un outil interactif de visualisation collective, lequel s’accompagne d’un ordinateur et un vidéoprojecteur. Ce dispositif permet de projeter l’écran de l’ordinateur et piloter ce dernier à partir du tableau à l’aide d’un stylet ou du doigt, selon les modèles. Le TBI s’accompagne d’un logiciel qui met à disposition de nombreuses fonctionnalités telles que sont l’annotation de document (texte, image, animation) grâce aux stylos fluorescents, effets spéciaux électroniques dont vous pouvez changer les couleurs et les tailles de traits, la reconnaissance d’écriture et de formes géométriques, les fonctions de loupe et rideau pour focaliser l’attention, l’utilisation d’outils intelligents comme la règle, le compas et le rapporteur, ou encore la fonction de mémorisation automatique qui enregistre sous forme de film, tout ce qui se passe à l’écran. Généralement, le logiciel est livré avec de nombreuses ressources (cliparts, sons, grilles, etc.) Comment ça fonctionne ? D’abord, le tableau transmet à l’ordinateur les tracés effectués, ensuite l’ordinateur envoie au vidéoprojecteur les tracés et l’affichage normal. Enfin le vidéoprojecteur projette sur le tableau le résultat. Ce qui permet à l’utilisateur de voir en temps réel ce qu’il fait sur le tableau et comment cela est interprété par l’ordinateur. L’interactivité permise avec le TBI (manipulation des objets affichés à l’écran), la grande taille de l’écran, et les aspects multimédia et de connexion réseau sont les avantages manifestes du TBI. L’usage du TBI commence à s’intensifier à tous les niveaux du système scolaire en Afrique. Notre pays a intégré le tableau blanc interactif dans son enseignement à travers le programme Sankoré d’éducation numérique. Il s’agit d’un projet programmé de 2010 à 2015 dirigé par une délégation interministérielle de l’éducation numérique en Afrique présidée par le Pr Albert-Claude Benhamou. Son objectif est d’équiper les écoles africaines en matériel et en ressources numériques. Pour ce faire différents moyens sont proposés : jumelages entre deux écoles, plateformes numériques et plus particulièrement Sankoré.org Dans notre pays, le groupe scolaire Mamadou Konaté de Bamako a été choisi pour mener l’expérience au cours d’une cérémonie présidée le 11 juillet par le président de la République, Amadou Toumani Touré.

PAS FONCTIONNEL. De-puis, le lancement du projet, seulement les directeurs des six écoles du groupe scolaire et quelques monitrices ont été initiés à l’ordinateur. Les enseignants qui sont les principaux utilisateurs du TBI attendent encore d’être formés à l’utilisation de l’outil. C’est dire simplement que le TBI n’est pas encore fonctionnel au sein de l’établissement au grand dam des enseignants qui avaient pourtant fondé beaucoup d’espoirs sur le projet à cause de ses avantages en matière de facilitation de l’apprentissage et du gain de temps qu’il offre aux utilisateurs. « Après le lancement du projet, nous attendons toujours. Pas d’ordinateurs, pas de formation des enseignants et aucun outil pour nous permettre de rendre fonctionnel le TBI. Nous attendons toujours » ont expliqué Medy Touré et Mohamed Maïga, enseignants à l’école Mamadou Konaté. Certaines classes de l’établissement ont été dotées de vidéoprojecteurs. Mais ces équipements risquent de s’auto-endommager parce que non utilisés. Après le premier trimestre, il serait difficile que le TBI soit pris en compte dans le programme de l’année scolaire en cours, ont indiqué les enseignants. « La présence de TBI dans les classes n’est pas un gage de modernisation de pratiques pédagogiques ni d’intégration réussie des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il s’agit d’un outil formidable qui présente un potentiel intéressant pour le changement, mais il doit s’accompagner de formation et, de façon encore plus importante, probablement d’une prise de conscience » a commenté un observateur averti. Cependant le monde est unanime que les avantages du TBI sont nombreux. En plus du fait qu’on puisse générer la copie des étapes d’une séance pour y accéder ultérieurement ou l’imprimer. De même le TBI offre la possibilité de travailler ensemble en temps réel sur le tableau, y compris par intranet et Internet, ou encore de mutualiser les données entre plusieurs intervenants. En revanche, les inconvénients ne manquent pas. Ce sont notamment le coût élevé, le manque de formation des enseignants et des élèves. A cela s’ajoute la complexité de la préparation : contrairement à l’enseignement sur le tableau noir, où une partie du travail de l’enseignant était réalisée pendant la séance (écriture de textes, etc.), l’utilisation de TBI suppose que la séance a été très précisément préparée, voire orchestrée. Aussi, les TBI sont des appareils encore fragiles, et pouvant facilement être vandalisés (en écrivant par exemple sur le tableau avec un feutre indélébile). Cet élément influe sur l’accessibilité des TBI, parfois stockés dans des endroits les rendant peu aisés d’accès.

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