Système éducatif malien : La refondation de l’école de la République s’impose !

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Les anathèmes contre l’école malienne ne la glorifient pas, mais l’implication des parents d’élèves et le retour à l’école de la République l’aideront à se porter mieux.

Selon plusieurs experts que nous avons approchés, au Mali les curricula ou les programmes ont toujours été fabriqués par des gens non spécialistes tels que les enseignants et les inspecteurs, or ces modules devraient être pensés par des spécialistes tels que les sociologues, les psychologues, anthropologues, les linguistes, entre autres.

De ce fait, les enseignants et les inspecteurs ne peuvent intervenir que dans un cadre de faisabilité. «Ils doivent certifier l’acceptabilité par les apprenants si ces curricula sont assimilables ou non. Leur intervention est certes nécessaire, mais pas toujours commode», nous a confié un Pr. d’université. Par contre, souligne-t-il, «les spécialistes (enseignants) peuvent concevoir des programmes allant avec les âges et la perception de chaque enfant. Ceci ne peut relever du travail de l’enseignant, quoique étant présent vingt-quatre heures avec les enfants».

En outre, dira notre interlocuteur, le spécialiste, c’est quelqu’un qui saura juger de la recevabilité cérébrale des sciences selon l’âge de l’enfant. Par contre, l’enseignant est certes spécialiste d’un domaine qui n’est autre que la pédagogie : «le comment dire l’événement à l’enfant pour que celui-ci l’appréhende facilement. Nous savons qu’à l’heure actuelle, tout savoir doit passer par la reconnaissance de soi et de l’autre. Ceci devrait être contenu dans les savoirs à inculquer aux apprenants. Nos enfants doivent s’initier à la valeur de l’autre en tant qu’individu pour pouvoir vivre en adéquation dans la société et avec le reste du monde, car il n’est pas dans cette société», a lancé notre expert.

En clair, ce sont les programmes qui doivent prendre en charge ce travail combien long et harassant. Ce qui fait de son choix une spécialité qui ne peut être conçue que par des spécialistes cités plus haut et pourquoi pas par une structure mondiale puisque nous sommes au siècle de la mondialisation.

Pour ce faire, les enseignants, quant à eux, doivent être choisis en fonction de certains critères qui les poussent à rendre opératoire ces curricula. Car la société leur est redevable d’un respect quintessentiel et honoré par les seuls critères du mérite et de la compétence. Mais, on leur demande de s’acquitter de leur besogne avec un maximum d’abnégation et de conscience. Comme il est souhaité que ces mêmes enseignants soient à la hauteur du partage de la culture collective sociale et qu’ils ne soient point égoïstes pour inculquer à ces apprenants une culture qu’ils jugent être celle qui leur conviendrait.

Autrement dit, l’enseignant ne devrait être que celui qui exécute une tâche qui lui a été demandée par une société qui est la sienne. Les enseignants ne devraient point remplacer les parents, ni le ministère de l’Education encore moins être la société qui verrait l’avenir de l’enfant.

Le rôle des parents !

De l’analyse de nombreux observateurs du système éducatif malien que nous avons rencontrés, les parents d’élèves doivent veiller à ce que font leurs enfants à l’école ; ce qui est de plus en plus loin d’être le cas. «Qu’ils ne deviennent pas les jouets entre les mains de certains enseignants. Les parents doivent effectuer des visites régulières à l’école et s’entretenir avec les enseignants sur le travail effectué par l’enfant. Ils doivent aussi interroger leurs enfants à la maison et surtout regarder leurs écrits et pourquoi pas leurs oraux. Par de telles activités, les parents peuvent donc contribuer par leur présence, par leurs critiques et pourquoi pas par leur bénévolat», a déclaré Issa K. Coulibaly de l’ONG Kalanso. En effet, dans d’autres pays, les parents participent par le bénévolat. En quelque sorte, ils assurent un service de gardiennage pour les petits, un bénévolat selon les possibilités de chaque parent.

«Les parents doivent être mêlés aux activités là où ils sont connaisseurs, et en même temps, ils ont un droit de regard sur l’école où ils sont partie prenante. Ainsi, l’école sera le point de mire de tous les partenaires : ministère de l’Education, parents d’élèves, enseignants, etc. Ce n’est qu’alors que nous pouvons certifier que l’école est bien gardée et personne ne pourra accuser l’autre parce que nous serons tous responsables», nous a fait part M. Coulibaly.

Ainsi, pour arriver à l’école de nos rêves, il est impératif que l’association des parents d’élèves puisse faire l’effort de mieux surveiller ce qui se passe à l’école. Les parents d’élèves seront pleinement associés à la gestion de l’école et finiront par ne plus l’attaquer comme ils l’ont fait de tous temps.

Où est passée l’école de la République ?

Tout au long de nos investigations, une unanimité se dégage. C’est avec la refondation de l’école de la République que tous les problèmes de notre sage école vont être solutionnés afin d’amener l’ensemble des partenaires à l’ovation et à son acceptation. En somme, avec la refondation de l’école de la République, nous sommes certains que tous les partenaires s’entendront pour apporter un plus à cette école et finiront par la protéger contre tous les maux qui ne cessent de la miner de tous les côtés. «C’est triste et incompréhensible de voir dans nos écoles publiques que les enfants des pauvres. Alors que les enfants de ceux qui nous gouvernent sont dans des prestigieuses écoles privées», dénonce le retraité Bourama Kanté du quartier Niamakoro.

Pourtant, il revient du devoir de la République de prendre en charge et la formation des enseignants, la création de curricula convenables et durables, et enfin, les parents pourront être pleinement associés. Ainsi, sans nul doute, l’école retrouvera sa gloire et sa compétitivité avec le reste des autres écoles modernes.

Paul Cissé

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. “…La refondation de l’école…” et tralala…

    😯 54 ans après et on se demande encore comment la construire…

    C’est un cul-de-sac…la langue française ne nous mènera nul part à part le “chocobi-chocobi”, on continuera à végéter dans la médiocrité… 😀

    Adoptez le Nko en plus, je dis bien en plus, car « s’estimer ne veut pas dire détester les autres » et on parlera des résultats dans très peu de temps ! 😉

    «C’est triste et incompréhensible de voir dans nos écoles publiques que les enfants des pauvres. Alors que les enfants de ceux qui nous gouvernent sont dans des prestigieuses écoles privées», dénonce le retraité Bourama Kanté du quartier Niamakoro….”

    🙄 Et moi j’ajoute que même les moins pauvres amènent leurs enfants ailleurs dans des écoles privées, même s’il faut tirer le diable par la queue…vous savez pourquoi ?

    C’est la pédagogie convergente qui les fait fuir, étrange non ?… Menez votre petite enquête, vous verrez… Le PC : introduction des langues nationale à travers le latin, comme quoi cela facilitera l’apprentissage du français, a-t-on jamais vu un calebassier porter des courges ?…

    8) Le Nko s’imposera tôt ou tard, comme le français s’est imposé au latin, l’histoire est une roue…les ennemis du Nko s’essouffleront et disparaitront tôt ou tard, car personne n’est éternel. En attendant, nous continueront à végéter dans la médiocrité, car aucun pays ne s’est développé avec une langue étrangère et le Mali perd son temps à vouloir battre ce record !

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