Syndicats de l’éducation: pantalonnade et reculade

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Après voir tenu en haleine l’opinion nationale, en particulier, tenu la dragée haute aux partenaires de l’école, par une pantalonnade dans un ramdam assourdissant, c’est leur face cachée que les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont donné de voir, ce vendredi, par une reculade spectaculaire avec la mise en abyme absolue et définitive de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale. Comme quoi, de seuil à deuil, il n’y a souvent qu’un petit pas.

Dans le communiqué n°2021-015 relatif aux négociations du vendredi 12 novembre 2021, on peut lire :
« Les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 informent les militantes et militants qu’ils ont participé à la conciliation du vendredi 12 novembre 2021 au ministère de l’Education nationale.
Ils tiennent à rappeler que ces négociations font suite à celles des 1er et 05 novembre 2021.
En ce qui concerne les négociations d’aujourd’hui, il convient de retenir que les deux parties sont restées sur leur position.
Le Gouvernement a proposé une augmentation de 10 à 15% de l’indemnité de responsabilité, ce qui revient à une augmentation par catégorie de : 4 650 FCFA pour la catégorie C ; 6 150 FCFA pour la catégorie B ; 7 575 pour le Professeur titulaire ; 8 700 FCFA POUR LE Professeur principal ; 9 450 pour le Conseiller pédagogique cat. A ; 10 200 FCFA pour le Professeur agrégé et inspecteur.
Les syndicats pour leur part ont manifesté leur disponibilité au dialogue. Ils ont demandé à la partie gouvernementale de s’inscrire dans la dynamique de l’élaboration de la grille du personnel enseignant tout en exprimant leur volonté d’aller à une flexibilité concernant ladite grille.
Les représentants du Gouvernement ont affirmé qu’ils n’ont pas mandat de discuter sur la grille. Il leur a été demandé de remettre aux autorités la grille aménagée remise par la partie syndicale.
Les conciliateurs ont sollicité les syndicats de revoir les différentes mesures en attendant qu’ils finissent leurs consultations avec les autorités sur la grille proposée par les syndicats.
C’est sur ces notes que les négociations ont été suspendues ».
Comme on le voit, les syndicats de l’éducation ont banni de leur vocabulaire l’article 39, quand il y a juste quelques mois le slogan était « article 39 ou rien ». Le produit de substitution, c’est une supplique au Gouvernement de s’inscrire dans la dynamique de l’élaboration de la grille du personnel enseignant. D’où peut bien venir cette métamorphose et cette magnanimité syndicale ; d’autant plus que le Gouvernement reste campé sur sa position et compte bien y rester avec sa grille harmonisée à lui et rien d’autre?
Dans leur disponibilité au dialogue dont ils gratifient les Maliens et leur volonté d’aller à une flexibilité concernant la grille amenée remise par la partie syndicale, dans la lettre circulaire n°020 portant modification de la lettre circulaire n°014 et 019 à l’attention des administrateurs scolaires et enseignants de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale : « Les Syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 remercient chaleureusement les enseignants et les administrateurs scolaires pour le suivi de leurs mots d’ordre déclenchés dans le but d’atteindre l’objectif commun.
Les syndicats de l’éducation afin de permettre aux directeurs de s’organiser et de mieux se préparer pour les actions futures demandent aux collègues de rendre les notes et les propositions qu’ils ont à leur disposition.
Aussi, en vue de donner le temps d’organiser les assemblées générales dans les meilleures conditions et en donnant une suite à la demande de la conciliation, les syndicats de l’éducation décident d’un allègement dans les mesures édictées dans la lettre circulaire n°019.
Ainsi, les mesures sont suspendues jusqu’à la tenue des assemblées générales.
Toutefois, la non-évaluation reste en vigueur.
Les syndicats de l’éducation sont convaincus de l’engagement des militantes, des militants et des administrateurs scolaires à défendre la fonction enseignante. Ensemble, nous vaincrons. »
Si l’on peut commencer à lancer un ouf de soulagement, il n’en demeure pas moins que cette lettre circulaire désarçonne par certaines de ses contradictions flagrantes. Le lien entre remise des notes et organisation des assemblées générales ; la confusion entre allègement dans les mesures édictées dans la lettre circulaire n°019 et la suspension des mesures visées dans ladite lettre circulaire sont de ces contradictions qui pourraient amener les plus soupçonneux à s’interroger sur l’état d’esprit des syndicalistes au moment de rédiger leurs communiqué et lettre circulaire.
En tout état de cause, nous venons d’assister à une reculade spectaculaire qui pourrait sonner le glas de tous les radicalismes. Dans le « Mali Kura », on rentre dans les rangs. Comprenne qui pourra.

PAR BERTIN DAKOUO

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2 COMMENTAIRES

  1. Arrêtez de jeter l’huile sur le feu. Au moment où toute la nation est angoissée par cette grève et qu’une solution négociée point à l’horizon, vous n’avez aucun droit à sortir ce torchon d’article. Être journaliste, c’est aussi être éducateur et médiateur.
    Le Mali actuel n’a pas besoin d’imposteur.

  2. On ne cesserait de dire que toutes hausses de salaires entraîneraient une augmentation des coûts de la vie. Ne cherchons pas les causes loin. C’est le syndicalisme alimentaire qui est à la base de toutes ces dérives . Les autorités administratives n’ont rien à voir avec ça… et malheureusement c’est le renchérissement des prix pour tout le monde… Tout le monde a laissé faire jusqu’à la déstabilisation, voire la destruction du pays. Que c’est triste.. Comme le dirait l’autre ne cherchons pas des poux sur le crâne rasé du gouvernement… Aux Syndicats, rien qu’aux syndicats de trouver la solution… Mais malheureusement ces corporations ont cessé d’être des corps d’élite où siègeraient des personnes de référence et seraient devenus un filon de profit , un moyen de chantage, une chapelle où on ne parlerait que d’argent, de qui au lieu d’être apolitique, ne parlant que de conditions de bon travail, seraient sortis du lot de la société civile pour être des pinces assimilables à un outil de travail appelé étau , une sorte de pinces, disposant de droit de veto sur sur les délibérés de l’exécutif. Et en période électorale, s’offriraient aux plus offrant avec l’ambition de tirer plus de profit. Quel esprit de Lucre…. Ils seraient combien de syndicats SARL enregistrés au niveau de l’administration Territoriale ? Qu’ils sachent que le Mali ne demande pas autres choses. Il a seulement besoin de travail, encore de travail, et de travail bien réfléchi… Il faudrait sortir de cette paresse institutionnalisée. Que ceux qui ne veulent pas travailler restent à la maison… Le Mali se porterait mieux. Beaucoup de nos enfants, des innocents ont fait les frais du débrayage des enseignants qui ont préféré l’argent et soutenu par certains retraités dans la bêtise de l’affût du gain facile non justifié par le mérite. Ils étaient en insuffisance de résultat scolaire et certains auraient beaucoup travaillé au second trimestre pour se voir redoubler ou exclus de l’école parce ce que pour bien se venger, ils n’ont pas voulu rendre les notes…. Que c’est triste et cela devant le manque d’autorité du département de l’éducation… La bonne justice serait d’accorder les circonstances atténuantes aux élèves victimes en les faisant tous passer et de tenir le Sabre contre ces mauvais éducateurs qui ne feront que pousser notre pays jadis considéré comme une lumière, une référence ici et dans beaucoup de pays francophones d’Afrique du fait de sa contribution dans la formation, à l’abîme pour satisfaire leur ÉGO…le moi.

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