Crise profonde au sein de l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) où deux tendances s’opposent et vont jusqu’à lancer des mots d’ordre contradictoires. Il faut craindre le pire en cas d’affrontement puisque dans ce monde du syndicalisme scolaire et universitaire les neurones ne suffisent souvent pas pour produire des arguments et on a recours, malheureusement aux biceps.
A la suite de l’arrêt de toutes les activités pédagogiques dans toutes les universités et grandes écoles décrété par l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) pour protester contre l’arrestation “arbitraire” du secrétaire général du comité Aeem de la Faculté des droits privés, Allaye Sininta, une autre tendance dénommée Collectif pour le réveil et le redressement de l’Aeem (Crr-Aeem) dénonce cette décision de la faitière des élèves et étudiants pour ensuite décréter la levée de cette suspension, non sans évoquer plusieurs raisons.
En effet, le collectif estime que cette décision viole les articles 1 et 2 du statut de l’organisation ainsi que les articles 9 et 10 du chapitre IV déterminant les devoirs et les droits. Et de renchérir que la suspension des activités pédagogiques (cours, examens, travaux pratiques et dirigés) jusqu’au 1er octobre est illégale et illégitime parce que le mandat du bureau de Coordination de l’Aeem qui en est l’initiateur est arrivé à terme depuis octobre 2019. Aussi, le secrétaire général dudit bureau, Moussa Niangaly, n’est plus étudiant. Donc, à ce titre, il ne saurait agir au nom de l’ensemble des étudiants maliens en compromettant sérieusement l’année universitaire déjà perturbée par la suspension des cours, suite à l’apparition de la pandémie du coronavirus.
Par conséquent, le collectif invite les étudiants au non-respect du mot d’ordre de grève décrété par l’Aeem en les invitant ainsi à rejoindre le rang du Collectif pour libérer l’école malienne de l’emprise de ces individus. Aussi, le Collectif prône la prise de conscience collective pour le retour des valeurs originelles de l’Aeem.
Par ailleurs, le Collectif pour le réveil et le redressement de l’Aeem (Crr-Aeem) demande aux plus hautes autorités d’engager tous les moyens afin de faire toute la lumière sur l’arrestation des camarades détenus et d’arrêter tout individu portant ledit ordre de mission pour faire sortir les élèves et étudiants du Mali.
Les autorités maliennes sont désormais interpelées pour désamorcer cette bombe afin d’éviter un bain de sang entre les différentes tendances de l’Aeem, comme nous avons l’habitude de le constater dans un passé récent. Sans oublier que la colline de Badalabougou, avec ses stocks impressionnants d’armes, fait partie des lieux les plus criminogènes de la capitale malienne. Boubacar PAÏTAO