Il y a bien longtemps que l’école malienne a cessé d’être une référence en matière d’acquisition de savoirs, de savoir-être et de compétences. Le débat sur le sujet a été depuis bien longtemps posé sur la table lors de foras, de conférences et d’Etats généraux, entre autres. Mais, ce débat est loin d’être clos, du moins tant que la situation demeurera en l’état.
En effet, aujourd’hui, il n’est un secret pour personne, sauf de mauvaise foi, qu’un titulaire du baccalauréat (toutes séries confondues) au Mali, éprouve d’énormes difficultés à construire correctement une phrase en français, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Nul besoin donc de parler du titulaire du DEF, devenu au fil des ans un diplôme banal.
Quelle régression de notre système éducatif par rapport au passé glorieux de notre pays en la matière, notamment au lendemain des indépendances africaines. Quoi de plus normal alors, qu’au-delà des foras habituels dont les résultats ne sont généralement destinés qu’à encombrer les tiroirs des services administratifs, que le phénomène interpelle d’autres acteurs de la vie nationale, tels que les médias ? C’est ce qu’a fait la chaîne de télévision Africable avec son partenaire de Fanaday Entertainment, qui en assure la production.
Des séquences de la 4e édition de l’émission “Case Saramaya : C’est moi la plus belle” mettent à nu les tares d’un système éducatif dépassé, déprimé et inadéquat. Une vidéo de castings de cette émission de téléréalité, destinée selon ses promoteurs à promouvoir la mode et la culture africaine, défraie la chronique et déchaîne à la limite des débats souvent passionnés sur les réseaux sociaux au Mali.
Pourquoi une telle exagération face à un problème que nul n’ignore depuis longtemps ? La décadence de notre système éducatif ne date pas d’aujourd’hui.
Certes, il s’en est toujours trouvé des voix pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur le phénomène. D’où les nombreux foras et Etats généraux habituels successifs organisés à coût de plusieurs dizaines, voire centaines de millions sur les maigres ressources de l’Etat. Mais, le constat est là accablant et triste. Rien n’y fît.
Qui a donc fait quoi pour que cette pauvre étudiante en médecine ne sache pas exactement prononcer et encore moins savoir ce que veut dire “hypoglycémie” ? Elle et tous ses semblables (c’est-à-dire nos enfants à tous) ne sont-ils pas les principales victimes d’un système érigé en mode de gouvernance dans lequel ils auraient été simplement pris au piège ?
Bravo donc à Africable et à son partenaire pour avoir, une fois de plus, si sèchement remué le cocotier. C’est cela le rôle primordial de la presse et des médias : mettre à nu les dysfonctionnements, les tares et insuffisances de la société dont le système éducatif n’est qu’un pan parmi tant d’autres.
Heureusement d’ailleurs, qu’il ne s’agit que d’un échantillon au sein des nombreux produits de ce système d’enseignement dont certains font la fierté du pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais, même le seul exemple de cet élève étudiant incapable de conjuguer l’auxiliaire être au passé composé, doit nous amener à poser le problème. Surtout que ce n’est pas un cas isolé et que la tendance est plutôt à la généralité.
Si seulement le débat et la vive émotion suscités par Case Saramaya pouvaient aider à sa résolution, tant mieux. De toutes les façons, il se trouverait des gens qui auront pris leur part de responsabilité par rapport à un sujet aussi important et crucial qui concerne et détermine l’avenir et le devenir de plusieurs générations d’enfants de ce pays.
C’est donc faire un mauvais procès aux organisateurs de l’émission à travers des arguties mal fondées et pleines d’hypocrisie. La situation de l’école malienne ne fait honneur à personne. Les premiers à plaindre sont certainement les régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat depuis plus de 40 ans.
Depuis les années 1970, le Mali est passé du statut de pays au système éducatif envié et performant à celui de dernier de la sous-région, voire du continent. La colère ou les états d’âme épidermiques dont certains se font prévaloir aujourd’hui suite à la diffusion d’une vidéo de cette émission, sont tout au moins assimilables à des faux-fuyants, de l’hypocrisie et de la pure démagogie. Qui ne sait pas le degré de déconfiture réelle de l’éducation en général et du système éducatif en particulier dans notre pays ?
Une dure réalité qui découle de plusieurs facteurs, mais principalement de la démission des parents et encadreurs ainsi que la paresse et la fainéantise élevées en modes et principes de vie chez la plupart de nos enfants. Quant aux enseignants, ils sont soumis à toutes sortes de “pressions” soit pour donner des notes de complaisance contre “rémunération”, soit ce sont les parents qui encouragent leurs enfants à travers des diplômes indus “achetés” sous le regard démissionnaire des pouvoirs publics.
A qui la faute donc ? Tous les acteurs et parties prenantes, dont les partenaires techniques et financiers qui consacrent des sommes faramineuses à l’éducation dans nos pays, sont responsables de la déliquescence du système éducatif. Dans la quasi-totalité de nos pays africains, l’Etat consacre le pourcentage de budget sectoriel le plus élevé aux secteurs de l’éducation et de l’enseignement.
Il ne s’agit donc pas d’un problème de financement et encore moins d’infrastructures. Mais plutôt de volonté politique, de gouvernance et de responsabilité de la part de l’ensemble des parties concernées par le fléau (pouvoirs publics, enseignants, parents, élèves et étudiants, société civile, partenaires techniques et financiers, etc.).
Alors, arrêtons les larmes de crocodiles et faisons tous face au problème avec volonté, courage et détermination. Ainsi et seulement ainsi, l’émission “Case Saramaya” aura fait œuvre utile à l’édification d’une société malienne en phase et en parfaite concordance avec son temps et son environnement.
Bréhima Sidibé
Au Mali, tout le monde a opté pour la solution individuelle au détriment de celle collective qui est profitable au maximum de maliens. Ce sont les enfants des pauvres qui font et feront les frais de cette déliquescence du système éducatif. Faites un tour devant les écoles soit disant cotées à la descente ou à l’entrée le matin, vous comprendrez que les parents, selon les moyens dont ils disposent, investissent dans l’avenir de leurs enfants. Ce sont des solutions individuelles qui ne sont pas pérennes malheureusement. Même dans les familles, le service des enseignements répétiteurs est demandé partout. Est-ce une fatalité d’être enfants de pauvres?
Ceux qui gère le budget de l’école malien sont dans les avions depuis 1992 ,entrain de se promener de pays en pays , personne ne peux piper mot parce que c’est des proches de IBK , et on nous fatigue ici avec des grands discours . Comme l’a si bien dit IBK nos enfants irons étudier ailleurs et reviendrons vous diriger c’est ce qui est entrain de se passer. Malheureusement pour lui ses deux fils sont rentrer sans diplôme . Dieux ne dort pas .
Ah bon! Sans diplôme? ❓
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