Situation difficile d’études et de travail : Les élèves et étudiants géologues donnent de la voix

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Au même titre que leurs homologues des autres secteurs de l’éducation nationale du Mali, les étudiants géologues souffrent de beaucoup de maux. C’est pourquoi ils sont sortis de leur réserve à la faveur d’une conférence de presse à la FAST le mercredi 9 juillet dernier pour dénoncer  le manque de formation professionnelle, d’outils de travail, de moyens pour les sorties sur le terrain, de débouchées sur le marché du travail, d’absence de partenariat fiable entre les différents départements géologiques et les sociétés d’exploitations aurifères et le non prise en compte des multiples difficultés auxquelles ils font face dans  le cadre de la relecture du code minier.

 

Cette conférence de presse était organisée par l’Association des Elèves et Etudiants Géologues du Mali en partenariat avec le Mouvement des sans voix.

Elle a été animée par le secrétaire général de l’association, Moise Dembélé, en présence de Tahirou Ba Secrétaire General du Mouvement des Sans voix et Hama Landouré, Chef de DER Géologie par Intérim à la FAST.

Selon Moise Dembélé, bien que le Mali soit le 3ème producteur d’or en Afrique et disposant d’autres ressources naturelles, les retombées économiques de leur exploitation sont loin d’être au service du développement social de notre pays.

Selon lui, le Mali dispose d’environ 1,2 milliard de tonnes de bauxite, 1,3 milliard de tonnes de fer, de 20 pipes kimberlitiques de diamant. Cependant, malgré ces potentialités, il estime qu’il ya un désengagement politique présent et futur par rapport à la formation des cadres locaux.

Pourtant pour Moise Dembélé, le développement d’un pays passe par la bonne gestion des ressources, la formation de ses ressources humaines. A l’en croire, pour que la jeunesse puisse relever ce défi, il faudrait au préalable que celle-ci soit bien formée. Toute chose qui est foulée au pied au Mali.

Selon lui, notre pays est un scandale géologique et il faut une bonne formation et du matériel  pour que les Géologues Maliens soient compétitifs. Faute de quoi, le Mali continuera à importer comme il le fait maintenant, des ressources humaines pour exploiter ses ressources naturelles.

Selon lui, le Gouvernement doit s’impliquer pour assurer la formation des cadres locaux.

D’ailleurs, il dira que le nouveau code minier qui verra bientôt le jour ne prend pas en compte les préoccupations des cadres locaux. Pourtant, les fils de ce pays ont besoin de travailler dans les mines et non pas de débouchées à la fin de leurs études. Raison pour la quelle Moise Dembélé dira qu’ils passent tout leur temps dans les bureaux d’études.

Selon Hama Landouré, il devrait y avoir d’autres filières que la géologie générale pour la spécialisation des étudiants mais tel n’est pas encore le cas. Aux dires M. Landouré, le corps enseignant n’est pas suffisant en la matière, le décanat de la FAST ne fait pas son travail.

Pour lui, le Mali a du potentiel minier dont l’exploitation est mal négociée. « Il n’ya aucune mine où le Mali a plus de 20%, une raison suffisante pour mettre en cause le code minier » a t-il laissé entendre. Aussi selon lui, il ya plusieurs mines qui ne sont pas en exploitation sur papier mais qui sont en exploitation occasionnant la sortie clandestine de l’or du Mali.

Pour M. Landouré, au niveau de la FAST, il n’ya pas de promotion de la géologie pour manque de matériel de travail et de formation.

« Le département géologie est celui qui fait plus de déplacement pour l’apprentissage sur le terrain et par manque de véhicule, cela n’est pas possible » a-t-il regretté.

C’est pourquoi les étudiants demandent la prise en charge de leurs doléances par le code minier, la possibilité pour eux de faire des stages de formation dans les mines, leur insertion professionnelle ainsi que la promotion des cadres locaux.

Rappelons que l’association des élèves et étudiants Géologues est composée par ceux de l’ECICA, de la FAST et de l’ENI.

Dieudonné Diama

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