Depuis deux ans, les médecins en Certificat d’étude de spécialisation (CES) au Mali, au nombre de 480, sont confrontés à une situation infernale. Et pour cause, une situation de malversation financière au sein de l’Administration de la faculté de médecine en ce qui concerne les frais d’inscription des étudiants. Au départ, un problème de justification d’anciennes factures, versements des fonds aux professeurs formateurs. Aujourd’hui, l’Etat ne parvient toujours pas à trancher cette affaire qui est devenue débordante. Rappelons que l’Etat doit verser comme frais d’inscription annuelle pour le compte de chaque C.E.S la somme de 300 000 FCFA.
Séance tenante, les professeurs formateurs menacent d’exclure les étudiants tant que les fonds des années précédentes ne sont pas mis à leur disposition. Toute chose qui avait mobilisé des forces vives, dont les notabilités de Bamako. Il a fallu une lettre circulaire récente du recteur de l’Université des sciences, des Techniques et Technologies de Bamako, Pr Adama Keita pour mettre le feu aux poudres. D’où la raison d’un sit-in la semaine dernière. Ce qui signifie que l’année 2014 n’a pas encore démarré. Selon le secrétaire général de l’Amicale des CES, Dr Drissa Sangaré, le recteur a fait sortir une liste illusoire d’étudiants devant suivre les cours au titre de 2014. Pour lui, cette liste comporte des irrégularités énormes et ne prend pas en compte tous les CES. Dr Drissa Sangaré a fait savoir que la liste fait l’objet de plusieurs cas d’omissions et de cas fictifs. Selon lui, il y a aussi la question de gens doublement pris par l’Etat et les partenaires. Selon lui, les 58 milliards de FCFA débloqués par l’Etat ne couvrent qu’une seule partie.
Pour lui, ces actions sont faites expressément pour décourager les médecins à se spécialiser. « Nous voulons qu’on nous dise la vérité. Nous savons que des gens sont animés de mauvaises intentions pour freiner notre évolution. Aujourd’hui, sans nous, les hôpitaux ne fonctionnent pas. Cela cause beaucoup de victimes. Nous ne comprenons pas que nous soyons admis à un concours de l’Etat et que cette situation ne puisse pas être bien résolue. Nous voulons seulement qu’on nous respecte et qu’on donne nos droits », a laissé engendre Dr Sangaré. D’où l’angoisse.
Cette situation interpelle singulièrement le ministre de la santé et de l’Hygiène publique qui doit rappeler les uns et les autres à l’ordre. En principe, il est prévu ce matin un autre sit-in devant l’USTTB
JEAN GOITA