Ségou / Situation scolaire – Grève Illimitée des Enseignants : Au bord de l’effondrement

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A l’énoncé de la grève illimitée décrétée par certains syndicats d’enseignants, des observateurs avertis avaient émis des réserves quand à l’opportunité et à l’efficacité de cette arme à laquelle on a recours quand il n’y a plus de place pour d’autres solutions.

Leur crainte se justifiait par l’impréparation du mouvement, la surévaluation de la capacité de nuisance des grévistes dans un contexte pluri syndical qui conseille dans ces cas de figure l’unicité d’action pour aboutir dans un délai raisonnable au résultat. N’ayant pas tenu compte de ces paramètres et surtout sachant bien la faible capacité de résistance de leurs militants, nos syndicalistes ont brillé par leur amateurisme en envoyant leur troupe à l’abattoir. Face à la sourde oreille du ministère de l’éducation et avec les menaces de retenues sur les salaires qui planent désormais, des militants et non des moindres ont choisi de rompre les rangs.

Toute honte bue, ils ont repris les cours sans condition. Ainsi on s’achemine inéluctablement vers une capitulation  de ces syndicats qui ont utilisé avec légèreté une arme aussi dangereuse qu’est la grève illimitée. Leurs responsables devront rendre compte tôt ou tard car si au secondaire les militants grévistes pourraient amortir le choc avec les cours privés donnés ça et là ,tel n’est pas le cas au fondamental où le seul et l’unique revenu demeure le salaire menacé de coupe drastique. Espérons que l’Etat dans toute sa grandeur et sa légitimité face preuve de magnanimité en épargnant les frères égarés.

Toutefois ce mouvement même épidermique doit inspirer tout dirigeant syndical vers l’analyse approfondie des situations avant de prendre une décision. Le poste de secrétaire général ou de membre du bureau ne saurait se limiter  à  un raccourci pour accéder à des postes juteux. Par ailleurs en tirant leçon de ce mouvement on doit savoir que la victoire, la vraie est au bout l’unicité d’action au delà des différences légitimes.

MOC

 

L’école à l’épreuve du temps : De petits sous qui enrichissent.

La génération des instituteurs avait raison de tenir l’école à l’écart de l’argent. Pour elle, l’apprentissage du savoir et l’argent ne font pas bon ménage. Le premier prend la fenêtre quand le second frappe à la porte. Pour mettre en œuvre cette doctrine la sélection de l’enseignant était rigoureuse. Au-delà de la capacité technique il fallait se révéler moralement clean afin d’accéder à la lourde et exaltante mission de former et d’encadrer la ressource  humaine de ce pays. Les sanctions tombaient comme un couperet sur les quelques rares cas d’indélicatesse constatés. Tout cela pour la réhabilitation morale de l’homme malien. On était pauvre certes, mais on demeurait digne.

De nos jours, il semble qu’on ait définitivement tourné le dos à ces principes qui  ont  fait la force et la fierté de l’école malienne dans la sous région. Celle-ci est devenue un lieu où tout se vend et se négocie. On est familier des  droits de cuissage pour les bonnes notes, des  espèces sonnantes et trébuchantes afin d’accéder à la classe supérieure. Et , voilà qu’on extorque de l’argent des pauvres parents d’élèves au vu et au su de tout le monde. A commencer par ces recettes extrabudgétaires appelées A.P.E. Si le règlement fixe le montant de la coopérative scolaire à 500f per capita, le reste est à l’appréciation de l’association des parents d’élèves qui fixe le taux, taux qui va crescendo d’année en année. En l’absence de tout quittancer du trésor public, comment défendre moralement des recettes perçues sur la chose publique et des dépenses opérées dans les mêmes conditions ?

Il n’est pas rare d’apprendre des coups de gueule entre gestionnaires de ces petits sous mais deviennent importants transposés à l’échelle d’un groupe scolaire.

Malgré tout , il faut mettre la main à la poche pour tout acte administratif à l’école (transferts, acquisition de certificats…). Certains directeurs vous délivrent un reçu mais non paraphé pour tromper votre conscience. De leur côté, ceux qui n’ont pas accès à la grosse marmite se débrouillent en intimant aux enfants d’apporter de l’argent pour des épreuves pratiques dit-on, mais en réalité c’est pour autre chose. D’autres ont transformé leurs élèves en clients obligés de cacahuètes et autres sucreries qu’elles vendent en classe. Tous les prétextes sont bons pour se faire de l’argent. Du réseau des tenues scolaires qui occasionne des pourcentages pour les commanditaires aux festivités de fin d’année, où les élèves sont encore sollicités en l’absence de toute comptabilité certifiée par un tiers. C’est cela l’école marchande qu’on nous impose aujourd’hui et  silence svp

MOC

 

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