C’est la deuxième grosse bourde dans l’organisation des examens au Mali sous IBK. La première a été la grande fuite des sujets du Bac et du BT quand Mme Togola Jacqueline Nana était ministre de l’éducation en 2013-2014. La seconde est une autre proclamation des résultats du BAC, quelques jours seulement après la première. Une proclamation qui a concerné le centre de correction de Koulikoro et qui a recalé 247 élèves. Comment un si grand nombre d’élèves a été victime d’indélicatesse de l’administration scolaire chargée d’organiser les examens ? Le ministre de l’Education, premier responsable du bon déroulement des examens, est attendu pour sanctionner, après avoir clamé son innocence. En attendant, voici quatre questions, à lui adressées.
Première question : Comment pourrait-on expliquer la diligence avec laquelle les seconds résultats ont été proclamés ? Même en cas de plainte, comme c’est d’ailleurs le cas, la procédure est si longue, surtout avec la lourdeur de l’administration. Ce qui rend difficile de vider le contentieux en un temps record pour ensuite prendre les dispositions afin de mettre les plaignants dans leurs droits.
Deuxième question : Sa responsabilité morale est engagée, surtout quand on sait que les Directeurs des Académies de la région de Koulikoro et tout le personnel qui avaient la lourde responsabilité d’organiser le BAC ont été nommés par ses soins et sur la base de leur compétence. Et s’ils n’ont pas été à hauteur de mission, la faute incombera logiquement à celui qui les a nommés. Monsieur le ministre, seriez-vous prêts à tirer toutes les leçons ?
Troisième question : Quelle sera la réaction du ministre, si les parents des élèves qui avaient été admis à la première proclamation des résultats, portaient plainte en demandant réparations des préjudices moraux causés par l’échec de leurs enfants ?
Quatrième question : Quelles sanctions et quelles dispositions, le ministre Mohamed Ag Erlaf a-t-il prises pour que de telles erreurs ne se reproduisent plus et que ceux qui remplaceront les coupables de cette gravissime erreur, puissent accomplir leurs missions avec rigueur, compétence et patriotisme ?
En somme, un diagnostic plus approfondi est très nécessaire pour sortir l’école malienne de ce cycle infernal de tâtonnement, d’amateurisme, de laxisme, de népotisme et de politisation à outrance.
Youssouf Sissoko